Le Mali a été le berceau de trois grands empires : l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire songhaï. Il est par la suite une colonie française de 1895 à 1960. Quelques années après son indépendance, il subit la dictature de Moussa Traoré avant de connaître un régime démocratique (depuis le début des années 1990).
Pénétration coloniale et résistances
La pénétration coloniale française, menée par Louis Faidherbe puis Joseph Gallieni, se fait à partir du Sénégal en allant vers l’est : les français conquièrent progressivement tout le territoire de ce qui allait devenir le Soudan français puis le Mali après l’indépendance : Sabouciré en 1878, Kita en 1881, Bamako en 1883, Ségou en 1890, Nioro en 1891, Tombouctou en 1894,Sikasso en 1898, Gao en 1899. Cette conquête d’un territoire divisé en plusieurs royaumes s’est opérée par la force et par la diplomatie, les Français tentant de jouer les uns contre les autres, en faisant signer des traités, pas toujours respectés.
En 1863, Louis Faidherbe évoque le projet de pénétration coloniale en ces termes : « Vous voulez arriver au Soudan par l’Algérie ? Vous n’y réussirez pas. Vous vous perdrez dans les sables du Sahara et vous ne les traverserez pas. Mais si, profitant des voies naturelles qui nous sont offertes, vous vous servez du fleuve Sénégal pour gagner la route du Soudan et les rives du Niger, vous y créerez une colonie française qui comptera parmi les plus belles du monde2 ». Il envoie cette même année une mission de reconnaissance, la mission Quintin-Mage, puis une deuxième mission en 1879-1880, la mission Gallieni-Vallières auprès du roi de Ségou, Amadou Tall3.
Le royaume khassonké de Logo, dont la capitale Sabouciré (actuellement commune de Logo) est située sur la rive gauche dufleuve Sénégal à 25 km. de Kayes est dirigé par le roi Niamodi Sissoko. Celui-ci refuse la pénétration coloniale française. Le22septembre1878, les troupes françaises, conduites par le lieutenant-colonel Reybaud, fortes de 585 hommes, équipées de 4 canons et 80 chevaux affrontent pendant plusieurs heures les troupes du roi Niamodi Sissoko. Les Français dominent militairement et gagnent la bataille qui fait 13 morts et 51 blessés chez les Français et 150 morts chez les khassonkés, dont le roi Niamodi Sissoko4. Cette bataille marque le premier acte de résistance contre les Français.
En 1880, Joseph Gallieni découvre Bamako qui « ne renferme plus actuellement qu’un millier d’habitants » et que « rien ne distingue des autres villages de la région »5.
Après son installation à Kita le 7février1881, Borgnis-Debordes se lance dès le 16février1881 vers Bamako. Le 26février1881, l’armée française bat en retraite devant l’armée de Samory Touré à Kéniéra. Le 1erfévrier1883, Gustave Borgnis-Desbordes, entre dans Bamako et commence la construction du fort le 5 février3.
Samory Touré fonde un Empire, le Ouassoulou, qui s’étend sur une grande partie du pays malinké, correspondant à l’actuelMali et la Guinée et atteignant les zones forestières de Sierra Leone et du Liberia1.
L’armée était composée de Sofas bien entraînés et équipés de fusils, achetés avec les revenus tirés de la vente d’esclaves. Samory Touré résiste longtemps contre les troupes coloniales françaises, dirigées successivement par Gustave Borgnis-Desbordes, Joseph Gallieni, Louis Archinard. Samory Touré est arrêté par les Français dirigés par le capitaine Gouraud à Guélemou (Côte d’Ivoire). Il est déporté au Gabon où il meurt en 19001.
Le roi Tiéba Traoré du Kénédougou était allié des Français. Son frère et successeur, Babemba Traoré s’oppose aux français pour résister à leur visée expansionniste. Sikasso, capitale du royaume, est prise le 1ermai1898 malgré son tata, muraille défensive. Babemba, qui refuse de se rendre, se donne la mort.
Soudan français
Le territoire malien, dénommé Haut-Sénégal-Niger devient, en 1895, une colonie française intégrée à l’Afrique-Occidentale française avec une portion de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Kayes devient son chef-lieu pour laisser la place, en 1907, à Bamako. En 1920, elle est appelée Soudan français. Parmi les différents gouverneurs coloniaux, on peut citer Henri Terrasson de Fougères, qui fut Lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger en 1920-1922, gouverneur intérimaire en mars 1920, puis à nouveau le 21 août 1921 pour être ensuite nommé Gouverneur du Soudan français du 26 février 1924 à 1931.
En vue d’assurer sa domination sur les populations africaines, le colonisateur français met en place un système très centralisé.
Des communes mixtes, prévues par un arrêté du gouverneur général du 1erjanvier1911 sont érigées dans un premier temps à Bamako et Kayes au 1erjanvier1919)6 puis à Mopti au 1erjanvier19207. Les communes de Ségou et Sikasso sont érigées respectivement en 1953 et 1954. Ces communes-mixtes sont gérées par un administrateur-maire nommé par arrêté du lieutenant-gouverneur, assisté d’une commission municipale du 1er degré composée de 8 membres titulaires (4 notables citoyens français, 4 notables sujets français) et 4 membres suppléants (2 citoyens français, 2 sujets français).
Le 18novembre1955, une loi permet à plusieurs communes africaines de devenir des communes de plein exercice. C’est le cas de Bamako, Kayes, Ségou et Mopti en 1956 et de Sikasso en 1959. Dans ces communes, un collège unique élit le conseil municipal qui désigne le maire en son sein. Modibo Keïta devient ainsi le premier maire élu de Bamako. Des communes de moyen exercice, où le maire est un fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique sont érigées en 1958 : Kita, Kati, Koulikoro, Koutiala, San, Tombouctou et Gao.
Les Français veulent développer les cultures irriguées dont les productions étaient exportées vers la métropole. L’essentiel des investissements est ainsi concentré sur l’Office du Niger, dont les coûts d’investissement sur la période 1928-1939 s’élèvent à 4 milliards de francs. Cette politique a permis d’augmenter les productions exportées
Le décret du 17août1944 crée le service de l’inspection du travail en Afrique noire, puis la loi du 11avril1946 abolit le travail obligatoire. Le Fonds d’investissement pour le développement économique et social pour accélérer le développement des colonies françaises
Vers l’indépendance, la République soudanaise et Fédération du Mali
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la vie politique reprend au Soudan français. La France souhaite l’intégration d’Africains à la vie politique. Deux collèges sont créés, un pour les citoyens français, les colons, l’autre pour les autochtones. Ce deuxième collège, plus important numériquement, comprend 4 groupes principaux d’électeurs:
- les fonctionnaires et les agents de l’administration ;
- les anciens militaires ;
- les notables et les chefs indigènes ;
- les titulaires d’un diplôme de l’enseignement à partir du Certificat d’études primaires.
La première élection se déroule le 21octobre1945, quatorze candidats se présentent. Fily Dabo Sissoko, instituteur soutenu par l’administration et les chefs traditionnels arrive en tête avec 10 406 voix, suivi de Mamadou Konaté (2 905 voix,), Ibrahim Sall (1 433 voix,) et Modibo Keïta (937 voix).
