Après l’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéita, pour son second mandat, nous avons tendu notre micro à ‘un des leaders les plus charismatiques du RPM dont il est issu, Mamadou Diarrassouba. Il aborde avec nous les questions relatives aux priorités de ce second mandat, de l’opposition et donne sa vision sur les prochaines législatives.
Dépêche : Le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita vient d’être investi pour un second mandat. A votre avis, honorable Mamadou Diarrassouba, quelles sont les priorités de ce second mandat ?
Honorable Mamadou Diarrassouba : D’abord toutes mes félicitations à El Hadji Ibrahim Boubacar Keita pour la confiance renouvelée du peuple malien à son endroit. Je pense aujourd’hui que les priorités de ce pays, doivent être la suite des priorités qu’il s’est donné depuis son premier mandat. Qui connait les priorités de ce pays, c’est la paix, c’est la sécurité… D’autres priorités, c’est comment entretenir le pays, sa population dans les meilleures conditions. Entendez par là, l’éducation, la santé et d’autres services sociaux économiques du pays. Nous pensons que le président a entamé beaucoup de choses de 2013 à nos jours, il doit poursuivre ces grands chantiers ouverts afin de les achever. Il vient d’ailleurs de placer son quinquennat sous le signe de l’appui aux jeunes bien qu’il avait promis et donné 200 000 emplois durant son premier mandat. Donc, il y’a l’emploi des jeunes, les services sociaux de bases : l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement mais aussi je pense que la priorité des priorités est la sécurité des maliens. La sécurité à l’intérieur du pays mais aussi au niveau des frontières. Et, il a dit haut et fort qu’il va s’atteler à la sécurité des maliens. Qui parle de sécurité des maliens parle de paix. La paix pour ce pays là n’a pas de prix. Donc, nous allons l’accompagner dans l’accomplissement de ces priorités et nous sommes prêts pour cela.
Vous avez été une personnalité centrale dans l’acquisition de ce second mandat, aujourd’hui nous partons vers les législatives. Avec quel état d’esprit vous abordez le second virage qui est l’exécution des législatives?
Je voulais vous dire d’abord que le parti RPM c’est le parti du président Ibrahim Boubacar Keita. Le RPM c’est lui-même. Donc sa victoire, c’est la victoire du RPM, la victoire du RPM est la victoire de IBK. La victoire qui vient d’être acquise aux sortirs des élections présidentielles est la victoire de tout le monde, personnellement IBK. Vous savez, les gens ne croyaient pas. Il y’a beaucoup qui ne croyaient pas. Beaucoup n’ont pas cru. Malgré tout, certains ont osé, ils ont risqué et aujourd’hui nous sommes arrivés à ce résultat. C’est de cette même façon que nous croyons et pensons que IBK aura une majorité aux législatives. La majorité des partis qui l’ont soutenu avec les associations, nous allons nous donner la main pour lui assurer une majorité forte à l’Assemblée Nationale. Mais je crois que cela va dépendre de ce que nous allons tisser entre nous. En un mot, nous reproduirons ce que nous avons fait aux élections présidentielles, avec les alliés nous allons concevoir les listes dans les circonscriptions. Là où c’est possible, nous le ferons ; là où ce n’est pas possible nous donnerons des explications. Cependant, nous ferons tout pour éviter qu’il y’ait entre nous des embouteillages. Comprenez par embouteillages que tout le monde ne peut pas être sur la liste. Il y’aura néanmoins d’autres majorités qui formeront d’autres listes et nous allons nous donner la main. Il ne doit pas avoir d’animosité ni d’adversité. Il faut Eviter ce qui s’est passé avant. Qu’aucune plainte entre nous ne nous amène à entacher la cohésion de notre majorité Ensemble pour le Mali avant même la fin du quinquennat de Ibrahim Boubacar Keïta. Nous allons tisser des alliances porteuses, des alliances en faveur du candidat Ibrahim pour que la majorité soit bien définie.
