Le jihadisme nommé guerre sainte par différents traducteurs des lettres arabes, en tant que doctrine, est une contradiction du Coran qui stipule en je ne sais quelle sourate et quel verset : “point de contrainte en religion”. Mais dès l’origine, le Prophète lui-même (PSL) dut mener des guerres contre les autres tribus mécréantes qui étaient hostiles à ses prêches et qui furent décrites comme des cafres, terme comparable aux barbares des grecs et qui désignait les populations non grecques du voisinage.
Par la suite et sans faire trop l’histoire de l’islam en Afrique noire, des lettrés musulmans se servirent de ce vocable pour asservir et dominer d’autres peuples par des moyens violents dont la guerre, détruisant au passage des royaumes et des empire qui n’avaient rien fait pour mériter ce sort.
Rappelons aussi qu’il y eut les croisades chrétiennes du moyen-âge et l’entrée chez nous du christianisme par des voies pas toujours pacifiques.
De manière générale, des phénomènes historiques expliquent assez largement qu’une religion monothéiste ne peut s’épanouir que sur les cendres d’une autre, celles du polythéisme en particulier. L’islam naquit du désordre pré-islamique et le christianisme des excès du judaïsme et du polythéisme gréco-latin. Ceci est donc admis qu’une religion ne se répand pas pacifiquement car même dans le paganisme il y a des rites de passage qui sont extrêmement violents.
Mais dans le jihadisme musulman, ce qui détonne est son caractère asymétrique qui ignore toutes les règles normales de la guerre. En fait, dans ces affrontements souvent sans fondement raisonnable, il n’y a aucune règle sauf qu’il faut se droguer, se saouler la gueule et tuer celui d’en face, fût-il un coreligionnaire. Mais il faut savoir séparer l’ivraie de la bonne graine car entre ce que les leaders religieux proclament et ce que font les seigneurs de guerre sur le terrain, il y a du désert à la mer. Et maintenant, il y a un tel amalgame entre jihadisme et banditisme que beaucoup confondent les deux, Dieu et la religion ayant déserté le plateau au profit de l’intérêt personnel. Bref, le jihadisme est devenu un moyen de subsistance comme le banditisme des grands voyous. Et ces marginaux de la religion ne veulent pas entendre parler de paix car ce serait la fin de leur paradis. Peut-être en a-t-il été toujours ainsi…
Facoh Donki Diarra
(écrivain, Konibabougou)
Mali Tribune