Le Parti démocratique soudanais, proche du Parti communiste français et le Bloc démocratique soudanais, officiellement proche de la SFIO mais qui se rapproche du PCF, sont créés respectivement les 6 et 26janvier1946. Le Parti progressiste soudanais (PSP) est créé le 13février1946, constitué essentiellement de notables locaux, les chefs de canton désignés par le colonisateur13.
Le Rassemblement démocratique africain (RDA) tient son congrès constitutif à Bamako du 18 au 21octobre1946 et le lendemain, sa section soudanaise, l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain voit le jour par la fusion du Bloc démocratique soudanais et du Parti démocratique soudanais. Mamadou Konaté devient président et Modibo Keïtasecrétaire général de ce nouveau parti14.
Le PSP de Fily Dabo Sissoko domine dans un premier temps grâce à son implantation sur l’ensemble du territoire. Auxélections législatives de novembre 1946, la liste du PSP obtient deux députés15, et aux élections législatives trois députés contre un seul pour l’US-RDA15. Mais en quelques années, l’US-RDA va s’imposer. Il arrive en tête aux premières élections municipales organisées à Bamako le 12avril1953 ainsi qu’aux élections municipales du 18novembre1956. Modibo Keïtadevient le premier maire élu de Bamako16. Et aux élections pour l’Assemblée territoriale soudanaise de mai 1957, l’US-RDA obtient 35 députés, le PSP cinq17. Dès 1959, une grande partie des membres du PSP décide de rejoindre l’US-RDA, faisant de ce dernier un parti unique de fait.
Soudan au sein de l’Union française
La constitution française adopté en 1946 définie l’Union française « formée, d’une part, de la République française qui comprend la France métropolitaine, les départements et territoires d’outre-mer, d’autre part, des territoires et États associés », c’est-à-dire les colonies19.
Chaque territoire a un conseil général dont les membres sont élus par un double collège. Le conseil général n’a pas de pouvoir de décision, il adopte des délibérations à caractère consultatif. Le territoire est géré par un gouverneur qui est responsable devant les autorités centrales11.
L’échelon fédéral (Afrique-Équatoriale française et Afrique-Occidentale française) est doté d’un grand conseil. Le Grand conseil de l’AOF siège à Dakar. Il est constitué de 5 membres de chaque territoire. Un gouverneur général, puis un Haut-commissaire ont autorité sur la fédération11.
L’Assemblée de l’Union française composé pour moitié de représentant des conseils généraux, pour l’autre de représentant du parlement français, avait une fonction consultative11.
La loi-cadre du 23juin1956 consacre la territorialisation des colonies française, marquant la victoire des thèses du leader ivoirien du Rassemblement démocratique africainFélix Houphouët-Boigny sur le fédéralisme défendu par Modibo Keïta etLéopold Sédar Senghor. Chaque territoire est doté d’un Conseil de gouvernement. Les conseils généraux deviennent des assemblées territoriales avec des compétences limitées. Les Assemblées territoriales sont élus au suffrage universel direct et élisent en leur sein 5 représentants pour siéger au Grand conseil de l’AOF ou de l’AEF11.
Un chef de territoire est nommé par le gouvernement français. Il préside le conseil de gouvernement. Les décisions de ce conseil peuvent être annulées par le ministre de la France d’Outre-mer.
Le 3mars1957, les élections des assemblées territoriales ont lieu dans l’ensemble des territoires. Au Soudan français, l’US-RDA obtient 57 sièges contre 7 à l’Union Dogon et 6 au PSP. Le premier conseil de gouvernement est constitué le 21 mai 1957sous la présidence de Jean-Marie Koné.
Modibo Keïta devient secrétaire d’État à la présidence du conseil (Gouvernement Félix Gaillard du 6novembre1957 au17mai1958).
Fédération du Mali
La question du fédéralisme divise les dirigeants africains au sein même du RDA. L’ivoirienFélix Houphouët-Boigny s’oppose à la fédération ne voulant pas que la Côte d’Ivoire devienne « la vache à lait des autres territoires ». À l’opposé le Soudanais Modibo Keïta et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor soutiennent l’idée d’une fédération20.
Le référendum du 28septembre1958 sur la Constitution de la République française voulue par le général De Gaulle contribue à la désunion, partageant les Africains en trois camps : les indépendantistes, les fédéralistes et les anti-fédéralistes.
Léopold Sédar Senghor qui souhaite une Afrique de l’Ouest unie et associée à la France appelle à voter oui. L’US-RDAappelle également à voter oui. Elle pense que le pays n’est pas prêt pour l’indépendance et souhaite avant toute indépendance réaliser l’unité entre les territoires. Les Ivoiriens soutiennent cette constitution. Seul le guinéenAhmed Sékou Touré et le nigérienBakari Djibo appellent à voter non.
La Guinée vote majoritairement non et devient indépendante. les autres territoires de l’AOF votent majoritairement pour et deviennent des États autonomes au sein de la Communauté française qui se substitue à l’Union française.
Au congrès fédéral du RDA qui se tient à Bamako en décembre 1958, les Soudanais et les Sénégalais mènent la bataille du fédéralisme. Les délégués du Dahomey et de la Haute-Volta les soutiennent.
Le 31décembre1958, l’Assemblée constituante du Soudan adopte à l’unanimité une déclaration prévoyant la création d’une assemblée constituante fédérale dotée d’une délégation de pouvoir en vue de la définition des institutions fédérales.
Le 8janvier1959, Modibo Keïta est élu président du grand conseil de l’AOF.
Le 14 janvier 1959, l’Assemblée fédérale de la Fédération du Mali se réunit à Dakar. Les délégations de 4 territoires étaient représentées : le Sénégal (présidée par Léopold Sédar Senghor), la République Soudanaise (présidée par Mahamane Haïdara), le Dahomey (présidée par Alexandre Adandé) et la Haute-Volta (présidée par Maurice Yaméogo). Modibo Keïta est élu président de l’Assemblée. En quatre jours, la constitution de la Fédération du Mali est adoptée. Chaque délégation doit rentrer dans son pays pour la faire ratifier.
Le 23 janvier 1959, l’Assemblée du Soudan adopte la constitution de la république soudanaise et la constitution fédérale. En Haute-Volta, Maurice Yaméogo change de position : après avoir défendu la Fédération du Mali, il souhaite maintenant une adhésion individuelle de son pays à la Communauté. Cette volte-face se fait sur la pression de la Côte d’Ivoire voisine. Au Dahomey, les partisans du fédéralisme échouent et le pays ne rejoint pas la Fédération. Seuls le Sénégal et le Soudan français adhérent à la Fédération du Mali.
Le 8mars1959, des élections générales ont lieu. L’US-RDA obtient la totalité des 80 sièges de l’Assemblée territoriale..
Le 4avril1959, la Fédération du Mali devient officielle par la signature des accords de transfert de compétence et de coopération avec la France. La première assemblée fédérale est composée de 20 membres élus par pays, Sénégal et Soudan français. Elle se réunit la première fois le 4avril1959 à Dakar, capitale de la Fédération du Mali. Léopold Sédar Senghor est élu président de l’assemblée et Modibo Keïta devient chef du gouvernement fédéral. L’Assemblée fédérale vote l’adhésion de la Fédération du Mali à la communauté.