Aujourd’hui, est ce que vous avez un message à lancer à l’endroit de ceux qui aujourd’hui contestent les élections, c’est-à-dire vos frères de l’opposition ?
Je pense qu’on doit s’asseoir et discuter pour le Mali. Ils ne peuvent pas bruler ce pays pour la simple raison qu’ils l’aiment autant que nous. Le pays leur a donné beaucoup de choses. La situation actuelle n’est pas la destination finale. Leur situation actuelle n’est pas leur destination finale. Quelque soit ce que nous allons faire le Mali ne finira pas, le Mali restera toujours. Chacun aura sa part de responsabilité dans ce pays. Mais poser des actes allant dans le sens à bruler ce qu’on a sois même construit, je pense que ce n’est pas une bonne chose. Cependant, je pense qu’ils sont responsables. Ils sont des responsables dans ce sens qu’ils ont contribué au renforcement de la démocratie, ils ont contribué à travailler dans le sens à avoir un consensus autour des élections. Nous avons fait la loi électorale ensemble et beaucoup d’autres choses. Ensemble nous avons fait des consensus pour arriver aux élections. Nous sommes allés aux élections. Si certains pensent qu’il y’a eu bourrage ou fraude, c’est leur point de vue. Les institutions misent en place ont donné des résultats, nous pensons que nous devons faire confiance à ces institutions. Mes frères de l’opposition doivent revenir dans la famille Mali parce que le peuple malien les attend. Je vous assure que c’est une mauvaise chose d’essayer de détruire ce pays. Prenons l’exemple de l’année 1997. La triste réalité est là sous nos yeux. Ceux qui ont tenté de poser des actes allant dans le sens à mettre le feu sans ce pays ne parviennent pas à s’imposer sur la scène politique. Aujourd’hui, aucun de ces partis et je le dis haut et fort ne peut avoir à lui seul un groupe parlementaire. Les belliqueux, les malien n’aiment pas. Donc je disais, aucun de ces partis à lui seul dans ce pays ne peut constituer un groupe parlementaire aux sortir des élections législatives, ils ne peuvent pas ! C’est pourquoi vous avez vu les données commencent a changé. Aux élections présidentielles il y’a certains pères de la démocratie qui n’ont eu que 2% ou 3% par contre d’autres n’étaient pas là mais aujourd’hui ils sont à 8%. Donc faisons beaucoup attention, le peuple nous observe. Je sais que l’opposition, mon frère Soumaila Cissé, a bien compris le message. Je pense que, il ne va jamais détruire ce beau pays. Il est un responsable de ce pays dont il a forgé l’image. Quelqu’un qui a été Six ans ministre des finances, et deux mandats à l’UEMOA, je crois pour ma part qu’il a posé des actes inoubliables, incontestablement nous pensons qu’il va revenir à de meilleurs sentiments. Surtout que son frère lui a tendu la main, il doit répondre à l’appel de ce dernier. Je crois à Soumaila et espère qu’il saura se mettre au dessus de tout ça en éviter le pire au Mali. Je compte beaucoup sur lui, je compte beaucoup sur tout nos amis qui sont à cet stade là aujourd’hui. Nous sommes des frères et sœurs parce que le pays nous appartient tous.
Vous avez un dernier mot ?
Le dernier mot c’est un appel. J’appelle le peuple malien à accompagner Ibrahim Boubacar Keïta afin de l’aider à achever les grands sentiers entamés. Il faut qu’il ait une vision commune, une cohésion parce que sans la cohésion, on ne peut pas aller loin, sans la cohésion il n’y aura pas de paix au centre, sans la cohésion on ne peut faire face aux djihadistes. Il faut cette cohésion et pour avoir la cohésion, il faut que nous soyons ensemble. Il doit aussi s’entourer de bonnes personnes pour ne pas tomber dans la trahison du mandat passé.
Propos recueillis par Abdoulaye Niangaly
La Dépêche