Sous l’autorité morale de l’imam Mahmoud Dicko, des partis politiques, associations, syndicats avaient formé un front anti-IBK. Lequel décriait sa gouvernance jugée chaotique et reposant sur une oligarchie.
Après quatre grands rassemblements, ce mouvement n’était toujours pas parvenu à obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Mais il aurait cependant eu le mérite de capter et coopter les énergies d’une grande partie des Maliens.
Pour lesquels, le soulagement de voir le régime IBK s’en aller, viendra d’un groupe de militaires. En effet, mardi 18 août, tôt le matin, Bamako apprenait déjà des arrestations d’hommes du pouvoir et de personnalités politiques.
Ce qui était les prémices d’un coup d’Etat s’avérera au fil de la journée pour se terminer en ce soir du 18 août 2020 par cette pathétique déclaration du président Ibrahim Boubacar Kéïta : «…Pendant 7 ans, j’ai eu le bonheur et la joie d’essayer de redresser ce pays, qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires.
Je voudrais, en ce moment précis, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions à partir de ce moment et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement. Qu’Allah aide et bénisse le Mali. Je n’éprouve aucune haine vis-à-vis de personne. Mon amour pour mon pays ne me le permet pas. Que Dieu nous sauve. Merci».
Ainsi donc, Kati, la ville-garnisons, naguère siège des mutins de 2012, emmenés par un certain capitaine Amadou Haya Sanogo, dont le soutien aurait été décisif pour l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéïta à la magistrature suprême. Cette même ville a retiré sa confiance à Ibrahim Boubacar Kéïta. Comme pour mettre fin à un bail (rupture de bail) qu’ils avaient scellé ensemble. Kati honore IBK en 2012 pour le déshonorer sept ans plus tard. Quelle funeste fin !
Dioncounda Sissoko
Source: Nouvelle Libération