Modibo Keïta est désigné président du gouvernement de la Fédération du Mali. Le lendemain, le gouvernement fédéral est constitué11, à parité de Soudanais et de Sénégalais :
- Président du conseil : Modibo Keïta (Soudan français)
- Vice-président du conseil : Mamadou Dia (Sénégal)
- Ministre de la Justice : Boubacar Guèye (Sénégal)
- Ministre de l’information et de la sécurité : Tidiani Traoré (Soudan français)
- Ministre de la Fonction publique : Ousmane Bâ (Soudan français)
- Ministre des Finances : Doudou Thiam (Sénégal)
- Ministre des Travaux publics Amadou Mamadou Aw (Soudan français)
- Ministre de l’Éducation et de la Santé : Abdoulaye Fofana (Sénégal)
Le congrès constitutif de Parti de la fédération africaine se tient à Dakar du 1er au 3juillet1959. Il regroupe l’US-RDA, l’Union progressiste du Dahomey, le Mouvement populaire sénégalais, le Parti du rassemblement africain (PRA) et l’Union démocratique voltaïque (UDV-RDA) de Haute-Volta.
Les négociations entre la France et la Fédération du Mali se tiennent à Paris du 18janvier1960 au 4avril1960. Les accords remettent aux deux États fédérés toutes les compétences détenues par la Communauté. Le président de la République française était de droit le président de la communauté. La France participe à la formation des armées fédérales et possède des bases militaires sur leur territoire. Ces accords sont ratifiés par l’Assemblée nationale française le 9juin1960 puis par le Sénat le 13 juin. Ils sont ensuite ratifiées par les Assemblées du Sénégal et du Soudan qui votent le 14 juin le transfert de leur compétence à la Fédération du Mali dans plusieurs domaines : politique étrangère, défense, monnaie, politique financière et économique commune, contrôle de la justice et de l’enseignement supérieur, organisation générale des transports communs et des télécommunications. L’indépendance est proclamée le 20juin1960.
Crise de la Fédération
Les divergences entre les Soudanais et les Sénégalais sont nombreuses. Les Soudanais souhaitent rapidement la fusion entre les deux nations pour n’en former qu’une seule. Ils souhaitent aussi éviter que Léopold Sédar Senghor ne deviennent président, fonction que doit occuper selon eux Modibo Keïta23.
En août 1960, Modibo Keïta critique les essais nucléaires français dans le Sahara, ce qui irrite le président français Charles de Gaulle et le Premier ministre Michel Debré24.
Au conseil fédéral du 19août1960, Mamadou Dia est déchargé de ses fonctions ministérielles qui sont confiées à Modibo Keïta, prétextant, selon une déclaration faite à Radio-Mali, des menaces graves pour la Fédération du Mali. Mamadou Dia déclare que le président Modibo Keïta vient de tenter un coup d’État24.
Le 20 août, l’assemblée sénégalaise proclame l’indépendance du Sénégal. Le gouvernement de Dakar reçoit les pleins pouvoirs pour 3 mois et l’état d’urgence est proclamé. Les frontières du Sénégal sont fermées et le trafic ferroviaire vers Kayes et Bamako est interrompu. Modibo Keïta est reconduit par train à la frontière soudanaise24.
Le 5 septembre, Léopold Sédar Senghor est élu président.
Le 11 septembre, Claude Hettier de Boislambert, haut-représentant de la France auprès de la Fédération du Mali remettait seslettres de créance au président du Sénégal, ce qui vaut reconnaissance de fait l’indépendance du Sénégal par la France21
Le 28 août, le Mali et le Sénégal entrent aux Nations unies.
Première république
Dans une déclaration lue par Mamadou Diarrah25, le congrès assigne au gouvernement des tâches prioritaires :
- s’attaquer immédiatement et vigoureusement à la décolonisation économique ;
- instituer rapidement des structures économiques nouvelles en renversant et en développant les circuits commerciaux dans le cadre d’une planification socialiste fondée sur les réalités africaines ;
- user de tous les moyens pour implanter une infrastructure ferroviaire, routière, fluviale et aérienne conforme aux besoins du pays ;
- intensifier la production agricole pour augmenter la consommation intérieure et le potentiel d’exportation ;
- user de tous les moyens pour l’implantation d’industries de transformation afin d’éviter des frais inutilement élevés ;
- accentuer les recherches minières pour faire du Mali un État digne de l’Afrique moderne ;
- diriger et contrôler efficacement l’économie du pays par l’État qui y pendra une part de plus en plus active, notamment par la mise en place d’un Office national du commerce extérieur et l’intensification du secteur coopératif.
Économie de type socialiste
Le régime souhaite une modernisation de l’agriculture dans le sens d’un socialisme collectiviste. L’État tente de lutter contre les chefferies traditionnelles et de mettre en place de collectivités socialistes dans les campagnes, afin de promouvoir le « champ collectif », cultivé par l’ensemble des villageois. Ainsi, sont mis en place des groupements ruraux de producteurs et de secours mutuels (GRPSM) au niveau des villages, regroupés au niveau des arrondissements au sein de groupements ruraux associés et au niveau des cercles au sein des sociétés mutuelles de développement rural (SMDR). Les paysans sont incités à adhérer à l’US-RDA et à participer aux « contributions volontaires » et aux « investissements humains », travaux non rémunérés tel que construction de routes ou de dispensaires.
Le champ collectif (maliforo en bambara) est obligatoire dans chaque village. Le bénéfice de la vente de ses produits est utilisé pour l’entretien des structures coopératives et les investissements intravillageois. Les paysans s’investissent peu dans ces champs collectifs dont la production est inférieure de 30 % en moyenne par rapport aux champs familiaux.
Les paysans sont forcés de vendre leur production de céréales à des prix très bas fixés par l’État. L’objectif est d’assurer un approvisionnement des villes, sûr et à faible coût. Mais les paysans préfèrent vendre leur production aux commerçants privés plutôt qu’à l’Office des produits alimentaires maliens (OPAM), organisme étatique qui bénéficie pourtant du monopole.
En octobre 1960, la Société malienne d’importation et d’exportation (Somiex) est créée et se voit attribuer le monopole des exportations des productions locales et de l’importation des produits manufacturés et de biens alimentaires comme le sucre, le thé et le lait en poudre, et leur distribution à l’intérieur du pays. Ce qui mécontente les commerçants dont beaucoup ont soutenu l’US-RDA avant l’indépendance.
Le 1erjuillet1962, le gouvernement créé le Franc malien qui remplace le franc CFA. Le franc malien n’est pas convertible et la détention de l’ancienne devise est interdite. Cette décision aggrave les dissensions avec les commerçants. L’un d’eux est emprisonné pour détention de francs CFA. Le 20juillet1962, une manifestation de commerçant est violemment réprimée, faisant plusieurs morts. Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, ancien responsable du Parti progressiste soudanais sont arrêtés avec Kassim Touré, chef de file des commerçants de Bamako. Ils sont jugés pour complot contre l’État par un tribunal populaire du 24 au 27septembre1962 qui les condamne à la peine de mort, peine commuée en condamnation à perpétuité. Ils mourront au bagne de Kidal dans le Nord du Mali.
Le franc malien ne parvient pas à se maintenir face aux francs Cfa. Un marché noir s’instaure par des commerçants vendant aux pays voisins du bétail ou des céréales et achetant des marchandises importées pour être revendu au Mali sans paiement des taxes et droits de douanes. Ce marché noir entraîne un manque à gagner pour le budget de l’État, déficitaire de 1960 à 1968.
