Des prix, des motos Jakarta, des téléviseurs, des réfrigérateurs et des téléphones portables : le parrain Seydou Nantoumé a encore mis le paquet cette année pour le Grand prix feu Alou Kouma qui s’est courue dimanche au Champ hippique de Bamako. Au total, 71 chevaux, toutes catégories confondues, ont participé à la course et une fois encore, les épreuves ont été marquées par de belles empoignades entre Petits chevaux, Demi-Cracks et Cracks qui ont régalé les spectateurs présents dans les deux tribunes. La course la plus ouverte a été sans conteste celle des Demi-Cracks qui se sont affrontés sur la distance de 2400m. Du départ de la course devant la loge officielle jusqu’à l’amorce du dernier tournant, les dix chevaux en lice sont restés groupés au sein d’un seul peloton et tous pouvaient prétendre au sacre au moment du sprint final. Dans ce genre de situation, l’expérience des jockeys et la capacité des chevaux à accélérer dans les derniers mètres peuvent s’avérer décisif comme le prouvera la victoire sur le fil de Réal Madrid. Alors qu’il ne restait plus que quelques mètres avant la ligne d’arrivée et que les spectateurs des deux tribunes s’étaient tous levés pour ovationner les concurrents, le cheval de l’entraîneur Tidiane Terera donna un dernier coup de rein à ses rivaux pour s’imposer d’une courte tête devant Sélékégni et Diakaba Sassilon. Débout sur la selle et bras levé au ciel, Oumar Traoré le jockey de Réal Madrid pouvait alors laisser éclater sa joie et saluer ses supporters. Les troisième et quatrième places reviendront, respectivement à Yélimané et à Soakof. Auparavant, le public du Champ hippique avait assisté aux trois courses réservées aux Petits chevaux. La première épreuve a été remportée par Cher Ami devant Mamoublen et Orange-Mali (F16 et Al Bourack se sont classés 4è et 5è), alors que Hadj s’est imposé dans la deuxième course devant Zico et Tombouctou (les 4è et 5è places sont revenues à Sans Frontière et Excellence). Quant à la troisième course, elle sera dominée par Agro-Indsutrie Guinée qui franchira la ligne d’arrivée devant Musulman et Kama. Barouéli et Ayatoulah complèteront le quinté. La boucle sera bouclée par le Grand prix proprement dit qui mettra aux prises dix Cracks sur la longue distance de 2600m, soit plus de deux tours de piste. Cette épreuve était très attendue par les spectateurs notamment les supporters de Banamba II, Jumelles et Mon Ami qui voulaient une revanche après la défaite des trois chevaux au Grand prix Rental-Sodef devant Mansour II. «Mansour II ne gagnera pas aujourd’hui (dimanche, ndlr). Ce trophée ira à Banamba», lancera un inconditionnel de Banamba II quelques minutes avant le départ de la course. Mansour II était le cheval à battre et il semble que ses trois grands rivaux avaient tout mis en œuvre pour l’empêcher de réaliser le doublé après son sacre au Grand prix Rental-Sodef. Peine perdue car une fois encore, le cheval de Moulaye Idriss Haïdara s’est montré impérial et n’a laissé aucune chance à ses adversaires. Dès le deuxième tour de piste, il prendra la tête du peloton au nez et à la barbe de Jumelles et de Mon Ami et à chaque fois que ses poursuivants tenteront de le dépasser, Mansour II se montrera intraitable. Au terme d’une course rythmée et parfaitement maîtrisée, le cheval et son jeune jockey Bourama Tolo franchiront la ligne d’arrivée sous les ovations nourries de la loge officielle et de la tribune découverte. Pas de revanche donc pour Jumelles et Mon Ami qui termineront, respectivement deuxième et troisième de la course. Quant à Union et Waterloo, ils se sont classés quatrième et cinquième. Le Drapeau (trophée) sera remis au vainqueur par le parrain du Grand prix, Seydou Nantoumé, en présence du président de la Fédération malienne des sports équestres (FMSE), Mohamed Haïadra, du patron de l’écurie Chelsea Mamoutou N’Diaye «Madfing», du Commissaire général des courses, Mamoutou Diarrah et des représentants de la famille de feu Alou Kouma. L’un des temps forts du Grand prix a été le combat de lutte qui a opposé Aldjouma Sagara et Drissa Guindo. Les deux lutteurs qui évoluent en sélection et qui se connaissent bien, ont livré un combat digne d’un vrai gala et le public du Champ hippique se souviendra longtemps du spectacle produit par les deux hommes. Pourtant, quand les deux lutteurs ont fait leur apparition sur le ring, nombre de spectateurs pensaient que Aldjouma Sagara, plus grand et plus costaud, allait terrasser son adversaire en une fraction de secondes. C’était sans compter avec Drissa Guindo, le «petit David» qui se révéla un redoutable adversaire et qui émerveillera tout le monde par sa technique et sa ruse. A plusieurs reprises, il se retrouvera en mauvaise posture pendant le combat, mais à chaque fois, il réussira à se défaire de l’étau du géant des plateaux dogons. Mais au fil des minutes, Drissa Guindo perdra son énergie et sa force et c’est fort logiquement qu’il s’inclinera devant Aldjouma Sagara. A la fin du combat et malgré sa défaite, le lutteur recevra plusieurs billets de F cfa au moment de serrer la main des officiels.
S. B. TOUNKARA
Source : L’ Essor