Le cercle de Fana est devenu le temple de l’horreur. Dans l’espace de trois ans, la tête de huit personnes ont été simplement coupées. La dernière en date, le 08 juin 2020, ou un militaire à la retraite a été retrouvé sans tête.
C’est suite à cette énième décapitation que les forces vives de la localité se sont réunies ce jeudi 11 juin 2020 à la mairie. Objectif : trouver une solution à ces crimes odieux.
Ladite conférence a été animée par l’honorable Diarrassouba, le procureur du tribunal de Fana, le gouverneur de Dioïla, le directeur général de la police et celui de la gendarmerie. Tous les conférenciers étaient unanimes pour dire qu’il est temps de mettre fin à ces pratiques inhumaines dans la ville de Fana.
Pour sa part, le procureur du tribunal de Fana dira que sa structure ne ménage aucun effort pour tirer cette affaire au clair. Avant d’ajouter que les juges seuls ne peuvent pas arrêter les coupables sans les dénonciations. Selon lui la population ne collabore pas à la hauteur du souhait avec les autorités compétentes pour lutter contre le banditisme. Il a promis de faire créer une grande complicité entre la police et la population de Fana car, selon lui, sans la franche collaboration entre ces deux dernières, il serait difficile de mettre la main sur les coupables.
Diarrassouba a pris la parole pour remercier la presse qui a joué un rôle responsable dans cette affaire en mettant le procureur au courant de l’assassinat odieux sans faire révolter la population. Il a ensuite demandé aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie d’appuyer leurs éléments qui sont à Fana en termes d’équipements et de ressources humaines, afin qu’ils puissent être à la hauteur du souhait pour sécuriser les personnes et leurs biens.
Le poste de police de Fana sera érigé en un commissariat dans les prochains jours, a martelé le directeur général de la police, et la police de Fana sera désormais outillée pour sécuriser la ville et ses alentours.
Quant à la population de Fana, il est inadmissible de menacer les radios de ne pas aborder le sujet car c’est la seule occasion qui permet à la population de dénoncer les présumés coupables sans être inquiétée mais depuis l’affaire de l’assassinat de la petite Ramata Diarra, les radios de Fana ne sont plus libres d’aborder le sujet de décapitation. C’est cette restriction qui a découragé plusieurs acteurs de la société civile tel que le CDR de Fana. Le CDR avait joué auparavant un rôle important dans la lutte contre le banditisme et les crimes crapuleux, il cherchait des vraies informations pour les donner aux autorités, mais qui ne se souvient pas de l’emprisonnement illégal de son président à la Maison d’arrêt centrale de Bamako pendant plusieurs mois. Pour lutter contre ce fléau, il faut laisser la population donner les informations dans la quiétude et donner aux radios la liberté de faire leur travail. ?
Mamadou B Diarra, depuis Fana
Le Démocrate