En 1961, la régie des transports du Mali est créée en vue d’assurer l’acheminement des marchandises exportées (arachides et cotons) ou importés vers et depuis le Port d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Cet acheminement par camion a été mis en place à la suite de la fermeture de la ligne de chemin de fer entre Bamako et Dakar.
La compagnie Air Mali est créée avec des avions principalement importés d’Union soviétique.
Plusieurs industries sont créées avec l’aide financière de différents pays, comme la Société des conserveries du Mali àBaguinéda avec la Yougoslavie, l’usine céramique du Mali avec la Corée du Nord, une cimenterie avec l’URSS, la Société nationale des tabacs et allumettes avec la République populaire de Chine…
Relations internationales : non alignement et panafricanisme affiché24
Le dialogue avec la France est tendu. Le président Modibo Keïta annonce que le Mali fait partie des pays non alignés. À la suite d’un accord entre Paris et Bamako, les troupes françaises stationnées à Gao, Tombouctou, Nioro, Ségou et Kayesdoivent être regroupées sur la base de Kati avant le 1er octobre.
En janvier 1961, Modibo Keïta, soutenant les Algériens dans leur guerre d’indépendance réclame le départ immédiat de toutes les troupes françaises stationnées au Mali, soit 2200 hommes. L’évacuation de la base française de Kati se termine en juin, celle de Tessalit en juillet et celle de Gao en août. Le dernier détachement français quitte la base aérienne de Bamako en septembre.
Après la visite d’André Malraux, ministre d’État français chargé des affaires culturelles à Bamako en mai 1961 puis celle deSeydou Badian Kouyaté à Paris, des négociations franco-maliennes s’ouvrent à Bamako en juin entre une délégation française conduite par M. Leprette et une délégation malienne conduite par Idrissa Diarra, secrétaire politique de l’US-RDA. Ces discussions sont suspendues au bout de 3 semaines et reprennent à Paris le 12janvier1962. La délégation française est alors présidée par Jean Foyer, ministre de la Coopération et Georges Gorse, secrétaire d’État aux affaires étrangères. Après 15 jours de négociations, des accords de coopération économique, financière, culturelle entre les deux pays sont définis
En juin 1961, le Mali décide de quitter l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), créant de nouvelles tensions entre Paris et Bamako. Pourtant des discussions s’engagent entre les deux partis en vue d’une coopération financière. En juillet 1963, deux accords sont signés, un accord financier provisoire signé par Valéry Giscard d’Estaing, ministre français des Finances et M. Ndouré, ministre malien du Commerce et des Transports, un accord commercial signé par Raymond Triboulet, ministre français de la Coopération et M. Ndouré.
En janvier 1967, de nouvelles négociations débutent à Paris, prévoyant le retour à terme du Mali au sein de l’UMOA. Des accords conclus en décembre 1967 prévoient à partir du 1er mars 1968 le principe de convertibilité du franc malien.
Le Mali de Modibo Keïta entretient des relations avec les pays de l’Est et de l’Ouest. Des accords de coopération sont ainsi signés avec les États-Unis, la Tchécoslovaquie, la République populaire de Chine, la Yougoslavie et Israël. En septembre 1961, le Mali participe à la conférence des non alignés à Belgrade.
En 1961, le mali se tourne vers la Guinée de Ahmed Sékou Touré et le Ghana de Kwame Nkrumah qui est le premier chef d’État a effectué une visite officielle de 5 jours au Mali. Les trois pays tentent de créer une Union des États africains en mai 1961.
En février 1961, le Mali reconnaît le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ainsi que le gouvernement congolais installé à Stanleyville par Antoine Gizenga.
En octobre 1963, Le Mali joue le rôle de médiateur dans le conflit qui oppose le Maroc et l’Algérie, dénommé la « petite guerre des sables ».
Les relations avec le Sénégal se normalise progressivement avec la venue d’un ministre sénégalais à Bamako en décembre 1962, la suppression des visas entre les deux pays en février 1963 ainsi que le principe de réouverture de la ligne de chemin de fer entre les deux pays puis en juin la signature de 5 accords sénégalo-maliens, précédant une rencontre entre les chefs d’État, Modibo Keïta et Léopold Sédar Senghor. Léopold Sédar Senghor est reçu officiellement à Bamako en décembre 1965, Modibo Keïta à Dakar en novembre 1966.
Avec la Mauritanie, les accords sont tendus dès l’indépendance. Le Mali critique l’attitude des maures souhaitant poursuivre l’esclavage de maliens, la Mauritanie reproche les connivences entre le Mali et le Maroc tentant à démanteler la Mauritanie. Cependant, en février 1963, le président malien reçoit le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah à Kayes et signe avec lui un accord frontalier.
Le Mali joue un rôle actif au sein de l’Organisation de l’unité africaine. En décembre 1965, le Mali rompt ses relations diplomatiques avec Londres pour protester contre l’attitude du Royaume-Uni en Rhodésie.
Durcissement politique
En 1962 a lieu le 6e et dernier congrès de l’US-RDA qui institue six commissaires politiques chargés du contrôle du parti et de l’administration. Le mouvement de la jeunesse soudanaise, créée en 1959, est intégré au sein de l’US-RDA. Une milice populaire est mise en place ainsi qu’un service civique obligatoire et des brigades de vigilances. Ces mesures vont accroître l’impopularité du régime de Modibo Keïta27.
En 1962, une première rébellion touarègue, limitée à la région de Kidal éclate pour refuser l’autorité du président Modibo Keïta. Les autorités maliennes répriment férocement et place la région du nord sous surveillance militaire28.
En avril 1964, les 80 candidats de la liste unique présentée par l’US-RDA sont élus aux élections législatives27.
Face aux difficultés économiques que connaît le Mali, auxquelles s’ajoute la rébellion touarègue au nord, le parti unique US-RDA est en proie aux divisions entre une aile modérée et une aile radicale. En 1967 Modibo Keïta, qui a tenté l’équilibre, s’allie avec les radicaux qui prônent la révolution active. Le bureau politique national de l’US-RDA est dissous et remplacé par le Comité national de défense de la révolution (CNDR).
Le 22janvier1968, Modibo Keïta dissout l’Assemblée nationale et décide de gouverner par ordonnance27.
Le 19novembre1968 des quartiers officiers militaires, dont les capitaines Yoro Diakité et Mamadou Cissoko et les lieutenantsYoussouf Traoré, Kissima Doukara et Moussa Traoré renversent le régime de Modibo Keïta27. Le président est arrêté au retour d’un voyage officiel dans la région de Mopti.
Régime militaire et autoritaire de Moussa Traoré
Régime d’exception
Un Comité militaire de libération nationale (CMLN) est formé qui met en place un régime d’exception. Le 23novembre1968, un gouvernement placé sous l’autorité du CMLN est constitué avec le capitaine Yoro Diakité comme Premier ministre. Le capitaine Charles samba Cissokho et le chef d’escadron de gendarmerie Balla Koné sont nommés respectivement ministre de la Défense nationale et ministre de l’Intérieur, de l’Information et de la Sécurité. Deux personnalités modérées du régime de l’US-RDA font partie du gouvernement: Jean-Marie Koné qui a négocié les accords franco-malien, nommé ministre des Affaires étrangères et Louis Nègre qui conserve son poste de ministre des Finances auquel s’ajoute le Plan et les Affaires économiques29.
