C’est en 1975, après la brillante victoire de la formation du 5è Arrondissement de Conakry face à celle du 7è Arrondissement en finale de la Coupe PDG (Parti Démocratique de Guinée) au pouvoir à l’époque, que l’idée de création d’un autre club national, outre le Hafia FC, a germé au niveau des dirigeants guinéens. A l’époque, les clubs appartenaient entièrement à l’Etat qui assurait le financement total et les joueurs étaient des fonctionnaires payés par le budget national.
Les clubs nationaux automatiquement qualifiés pour les compétitions africaines (Coupe des clubs champions et Coupe des vainqueurs de coupes) ne prenaient pas part à la Coupe PDG (seule compétition officielle uniquement réservée aux 33 équipes fédérales de l’intérieur du pays et les 9 arrondissements de la capitale Conakry) mais se répartissaient systématiquement, à la fin de chaque saison, les meilleurs éléments qui s’y illustraient.
Ainsi, après cette finale de 1975, de haute qualité technique et tactique, entre deux arrondissements (5è et 7è) de la même fédération (Conakry 2), le président feu Ahmed Sékou Touré avait évoqué le sujet avec feu N’Famara Camara, alors président de la Fédération guinéenne de football. Cet entretien a eu lieu en présence de deux journalistes sportifs membres de la fédération (feu Pathé Dillao et feu Jean Soumaoro).
Au sortir de cette audience, le patron du football guinéen, N’Famara Camara, livrera à Sékou Soumah, un autre membre de la fédération, le contenu de son entretien avec le président de la République.
L’idée était ainsi partie. Au même moment, la Confédération africaine de football (CAF) lançait, à son tour, la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes. L’occasion était belle pour réaliser le projet qui devrait mettre en compétition les différents vainqueurs de coupe des associations nationales du continent. Le Horoya athlétic club (HAC), déjà en place, était resté sans cérémonie de baptême. Il ressort des témoignages concordants que feu président Kaba (Kaba Hafia), président du district fédéral de Conakry 2, a joué un rôle important dans la dénomination du Horoya composé, au départ, que des joueurs des 5è et 7è Arrondissements. Dans la perspective de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes, Djely Mori prend les rênes sur le plan technique. Ce coach fera venir dans l’effectif du nouveau club national des joueurs d’autres arrondissements de la capitale : Kerfalla Bangoura «Kepine» du 6è Arrondissement, Salva Camara et autre Gassim Camara «Hidalgo» du 3è Arrondissement viendront ainsi grossir les rangs du HAC. C’est avec cette formation et ces joueurs que le Horoya athletic club remporte, en décembre 1978, la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes. Cette année-là, le HAC fournit l’ossature de la première équipe nationale guinéenne à participer à une compétition mondiale de football. Il s’agit de la première édition de la Coupe du monde U20 au Japon avec une génération comprenant Combin, Nfansoumane ou Abou Daga, Kinani …sous la houlette de «Mario» Diabaté. Bilan : 3 défaites, 0 but marqué, 10 encaissés.
En 1984, après l’arrivée des militaires au pouvoir, le 3 avril, l’état se désengage de la gestion directe des clubs désormais affectés aux trois fédérations de Conakry. Le HAC devient ainsi, l’équipe de Conakry 3. Au fil des ans, avec l’option libérale et la décomposition de Conakry en 5 communes, l’idée de gestion mixte (commune et privé) des clubs prend corps. Ainsi, avec la Commune de Matam, tutrice officielle du club, les présidents se succèderont de 1985 à 2012. Mais, c’est à partir de 2012 que la privatisation et la professionnalisation du Horoya AC deviendront une réalité avec le rachat des actifs et passifs de l’équipe par Mamadou Antonio Souaré.
En devançant le Hafia, Horoya est devenu le club le plus titré du football guinéen. Il s’est adjugé seize titres de champion, dont sept lors des huit dernières éditions du championnat de première Division (1986, 1988, 1989, 1990, 1991, 1992, 1994, 2000, 2001, 2011, 2012, 2013, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019). Le HAC a également remporté la Coupe nationale à huit reprises (1989, 1994, 1995, 1999, 2013, 2014, 2016, 2018), la Super-coupe à quatre reprises (2012, 2013, 2016, 2017, 2018), de même que le trophée du Centenaire de la ville de Conakry. Sur le plan continental, Horoya a remporté la Coupe des vainqueurs de coupes de la CAF en 1978 et la Coupe de l’UFOA en 2009.
Petite comparaison : le Hafia, sacré trois fois champion d’Afrique des clubs ((1972, 1975, 1977), compte 15 titres de champion de Guinée (1966, 1967, 1968, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975, 1976, 1977, 1978, 1979, 1982, 1983 et1985), 4 Coupes nationales (1992, 1993 ,2002 et 2017) et 1 Coupe UFOA (1992).
L. M. D.
Source : www.horoyaac.com
Source: Journal l’Essor-Mali