C’est en ces termes, à travers une lettre ouverte le Collectif de la Communauté malienne vivant en République du Congo Brazzaville alerte le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta, des agissements de l’antenne du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur dans ce pays. Il proteste contre l’imposition d’un partisan de Habib Sylla, en occurrence Bademba Sylla, en lieu et place de Dady Coulibaly, à la présidence du Conseil de base des Maliens du Congo (COMACO) en octobre 2017.
Selon le Collectif de la Communauté des Maliens vivant en République du Congo Brazzaville, il s’agit d’attirer l’attention du Président IBK sur une situation d’injustice dont sont victimes, depuis plus de 17 ans, nos compatriotes sur cette terre africaine.
«Si le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) est créé pour le rassemblement et la défense de la diaspora malienne, il est aujourd’hui devenu une organisation de mafia et de division entre les Maliens de l’Extérieur. Et, cela, par l’égocentrisme et les intérêts mercantiles d’un Homme, Habib Sylla, et de ses acolytes», déclare le Collectif dans sa lettre ouverte à l’adresse du Président IBK.
Depuis plus de 17 ans, rompt-il avec le silence, Habib Sylla maintient mordicus Bademba Sylla, un homme impopulaire ne représentant que lui-même, à la présidence du Conseil de base du HCME de Congo Brazzaville. Cela, aux mépris des textes et règlements intérieurs de l’organisation, mais surtout au détriment de la volonté populaire. Suite à cet état de fait, la communauté malienne du Congo Brazzaville est aujourd’hui sidérée et consternée par les dérives autoritaires d’Habib Sylla.
D’après la communauté, Habib Sylla, obsédé par le souci de perdre la présidence du HCME, a mis en place un système machiavélique qui consiste à maintenir en place les femmes et les hommes qui lui sont subordonnés.
«Notre institution a été déviée de sa mission et cela par la malhonnêteté d’un Homme et de sa bande. Excellence Monsieur le Président de la République notre seul problème aujourd’hui, en République du Congo, est ce Monsieur là : Habib Sylla. A titre illustratif la crise que nous connaissons est identique à celle de nos compatriotes de la République Démocratique du Congo; de Port Gentil, au Gabon, et de la France », souligne le Collectif dans sa Lettre ouverte.
Daby Coulibaly, Président légitime du COMACO
Le collectif de la communauté malienne vivant au Congo Brazzaville réclame la reconnaissance de Daby Coulibaly comme le Président légitime du conseil de base des Maliens du Congo (COMACO). Ce, en tant que seul habilité, à parler au nom de la Communauté malienne du Congo, partout où besoin se fait sentir.
En effet, selon les explications du Collectif, le 31 mars 2017, Daby Coulibaly introduit sa lettre de candidature à la présidence du COMACO avec ampliation au Ministère des Maliens de l’Extérieur, copie à l’Ambassade du Mali au Congo, copie au Président HCME. Bademba Sylla, n’étant pas candidat à sa propre succession, présentera un de ses parents, Boubacar Sylla contre Daby Coulibaly et garantit la victoire à ce dernier à tout prix.
«Le 20 octobre, M. Sidibé, Président du Conseil de base de la Guinée, M. Coulibaly celui de Togo et M. Sofara le Secrétaire particulier de Habib Sylla sont délégués à Brazza pour superviser la mise en place de notre Bureau. Contre 40 millions de nos francs, Boubacar Sylla Bébé est nommé Président du COMACO sans autre forme de procès par ces trois délégués corrompus », divulgue la communauté dans ladite lettre ouverte. Et de continuer: «Aussitôt informés, les soutiens de Daby Coulibaly font pression sur Habib Sylla qui finalement va surseoir à cette décision immorale».
Pour ce faire, les candidats sont renvoyés au vote le 26 octobre 2017 sous des critères bien définis. Selon le Collectif, l’engouement et la mobilisation étaient totaux chez les partisans de Daby Coulibaly à se munir de leurs cartes de COMACO, condition exigée pour voter (cartes acquises sous la bagatelle de 22 millions de nos francs).
Toutefois, note le Collectif, à la surprise générale, afin d’éviter l’humiliation à son camp, Habib Sylla fait reporter le scrutin sine die. Et, comme si cela ne suffisait pas, à en croire la communauté malienne vivant au Congo Brazzaville, résolu à éviter le vote et de façon radicale, Habib Sylla proroge le mandat de Bademba Sylla pour une durée indéterminée à la COMACO. Toute chose qui fait croire à la communauté la volonté manifeste de Habib Sylla à leur priver du droit de choisir librement les femmes et les hommes qu’elle estime capables de défendre leur cause.
Oumar Diakité : LE COMBAT