Le 7décembre1968, la constitution du 22 septembre 1960 est abolie et remplacée par la Loi fondamentale. le CMLN est l’organe suprême du pays, son président, Moussa Traoré, est chef de l’État. Le CMLN promet l’adoption rapide d’une nouvelle constitution et des élections dans l’année à venir29.
Yoro Diakité est démis rapidement de ses fonctions de Premier ministre qui sont attribués au chef de l’État. Du 10 septembre au 26novembre1970 il occupe les fonctions de ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité. Il est démis de ces fonctions au profit de Kissima Doukara. Rayé des cadres de l’armée, il est arrêté pour tentative de coup d’État le 7mars1971 et condamné le 31 juillet aux travaux forcés à perpétuité dans une mine de sel où il meurt de mauvais traitement deux ans plus tard. Le capitaine Malick Diallo, ministre de l’Information est condamné en même temps à la même peine. En octobre 1971, Moussa Traoré prend le titre de colonel29.
Les conseils municipaux élus sont dissous et remplacés par des délégations spéciales dont les chefs remplissaient les fonctions de maire8.
Malgré l’interdiction des partis politiques, le parti malien du travail (PMT) s’active dans la clandestinité pour la défense des libertés individuelles et l’instauration du pluralisme politique. Les militants du PMT s’impliquent au sein de l’Union nationale des travailleurs du Mali, qui, lors de son 2e congrès (appelé « congrès de revitalisation des travailleurs maliens », réclame le départ des militaires. La junte militaire fait dissoudre la direction de l’UNTM et arrêter des membres du bureau syndical30.
Deuxième république : le parti unique
Moussa Traoré fait approuver le 2juin1974 une nouvelle constitution créant la 2e république par référendum. Le Oui l’emporte par 99,71 % mais l’opposition qualifie ce référendum de « farce »31.
Le 30mars1976, le parti unique Union démocratique du peuple malien (UDPM) est créé. Le régime autoritaire met en place également l’Union nationale des jeunes du Mali afin de contrôler la jeunesse et réduire l’influence du syndicat étudiant, l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM), qui avait des liens avec des partis clandestins comme le PMT, le Parti malien pour la démocratie et la révolution (PMDR) et le Comité de défense des libertés démocratiques au Mali(CDLDM).
Le 16mai1977, Modibo Keïta meurt, officiellement d’un œdème pulmonaire33. Cependant, aucune autopsie n’ayant été pratiqué, les raisons de sa mort sont incertaines : manques de soin, empoisonnement sont des raisons invoqués par les proches de l’ancien président.
Affichage d’une volonté d’ouverture
Moussa Traoré décide rapidement de se séparer de l’aile dure du Comité militaire de libération nationale qui lui reproche sa volonté d’ouverture. Il fait arrêter le 28février1978, Kissima Doukara, ministre de la Défense et de l’Intérieur Karim Dembélé etTiécoro Bagayoko, directeur des services de sécurité, en leur reprochant une tentative de coup d’État. Le 30 avril, les directeurs de la Somiex et de la Comatex, des proches de Tiécoro Bagayogo, sont arrêtés pour corruption.
Le procès politique de « la bande des trois » a lieu du 18 au 21 octobre, Kissima Doukara et Tiécoro Bagayoko sont condamnés à mort, Karim Dembélé est condamné à 20 ans de travaux forcés. Deux ans plus tard, le 28juin1980, ils seront de nouveau jugés, cette fois pour détournement de fonds publics. Kissima Doukara, et Nouhoun Diawara, ancien intendant général de l’armée sont condamnés à mort pour détournement de fonds publics tandis que Tiécoro Bagayoko, ancien directeur des services de sécurité est condamné à 5 ans de travaux forcés et Karim Dembélé à 3 ans de prison.
Le 4mai1978, un remaniement ministériel permet l’entrée au gouvernement de jeunes intellectuels progressistes, séduit par une prétendue ouverture démocratique, comme Alpha Oumar Konaré qui devient ministre Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture.
Lors de l’élection présidentielle du 19juin1979, Moussa Traoré, candidat unique, est élu, ainsi que 82 députés, tous membres de l’UDPM.
Contestations du régime par les étudiants et élèves
La jeunesse, et plus particulièrement les lycéens et les étudiants, sont les principaux contestataires du régime de Moussa Traoré.
Le 7février1977, une grève des étudiants est lancée par l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) contre l’instauration d’un concours d’entrée pour les établissements de l’enseignement supérieur. Un accord conditionnel est signé par Samba Lamine Sow, secrétaire général de l’UNEEM, mais est contesté par la base. Le 10 février, une manifestation violente se déroule à Bamako, organisée par une fraction de l’UNEEM opposé à l’accord. Boniface Diarra, secrétaire général de l’UNEEM à l’École normale d’administration, est arrêté par la police.
Le 22 février le gouvernement exige des parents qu’ils fassent pression sur les lycéens pour reprendre les cours, les menaçants de leur faire rembourser les frais de scolarité. Les étudiants doivent s’engager à ne pas faire grève pendant une période de 10 ans. La majorité des élèves reprennent les cours35.
Le 24 avril le ministre de l’éducation nationale annonce la dissolution du bureau de l’UNEEM et la fermeture des établissements scolaires de Bamako. Ceux-ci rouvrent le 6 mai. Le 9 mai, une manifestation est organisée pour demander la libération de B Diarra. La police interpelle de nombreuses personnes. Le 17 mai, Modibo Keïta est enterré à Hamdallaye à Bamako. Une manifestation spontanée rassemble plusieurs milliers de personnes. L’état d’urgence est décrété et une centaine de personnes sont arrêtées.
Parallèlement à la mise en place du parti unique, le régime créé l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM), une organisation étatique censée contrôler toutes les activités de la jeunesse. Les 20 et 21janvier1978 se tient au congrès constitutif de l’UNEEM en tant que section de l’UNJM, le mouvement étudiant affirme sa volonté d’autonomie et de noyautage de l’UNJM. Modibo Diallo est élu secrétaire général. Du 26 au 29 juin, lors du congrès constitutif (UNJM), S. Samacké, ancien membre de l’organisation des jeunes de l’US-RDA, proche d’Alpha Oumar Konaré, est élu secrétaire général35.
En décembre 1978, le deuxième congrès de l’Uneem se tient. Le bureau est renouvelé et une ligne politique est affirmée : se démarquer du pouvoir et promouvoir le socialisme. Tiébilé Dramé, secrétaire général, fait adopter à l’unanimité le retrait de l’organisation étudiante de l’UNJM. Le 29 janvier 1979, l’UNEEM organise une marche de soutien aux élèves de la République centrafricaine contre la dictature de Jean-Bedel Bokassa. Le gouvernement malien accuse les 2000 élèves d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre État35.
L’Uneem boycotte le congrès constitutif de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) qui se tient du 29 au 31 mars. Le 1er mai, l’UNEEM se retire effectivement de l’UNJM.
