Nous avons rencontré une dame bardée de titre, une combative hors pair : c’est l’Honorable Safiatou Traoré Touré, député élu à l’hémicycle, présidente du parti Synergie pour un nouveau Mali (SYNOUMA), présidente de la commission Santé et développement social de l’Assemblée nationale encore non moins présidente du réseau parlementaire malien pour la lutte contre le VIH SIDA et les Hépatites, Présidente du réseau parlementaire malien pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement. Elle parle à cœur ouvert au journal Le Psychiatre.
Le Psychiatre : Qu’est ce qui vous a incité à créer un parti politique ?
Honorable Safiatou Traoré Touré : avant que je n’aille à l’assemblée nationale, j’étais présidente d’une association dénommé SYNERGIE, qui aidait les femmes et les jeunes, donc la demande était trop grande et les moyens limités. Je me suis dis que si je fais de la politique et que si je suis élue député, cela peut me permettre d’influencer un peu sur la gestion des femmes et des jeunes du Mali. Arrivée à l’assemblée nationale, sur 147 députés, nous ne sommes que 15 femmes or à l’hémicycle, c’est la majorité qui domine. Sur cette lancée, ce n’est pas évident que nos revendications soient satisfaites. Du coup je me suis dis si on crée un parti politique cela peut nous permettre d’attendre nos adjectifs c’est-à-dire comment aider les jeunes et les femmes de ce pays pour aller de l’avant parce que pour moi le développement d’un pays passe forcement par la femme. Quand la situation économique des femmes n’est pas équilibrée, cela joue sur la famille, les quartiers et même sur le pays.
Le Psychiatre : Pensez-vous réellement que bâtir un nouveau Mali est possible ?
STT : Oui pourquoi pas ? Quand on dit un nouveau Mali, le Mali restera. C’est un changement de comportement. Nous synergie pour un nouveau Mali ce n’est pas parce qu’on va démolir le Mali et rebâtir un nouveau pays. Nous entendons par là un changement de comportement il faut que les choses changent maintenant les gens veulent tout illico sans faire beaucoup d’efforts. Nous disons qu’il faut qu’on retrouve notre valeur d’antan qui était notre fierté, notre dignité c’est un peu ça notre philosophie.
Le Psychiatre : notre projet démocratique a été mis à terre depuis le 22 mars 2012 donc que préconise la présidente du parti des dix doigts entrelacés pour l’encrage si non la consolidation de notre démocratie ?
STT : je crois qu’on a mal compris la notion de démocratie car la démocratie ne veut pas dire l’anarchie. Moi j’ai comme l’impression qu’ici c’est plus l’anarchie qu’autre chose. Quand on parle de démocratie les gens ne respectent plus personne, les institutions ne sont plus respectées parce que nous sommes en démocratie. Ce n’est pas cela la définition.
Le Psychiatre : Le Mali un pays d’histoire et de vieille civilisations est à la recherche de ses repères, selon vous qu’est ce qui a occasionné l’effondrement de l’Etat Mali ?
STT : Vous savez on avait pris le Mali comme exemple dans beaucoup de choses, malheureusement avec l’avènement du 22 mars, on a compris que le Mali c’était comme un château de sable donc chacun doit se poser la question. Nous sommes tous responsables parce que nous sommes tous coupables d’une manière ou d’une autre. Il va falloir qu’on revoie ce qui ne va pas, ce qui peut aller, ce qu’il faut changer, ce qu’il faut garder. Cela ne sert à rien de faire copie coller pour une nation. Oui notre pays avait des valeurs, retrouvons ces valeurs là et puis s’il y’a des choses qui ne sont pas bien on peut les revoir. Pour moi nous somme aller en démocratie sans préparation, c’était un mouvement qui était là, nous y avons tous participé. C’est une bonne chose mais qui a été mal comprise. Tout comme la crise que le pays traverse est trop profonde et c’est le moment de s’arrêter et de regarder où nous allons.
Le Psychiatre : Est-ce que le parti SYNOUMA est prêt à œuvrer pour la réconciliation du peuple malien quant on sait que les blessures sont trop grandes ?
STT : La chance qu’a le peuple malien, c’est un peuple qui pardonne, qui croit en Dieu mais tirant des leçons dans le malheur, on peut trouver le bonheur c’est-à-dire on peut voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché et puis aller de l’avant. Rien ne vaut le pardon. De toutes les façons, nous n’avons que ce pays qui nous appartient à nous tous.
Le Psychiatre : Votre parti soutiendrait le candidat Ibrahim Boubacar Keita. Pourquoi ce choix sur lui parmi tant d’autres ?
STT : franchement c’est après une longue réflexion que nous somme arrivés au candidat IBK, la crise que le Mali traverse et dont on n’a pas encore fini la traversée du désert, c’est l’homme qu’il faut pour instaurer l’autorité de l’Etat, pour nous relever de cette situation. Il y a eu à un moment donné les bandits armés qui nous ont attaqués et c’est lui qui peut nous sortir de cette situation. C’est ça notre motivation. La chance qu’on a dans ce pays, la majorité des candidats ont exercé des fonctions donc nous savons plus ou moins qui est capable de quoi, qui peut faire quoi. Cela nous a permis de faire ce choix.
Le Psychiatre : Croyez-vous vraiment qu’IBK a une chance de remporter l’élection présidentielle du 28 juillet prochain ?
STT : Bien sûr si c’est pour le Mali. Si nous sommes tous pour la sortie de la crise vraiment c’est celui qui doit être élu, je suis persuadée, j’insiste je persiste qu’il sera le président du Mali.
Le Psychiatre : Pour certains observateurs, Honorable vous ne connaissez pas de défaites dans la politique quel est votre secret ?
STT : je pense que cette question mérite d’être posée aux populations de la commune III, c’est elles qui m’ont mis là où je suis. Un appel à la jeunesse, qu’elle dise non aux T-shirts, au thé, car ça ne nous avance pas. Le jour de vote on leur donne 10 000 FCFA, 5 000 FCFA. Je crois qu’il faut que la jeunesse ait son programme. Discutez avec les candidats, s’ils adhèrent, la jeunesse se mobilise, car elle ne doit pas rester en marge des élections. Il faut qu’on soit des acteurs des échéances électorales. Dieux merci il y’a des candidats jeunes mais honnêtement si ce n’était pas la crise que le Mali traverse, j’allais être avec un jeune parce que c’est lui qui peut résoudre les problèmes des jeunes. Actuellement, nous avons besoin de quelqu’un qui a de l’expérience pour sortir le Mali de cette situation.
Le Psychiatre : Qu’avez-vous à dire aux femmes ?
STT : Je leur demande de s’engager quand même que ce soit au niveau associatif ou politique, qu’elles s’intéressent à la chose publique parce qu’à l’heure où je vous parle, nous sommes dans un système d’égalité homme et femme. Quand on dit égalité homme et femme, les gens ne comprennent pas c’est comme si les femmes veulent prendre la place des hommes, ce n’est pas ça l’égalité entre homme et femme. C’est plutôt en droits et en devoirs. Les femmes peuvent se présenter à toutes les élections. C’est une affaire du peuple, c’est une ambition de personnes féminine ou masculine.
Le Psychiatre : Votre mot de la fin honorable ?
STT : je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer par rapport à la nouvelle donne de mon soutien au président IBK et puis de m’adresser un peu aux jeunes et aux femmes et je souhaite que cette élection soit une avec un taux de participation élevé, pour montrer que les Maliens sont engagés à choisir leur président.
Réalisé par Mamadou D Traoré
Source: Le Psychiatre