Après l’arrestation d’IBK «pour mauvaise gouvernance» suivie de sa contrainte à la démission, la situation sécuritaire du pays suscite de nombreuses interrogations quant à la possibilité de revivre 2012. Il y a 8 ans, en effet, des militaires annonçaient avoir renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, l’accusant d’ «incompétences» dans la lutte contre la rébellion et les groupes islamistes dans le Nord. Ce coup d’État, après avoir désorganisé l’armée malienne éprouvée sur le terrain suite à l’effondrement de la hiérarchie militaire – ainsi qu’à l’abandon des positions par les commandos parachutistes – a profité aux groupes djihadistes, notamment, les mouvements islamistes armés Ansar Dine, Aqmi et Mujao, pour s’installer dans le nord du pays. Et au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) proclamer son «l’indépendance ».
Retranchée au Sud avec comme ligne de démarcation, Konna, de combattants islamistes lourdement armés lanceront plus tard un assaut pour la conquête du reste du Mali. Il aura fallu une intervention in extremis de la France à travers l’Opération «Serval», pour sauver le Mali du joug de la charia. Malgré l’opération reconquête du Nord, Kidal n’est toujours par de retour dans les girons maliens. Et quoique le Mali ne soit pas aussi inquiété depuis le changement brusque des décideurs, rien ne garantit que les hostilités ne reprendront du côté du MNLA, locomotive principal devenu la CMA (Coordination du mouvement de l’Azawad). Et pour cause, l’accord d’Alger étant entre parenthèse depuis qu’un certains DNI en a exigé la relecture, les responsables de la CMA n’ont pas manqué de rappeler, à travers un communiqué dès le lendemain du putsch, leur attachement à son application intégrale. Comme quoi, Bamako et Kidal pourraient en découdre à nouveau, après la mésaventure de l’ex-premier ministre Moussa Mara.
Par-delà la CMA, les islamistes qui rêvent d’un Mali Islamisé peuvent récidivent en tentant leurs chances. Or, contrairement à ce qui avait été annoncé, il semble que la chaine de commandement ne saurait rester indemne après l’arrestation du chef d’Etat-major des armées et la disparition du patron de la sécurité d’Etat.
Source: Le Témoin