Le 7 août, l’UNEEM organise une campagne d’information et de sensibilisation pour populariser ses revendications : suppression des concours dans l’enseignement supérieur et la fonction publique, dotation en cantines et internats des lycées régionaux, suppression du tronc commun, augmentation des bourses et leur paiement à terme échu. Le 26 novembre, une grève a lieu dans tout le pays pour la satisfaction des revendications. Le 26 novembre, une marche sur le ministère de l’Éducation nationale à Bamako est organisée. Des milliers d’élèves envahissent la cour du ministère et prennent le ministre en otage pour l’obliger à lire les revendications. Le 4 et 5 décembre, la fermeture des établissements scolaires est décidée Moussa Traoré qui limoge le directeur de la sécurité. Le 17 décembre, le gouvernement décide d’enrôler les élèves et étudiants dans l’armée. Amnesty International dénonce l’envoi de 375 élèves au camp des parachutistes de Djikoroni où ils sont rasés et battus35.
Le 18 décembre, les femmes de Bamako manifestent contre l’enrôlement de leurs enfants et sont rejointes par les élèves et étudiants. La police tire sur la foule. Amnesty International recense 15 morts sur l’ensemble du territoire. Le pouvoir est contraint de négocier avec l’UNNEM par la médiation de l’Union nationale des femmes du Mali et accepte les revendications des étudiants, sans fixer de délais pour leur réalisation. Les lycées rouvrent le 14janvier198035.
Le 15 janvier, au 2e congrès de l’UNJM, Sory Coulibaly, secrétaire du bureau exécutif de l’UDPM, annonce la dissolution de l’UNEEM. Le gouvernement décide qu’une seule organisation peut représenter la jeunesse ; l’Union nationale des jeunes du Mali. Le 13 février, une manifestation de lycéens arpente les rues de Ségou. La police intervient. Deux morts sont recensés et un élève et un enseignant sont arrêtés. Le 18 février, se tient un congrès extraordinaire de l’UNEEM. Abdoul Karim Camara, surnommé Cabral, est élu secrétaire général. Un mot d’ordre de grève pour réclamer la libération personnes arrêtées à Ségou, la restauration de l’UNEEM et le paiement des bourses.
Le 8mars1980, alors que le Mali accueille les chefs d’États des pays riverains du Sahara, l’UNEEM souhaite profiter de la présence de la presse internationale pour porter ses revendications. Des milliers de scolaires se regroupent dans le centre-ville de Bamako. Les manifestants s’en prennent aux vitrines des supermarchés, aux voitures de l’administration et aux bâtiments de l’État. La police réprime violemment les manifestants35.
Les familles de Cabral et de Seudiou Mamadou Diarrah, secrétaire à l’information, sont arrêtées pour obliger les deux leaders étudiants à se rendre. Cabral est arrêté et torturé, obligé à prononcer à la radio un appel à la reprise des cours. Le 16 mars, il décède en prison en raison des tortures et de l’absence de soin. Le 19, un sit-in à l’avenue de l’indépendance à Bamako rassemble plusieurs milliers d’élèves et étudiants qui réclament le corps de Cabral.
Des manifestations de soutien au régime sont organisées le 9 et le 22 mars mais rassemblent peu de monde. Le 29 mars, Moussa Traoré annonce la libération de tous les élèves, étudiants et professeurs et « pardonne les exactions des étudiants et élèves ». Le 31 mars, les cours reprennent. Du 8 au 12 avril se réunit le premier conseil national de l’UDPM. Constatant la faillite du parti et condamnant « l’attitude irresponsable des élèves et étudiants », il décide la tenue d’un congrès extraordinaire pour dynamiser le parti et la mise en place d’associations villageoises appelées ton ainsi qu’un service national de la jeunesse.
Le 14 avril, les forces de l’ordre interviennent violemment contre les élèves du lycée de Badalabougou à Bamako : dix élèves sont blessés. Le mouvement de grève reprend pour demander le paiement des bourses et l’autorisation de l’UNEEM35.
En juin, les élèves et professeurs désertent les écoles et boycottent les examens pour protester contre le non-paiement des salaires et des bourses. Le 28 juin, les élèves et étudiants ayant obtenu le paiement des bourses reprennent les cours. Le 2 août, Alpha Oumar Konaré et Tierno Diarra sont remplacés respectivement au ministère de la jeunesse et de l’éducation par N’ji Mariko et le général Sékou Ly.
Combat pour le multipartisme
En 1979, le Parti malien pour la démocratie et la révolution (PMDR) appelle, lors de sa conférence de Tombouctou en 1979, « les patriotes et démocrates maliens » à s’unir pour combattre le régime de Moussa Traoré
En 1984 est créé le Front démocratique des patriotes maliens, en 1986 le Front national démocratique populaire (FNDP) qui comprend le Parti malien du travail (PMT), le PMDR, le PDPM, rejoint en 1989 par l’US-RDA.
L’Union nationale des travailleurs du Mali tient son conseil central extraordinaire les 28 et 29mai1990 et déclare : « Considérant que le parti unique constitutionnel et institutionnel ne répond plus aux aspirations démocratiques du peuple malien ; […] le conseil central extraordinaire rejette en bloc le dirigisme politique qui entrave le développement de la démocratie au Mali […] opte pour l’instauration du multipartisme et du pluralisme démocratique » 31.
Le 15octobre1990 est créée l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP).
Le 18octobre1990, le Comité nationale d’initiative démocratique (Cnid) est créée à Bamako par Mountaga Tall et Demba Diallo37, afin d’agir à visage découvert pour le multipartisme.
Une semaine plus tard, le 25octobre1990, l’Alliance pour la démocratie au Mali est créé par des militants du PMT, du PMDR, du FDPM et de l’US-RDA38 créent l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), présidée par Abdrahamane Baba Touré39.
Ces associations vont mobiliser la population, en organisant des marches à Bamako et dans d’autres villes du pays. Le10décembre1990, le Cnid organise une manifestation pacifique qui réunit 10 000 personnes à Bamako40. Le 30décembre1990une marche unitaire est organisée par le Cnid et l’Adéma à Bamako. Entre 30 000 à 50 000 personnes y participent41,42.
Le régime interdit d’activité l’Adéma et le Cnid le 18janvier199141.
Le 18janvier1991, une nouvelle manifestation est organisée à Bamako. Mountaga Tall, le leader du Cnid est blessé par un tir de grenade lacrymogène40.Le lendemain, une manifestation a lieu à Ségou.
Le 3mars1991, une marche unitaire rassemble le Cnid, L’adéma, l’Association pour la justice, la démocratie et le progrès (AJDP) et la Jeunesse libre et démocratique (JLD). Le 17mars1991, l’Adema, le Cnid et l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) organisent une marche silencieuse en souvenir de Cabral, leader étudiant assassiné le 17mars198040.
Le Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques, communément appelé Mouvement démocratique voit le jour le 22mars1991. Il est constitué par le Cnid, l’Adéma, l’AJDP, le JLD, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), l’AEEM et le barreau40.
Le 26mars1991, Moussa Traoré est arrêté par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Un comité de réconciliation nationale est formé par les militaires31.
Rébellion touarègue
Le 27 juin 1990, un poste de gendarmerie est attaqué à Ménaka. C’est le point de départ de l’insurrection armée menée par leMouvement populaire de l’Azawad de Iyad Ag Ghali28.
Article détaillé : Rébellion touarègue de 1990-1996.
