Le Président de la République, Chef de l’Etat Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA, accompagné par son Épouse KEÏTA Aminata Maiga, Présidente de l’ONG AGIR, a regagné Bamako dans l’après-midi du 25 Octobre 2019 en provenance de SOCHI, Russie. Le Président de la République était l’invité de son homologue Russe Vladimir Poutine pour prendre part au Forum Économique Russie – Afrique, et au Sommet-Russie-Afrique les 23 et 24 Octobre 2019 en présence d’une quarantaine de Chefs d’Etat, des représentants de l’Union africaine, des représentants de l’Euro-asiatique et d’un millier d’hommes d’affaires. Premier du genre, le thème de ce grand-rendez-vous entre la Russie et l’Afrique était consacré à la Paix, à la Sécurité et au développement.
Dans son agenda pour le double sommet, le président de la République, accompagné de son Épouse, a pris part au dîner offert par le président russe Vladimir Poutine en l’honneur de ses illustres invités. IBK a également participé aux côtés de ses pairs africains aux séances plénières du Sommet Russie-Afrique et prononcé un discours plaidant la cause du Mali et celle du Sahel en matière de lutte contre le terrorisme et le développement dans ces régions.La Russie a des initiatives et des projets de coopération en matière de hautes technologies pour notre continent.
Lors du forum économique Russie -AFRIQUE, les chefs d’Etat ont pu dégager des idées novatrices pour le développement de la coopération en matière de commerce et d’économie. « Nous pensons qu’il serait très utile de remplir notre coopération par l’élargissement des contacts avec les organisations régionales les plus importantes. Hier pendant les discussions avec les dirigeants des organisations régionales, avec le représentant de la commission euro-asiatique nous avons discuté des perspectives de la coopération mutuellement avantageuses entre les structures régionales africaines et l’union euro asiatique. Nous allons signer aujourd’hui un mémorandum de coopération mutuelle entre la commission de l’union euro asiatique et la commission de l ‘Union Africaine » avait souligné Vladimir Poutine. La Russie dans son nouveau partenariat avec l’Afrique veut redynamiser la coopération économique, culturelle, humanitaire, sécuritaire, mais aussi dans le domaine de l’éducation. L’Afrique dispose d’un grand nombre de partenaires potentiels qui ont de très bonnes perspectives de développement avec un énorme potentiel de croissance. A l’occasion de ce premier grand rendez-vous à SOCHI, la Russie a exposé les grandes lignes de sa coopération en Afrique en privilégiant le transfert de compétences et de technologies pour subvenir à la croissance africaine. « La Russie dernièrement avait annulé ses dettes africaines à hauteur de 20 milliards de dollars » a indiqué le Président russe, qui a souhaité que son pays soit de plus en plus présent sur le continent africain pour un véritable partenariat gagnant-gagnant.La rencontre a été également marquée par des entretiens bilatéraux, une journée dédiée aux secteurs privés, aux milieux d’affaires.
Le forum de SOCHI, qui s’est conclu avec une déclaration commune entre l’Afrique et la Russie, a été co-présidé par le président en exercice de l’Union africaine, Abdel Fattah Al-Sisi, et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.
En encadré ci-dessous , un extrait du brillant discours d’IBK lors de la plénière du Sommet Russie -AFRIQUE :
« Mes chers amis, tout ce qui concerne aujourd’hui les préoccupations de notre continents a été dit, merveilleusement dit par nos frères les uns après les autres. Messieurs les présidents, quand on pense qu’un pays comme le Mali, que vous avez puissamment aidé à avoir une industrie débutante, se trouve aujourd’hui plombé dans un développement par la facture sécuritaire. 22 %, chers amis, de nos recettes budgétaires sont aujourd’hui transférés dans les dépenses de Défense et de Sécurité. C’est énorme, c’est un poids trop lourd. C’est autant de non investi en social, en infrastructure, en énergie, en développement tout simplement. Cela est insupportable. Donc, il est clair que nous avons besoin que votre amitié dans ce domaine-là se manifeste, comme dans celui également où chacun sait que vous êtes champion, la lutte contre le terrorisme. Vous l’avez dit vous-même que vous êtes qualifiés Monsieur le président Poutine, cette qualification nous en avons besoin aujourd’hui. Le Sahel souffre en toutes ses parties, cette guerre asymétrique qui nous a été imposée, imposée à nos peuples. Là-dessus vous avez l’expertise qu’il faut aujourd’hui et nous vous savons également soucieux de nous. L’instauration d’un environnement de paix et de sécurité dans le sahel constitue de nos jours un défi majeur à relever pour la stabilité des pays ouest-africains, du Maghreb et même le reste du monde. Aujourd’hui aucun pays, quels que soient ses moyens, n’est en mesure, tout seul, d’y faire face. C’est pourquoi nous avons créé en mutualisation nos forces le G5 Sahel. Je vous invite monsieur le président Poutine à nous apporter votre concours à ce G5 Sahel pour le rendre plus pertinent et plus efficace. Beaucoup de choses nous ont été promises et nous sommes encore dans l’attente de ses promesses-là. Que de grâce on nous fasse la dignité de comprendre que s’agissant du Sahel aujourd’hui, nous sommes en défense des valeurs qui nous sont communes, nous sommes une digue, si cette digue venait à rompre, chers amis, aucun pays ne sera épargné. Cest de cela qu’il s’agit et non pas de mendier, nous ne sommes pas des mendiants, nous sommes des hommes dignes, debout dans la tempête et dans le vent pour affronter les défis modernes ».
SOCHI : IBK très sollicité par la presse internationale
En marge du Sommet, IBK a accordé une audience au président algérien avant de rencontrer en tête-à-tête le président Vladimir Poutine. Le président IBK a profité de l’occasion pour largement évoquer ses attentes en matière de coopération pour la lutte antiterroriste. C’est ainsi que Le Président a abordé également le G5-Sahel au cours d’un entretien exclusif sur une chaîne internationale de télévision. a déclaré : « il est très évident que vu le caractère aujourd’hui agressif et militant du terrorisme surtout une coopération internationale qui dépasse les frontières des différents états qui seule peut être de mise, et dès lors ce que Mahamadou Issoufou a dit est le point de vue du groupement auquel nous participons , le G5-Sahel. Nous avons une force conjointe que nous avons mise en place car nous avons compris parce que nous mutualiserons efforts dans ce domaine-là. C’était déjà une internationalisation quelque part, et si cela été jugé pertinent, que des partenaires nous aient fait l’amitié de nous y rejoindre je pense que cela est un signe des temps dans ce qu’il a dit est tout à fait logique et conforme. Je rappelle au passage que tous les 27 états de l’Union européenne sont aujourd’hui quelque part présents au Sahel, singulièrement au Mali, d’abord au niveau de la MINUSMA, nous avons également au Mali, la Force Barkhane dont nous savons l’efficacité et la compétence quotidiennes et qui travaille avec nos forces, les FAMAS, qui aide à leur qualification, ce qui est notre souhait le plus résolu et cette coopération est très utile et heureuse, qui permet aujourd’hui que l’armée malienne soit qualifiée et toujours pour un peu plus à même de mener des missions que nous leur confions . Donc tout apport aujourd’hui au Sahel dans cette lutte qui est multiforme et qui est en même temps atypique. La lutte contre le terrorisme, on l’oublie souvent n’est pas une lutte d’une armée en face de l’autre, elle est à typique et asymétrique qui veut dire que des moyens nouveaux, des formes nouvelles doivent être mises en œuvre pour décrisper la lutte contre ces phénomène-là. C’est ce qui est à l’œuvre aujourd’hui ».
Madou’s Camara