Économie
Sous le régime militaire, les champs collectifs et l’obligation de vente des céréales sont abandonnés. À partir de 1972 sont créés les Opérations de développement rural (ODR), ayant pour mission de vulgariser de nouvelles techniques de culture, d’approvisionner les paysans en matériel agricole et en intrants (engrais) et de commercialiser leurs productions. Les ODR sont centrés sur les cultures de rentes (riz, arachide, coton) au détriment des cultures traditionnelles locales tel le mil, lesorgho ou le maïs. Il faut attendre la fin des années 1970 pour que ces cultures vivrières trouvent leur place au côté des cultures de rente. Les paysans se sont pas associés aux décisions les concernant, les ODR servent uniquement l’intérêt de l’État avec comme objectif d’ « intégrer les paysans à l’économie capitalisme mondiale » 26. Les cultures de rentes (Arachide, 28 000 tonnes et le coton, 108 000 tonnes en 1980-1981), rapportent des devises à l’État qui permet de résorber le déficit chronique de la balance des paiements. Ainsi, le coton représente entre 40 et 50 % des recettes d’exportations 10.
La grande sécheresse de 1973-1974 a profondément touché le Mali : 38 % de la population est sinistrée, les 2/5 du cheptel est mort, les productions vivrières sont réduites de 37 % 10.
Transition démocratique
Le Comité de réconciliation nationale rencontre les organisations démocratiques regroupées au sein du Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques (CCAOD). Ils décident de constituer le Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP), qui comprend dix militaires et quinze représentants des organisations démocratiques dont 4 représentations des associations de jeunes et deux du mouvement de rébellion du nord. Le CTSP, présidé par Amadou Toumani Touré assume les fonctions de gouvernement provisoire31.
Le CTSP organise une conférence nationale du 29juillet1992 au 12août1992 afin d’élaborer une nouvelle constitution et définir le processus électoral.
Le multipartisme est reconnu et une charte des partis politiques a été établi par une ordonnance CTSP le 10octobre199143.
Les maliens approuvent par référendum le 12janvier1992 la nouvelle constitution. Le oui l’emporte avec 98,35 % des suffrages. Des élections municipales sont organisées la semaine suivante le 23 février et le 8 mars puis des élections législatives le 23 février et le 8 mars. Sur les 48 partis déjà créés, 22 participent aux élections et 10 obtiennent des élus. L’Adéma-Pasj, avec 76 députés sur 116, obtient une large majorité absolue. Le nouveau gouvernement signe un pacte national de réconciliation avec les Touaregs le 11avril199244qui prévoit notamment : l’intégration des ex-rebelles dans les services publics (corps en uniforme et administration générale) et dans les activités socio-économiques; l’allégement du dispositif militaire dans les régions du Nord; le retour de l’administration et des services techniques dans le Nord; la reprise des activités économiques et la mise en œuvre de programmes de développement socio-économique d’envergure pour le moyen et le long terme. L’élection présidentielle du 12 et 26avril1992 clôt le processus électoral de l’année 1992. Le candidat de l’Adéma-Pasj Alpha Oumar Konaré l’emporte au second tour face à Tiéoulé Mamadou Konaté, candidat de US-RDA et devient le premier président de la 3e république.
Troisième république
Premières élections démocratiques depuis Modibo Keïta
En février 1993, Moussa Traoré est condamné à mort (il sera gracié en 2002).
Des élections législatives ont lieu au Mali en 1997. Inscrites dans un processus électoral incluant l’élection présidentielle et les élections communales, elles se déroulent dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir. Une révision du code électoral est votée quelques semaines avant le scrutin. Un premier tour, organisé dans la confusion le 13avril1997, est invalidé par la Cour constitutionnelle. Le refus du gouvernement d’interrompre le processus électoral comme demandé par l’opposition regroupée au sein du Collectif de l’opposition (Coppo) aggrave les tensions. Les élections ont finalement lieu les 20 juillet 1997 et 3 août 1997. Alors qu’une grande partie de l’opposition a appelé au boycott, le parti du président Alpha Oumar Konaré, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice remporte largement les élections. L’approche des élections de 1997 crée un climat tendu entre la majorité et l’opposition. Le gouvernement tente de réformer la loi électorale pour créer une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) chargée d’organiser les élections et modifier le mode de scrutin. L’opposition, qui craint que cette réforme renforce le parti au pouvoir saisi la Cour constitutionnelle qui censure le 25octobre1996 le projet de loi adopté par l’assemblée nationale45. Le gouvernement présente un nouveau texte qui est adopté par l’Assemblée nationale le 14janvier199746. Trois jours plus tard, la Ceni est mise en place et prépare dans la précipitation les élections législatives dont le premier tour a lieu le 13février1997. Le scrutin se déroule dans la confusion, en raison notamment de l’absence de listes électorales fiables. L’opposition réclame l’annulation du scrutin, la suspension du processus électoral, la démission du gouvernement et la dissolution de la Ceni47. La Cour constitutionnelle annule le scrutin mais le processus électoral se poursuit. L’opposition, qui se réunit au sein du Collectif des partis de l’opposition (Coppo), décide de boycotter les élections à venir. À l’élection présidentielle, le président Alpha Oumar Konaré se retrouve face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby, candidat du petit Parti pour l’unité, la démocratie et le progrès (PUDP) et est réélu avec plus de 95 % des suffrages. Le 8juin1997, le président est investi pour un second mandat de cinq ans dans un climat tendu48. Les élections législatives qui se tiennent en juillet sont elles aussi boycotté par une grande partie de l’opposition. Le scrutin qui se déroule dans un climat de violence donne la victoire à l’Adéma-Pasj qui obtient 128 des 147 sièges. Les violences se poursuivent avec notamment le lynchage d’un policier lors d’un meeting de l’opposition le 10août1997, entraînant l’arrestation des principaux chefs de l’opposition, Me Mountaga Tall, président du CNID, Almamy Sylla, président du collectif de l’opposition, Youssouf Traoré de l’UFDP, Seydou Badian Kouyaté de l’US-RDA, Mohamed Lamine Traoré, ancien ministre de l’Intérieur, chef du MIRIA, Fanta Diarra, présidente des femmes du Congrès national d’initiative démocratique (CNID) 49.
La décentralisation est l’une des œuvres la plus importante de la 3e république. Si elle faisait partie des discours des deux premières républiques, elle n’avait jamais été mise en acte. Le 11février1993, une loi50 définie les collectivités territoriales du Mali qui sont les régions, le district de Bamako, les cercles, les communes urbaines et les communes rurales, chacune étant dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et aucune ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre collectivité. Les collectivités s’administrent librement par des assemblées ou conseils élus qui élisent en leur sein un organe exécutif. Le 16octobre1996, 684 communes rurales sont créées et viennent s’ajouter aux 19 communes urbaines existantes8.
Changements à Bamako, attaques djihadistes et réactions
Le 1erseptembre2001, Amadou Toumani Touré, dit ATT, demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle51. Il est élu président du Mali en mai2002 avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Il nomme Ahmed Mohamed ag Hamanicomme premier ministre en le chargeant de réunir un gouvernement de grande coalition. Le 29 avril 2007, Amadou Toumani Touré est réélu au premier tour avec 71,20 % des voix, mais cette élection est contestée par les principaux candidats de l’opposition52. Les relations commerciales, politiques et culturelles avec la France se ralentissent tandis que celles avec la Chine, la péninsule arabique et les États-Unis se renforcent.
En septembre 2010, sept étrangers, dont cinq Français, sont enlevés par Al-Qaida au Maghreb islamique. Treize mois plus tard, des Touareg maliens, ex-mercenaires en Lybie, reviennent dans la partie nord du Mali : le contrôle de cette partie du pays semble échapper de plus en plus au pouvoir en place à Bamako entre les interventions de Al-Qaida au Maghreb islamique et ces forces Touaregs. Le 22 mars 2012, le capitaine Amadou Haya Sanogo dirige un coup d’État militaire54 . Quelques mois plus tard, soumis également à une pression internationale, il rend le pouvoir à des autorités civiles, pour une période de transition, avec comme président par intérim Dioncounda Traoré. Celui-ci organise une élection présidentielle qui se tient les 28 juillet et 11 août 2013 et s’achève par la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta auquel Dioncouda Traoré transmet le pouvoir le 4 septembre suivant.
Pendant ce temps, durant cette même année 2012, profitant des bouleversements politiques successifs à Bamako, les événements s’accélèrent dans le nord du pays et dans le Sahel, au centre du pays. De mars à septembre 2012, les villes deKidal, Gao, Tombouctou et Mopti tombent aux mains des islamistes qui se rapprochent des régions du sud. Le 23 septembre 2012, Le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’accordent sur le déploiement d’une force africaine. Le 21 décembre 2012, le Conseil de sécurité des Nations unies autorise par une résolution le déploiement d’une force africaine au Mali. Le 11 janvier 2013, les troupes françaises interviennent en appui de cette force africaine, c’est le début de l’opération Serval54.
Un an et demi plus tard, cette opération Serval apparait comme un succès militaire : les voilles ont été reprises ainsi que le territoire du nord du pays, un dialogue est rétabli avec les différentes composantes Touareg et l’État malien est stabilisé. Mais Al-Qaida au Maghreb islamique procède par des incursions ponctuelles et par des attentats, et le maintien sur place des troupes françaises et africaines, dans l’organisation initiale de ces forces, se révèle couteux57,58. Il est décédé de substituer l’opération Barkhane à l’opération Serval, pour sécuriser la bande sahélo-saharienne, avec la mission de lutter contre les groupes djihadistes et d’empêcher la constitution de sanctuaires terroristes dont le quartier-général semble établi à N’Djamena. Le nouveau dispositif est officiellement lancé le 1er août 2014.
LES SYMBOLES DE LA RÉPUBLIQUE DU MALI
1- Le Drapeau National du Mali
Le 20 janvier 1961, quatre mois après la proclamation solennelle de l’indépendance de la République du Mali le 22 septembre 1960, les députés, réunis en séance plénière de l’Assemblée Nationale, adoptent la loi n° 61-26 qui crée le drapeau national du Mali. Celui-ci sera composé de trois bandes verticales et égales de couleur verte, or et rouge.
A l’origine, le drapeau du Mali tel qu’il est décrit à l’alinéa 5 de l’article 1er de la Constitution de la République du Mali du 22 septembre 1960, est composé de trois bandes verticales et égales de couleurs vert, or et rouge ; il porte en noir sur la bande or, l’idéogramme de l’Homme les bras levés vers le ciel.
Cette première version du drapeau national, portée par l’émotion de la proclamation de l’indépendance nationale, fut immédiatement adoptée par la population.
Présentation du drapeau
La loi du 20 janvier 1961 consacre la version définitive du drapeau national du Mali. Il est composé de trois bandes de couleurs vert, or et rouge.
vert
La couleur verte de la première bande signifie l’espérance, la verdure des prairies et des champs du Mali, de son sol et de tout ce que celui-ci peut produire pour le bien-être des populations maliennes. Le vert rappelle aussi la vocation essentiellement agropastorale du pays pour le développement, la modernisation contenus et l’intégration duquel aucun effort ne sera ménagé.
Jaune ou OR
En ce qui concerne la couleur or donnée à la deuxième bande verticale, elle indique l’or dont recèle le sous-sol du Mali, en plus d’autres ressources minières potentielles.
Qui ne se rappelle l’histoire du fabuleux voyage de Kankou Moussa à la Mecque ? La couleur or témoigne donc de la conscience qu’ont les Maliens de ce patrimoine qui est le leur et qu’ils entendent défendre à tout prix.
Rouge
La couleur rouge de la troisième bande verticale, constitue pour les Maliens à la fois un souvenir, une méditation et une exhortation.
Les Maliens doivent se souvenir du sang versé par les leurs pour la défense de leur Patrie contre l’occupation étrangère et la libération de celle-ci du joug colonial.
Le rouge du drapeau national est une exhortation pour les Maliens à lutter jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour préserver l’intégrité de leur sol, leur sous-sol et leur patrimoine artistique et culturel afin qu’ils les exploitent dans leurs seuls et uniques intérêts.
(Source : Grande Chancellerie du Mali)
2- La Fête Nationale du Mali : le 22 Septembre
Dernière mise à jour le lundi 16 juin 2003.
Le 22 septembre, le Mali célèbre son indépendance dans la communion.
3- Le Sceau, les Armoiries, la Devise
L’ordonnance n°57/CMLN du 20 octobre 1973 crée le Sceau de l’Etat du Mali.
L’ordonnance n°56/CMLN du 20 octobre crée les Armoiries de la République du Mali.
La Devise de la République du Mali est « Un Peuple, Un But, Une Foi ».Elle est déterminée par la Constitution.
Le Sceau de l’Etat
Le Sceau de l’Etat du Mali est de forme circulaire.
Il porte :
Au centre, un lion debout entouré d’un épi de mil, d’un épi de riz et d’une tête de bœuf ;
Sur le pourtour, la légende « République du Mali » au-dessus « Un Peuple, Un But, Une Foi », au-dessous.
Les Sceaux, Timbres secs sous forme de presse et cachets des grands corps de l’Etat, des Ministres, des Cours et Tribunaux, des Greffiers, notaires, huissiers, de toutes les Administrations et Autorités Publiques portent les mêmes caractéristiques que le Sceau de l’Etat. Toutefois, le titre de l’Administration ou de l’autorité publique pour laquelle ils seront employés, remplacera la devise.
Le Ministre de la Justice est le gardien exclusif des originaux des Sceaux.
Les Armoiries du Mali
Les Armoiries de la République du Mali sont de forme circulaire.
Elles portent sur un fond bleu-ciel :
a) Au centre, la Mosquée de Djenné en gris-argile,
b) Au-dessus de la Mosquée, le Vautour Légendaire en vol plané en gris foncé ;
c) Au-dessous, le soleil levant, en jaune-or ;
d) Devant le soleil, deux arcs opposés tendus par leurs flèches en noir,
e) Sur le pourtour, en haut « République du Mali », en bas « Un Peuple, Un But, Une Foi » en lettres d’imprimerie noires.
La reproduction des armoiries par quelque procédé que ce soit et sur quelque matière que ce soit est subordonnée à une autorisation préalable du Ministère de la Justice, Garde des Sceaux.
La Devise du Mali
La Devise de la République est “Un Peuple – Un But – Une Foi”
Elle est déterminée par l’article 25 de la Constitution.
Source : Grande Chancellerie du Mali
Source: Mali-Flash