Le 4e round des négociations qui se sont déroulés à Alger du 20 au 27 novembre derniers a débouché sur l’adoption d’un projet d’accord de paix. Partie prenante à ces pourparlers inclusifs, la Plateforme des mouvements du Nord a fait d’importantes propositions dont 90 % ont été acceptées.
Fin novembre, la médiation algérienne dans le cadre du processus de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord, a proposé un projet d’accord. Dans la forme, le document donne satisfaction à la Plateforme des mouvements du Nord même si dans le fond des observations légitimes ont été notées. La conférence de presse animée samedi dernier par les responsables des différents mouvements a permis de partager le contenu du document en question.
Le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh, fera remarquer sur l’épineuse question de la sécurité qu’on ne peut pas considérer ce projet d’accord comme un échec, car les propositions de sa structure ont été acceptées à 90 %.
Pour ce qui est de la gestion institutionnelle de la crise, Me Toureh explique que « le document permettra aux populations du Nord dans une période intérimaire qui a été déterminée et plus tard aux populations du Mali de se prendre en charge en terme de gouvernance, à travers les projets de développement, l’administration et leurs capacités à légiférer dans les domaines spécifiques déterminés par la loi ».
La réconciliation nationale entre les Maliens revient dans les débats, sur ce point la Plateforme juge satisfaisantes les propositions contenues dans le document, non sans réclamer justice. « Nous sommes contre l’impunité. Depuis 1960, les victimes n’ont pas été identifiées et indemnisées », a déploré Me Toureh.
« Si nos propositions pertinentes, presque globalement prises en compte par la médiation, voyaient le jour, avec la participation de l’Etat (malien) et le soutien de la communauté internationale, la réponse aux préoccupations économiques serait apportée et il y aura plus de paix, plus de tranquillité, plus d’activités. Donc, moins de chômage et d’attrait à la prise aux armes », a souligné l’orateur.
Dans le fond, a avoué la Plateforme, le projet d’accord contient des dispositions fâcheuses qui posent problèmes. Par exemple, sur le retour des déserteurs, la Plateforme privilégie plutôt l’étude cas par cas mais cette question n’a pas été prise par la médiation.
En plus de cet aspect, d’autres contre-propositions seront faites en janvier par la Plateforme. « Nous sommes convaincus que la signature d’un accord de paix n’est pas loin. Nous sommes globalement satisfaits du projet d’accord », a déclaré le porte-parole de la plate forme, Me Harouna Toureh.
Par ailleurs, il dit ne pas comprendre la position de certains Maliens notamment des partis politiques de l’opposition qui contestent le projet d’accord. « Ceux qui pensent que le projet d’accord n’est pas convenable, n’ont pas bien lu le document », a-t-il rétorqué.
Quant aux relations entre le gouvernement malien et la Plateforme, « elles ne sont pas tendues, mais elles ne pas totalement satisfaisantes », a précisé Me Toureh sans entrer dans les détails.
La Plateforme est composée du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), de la Coordination des mouvements des forces patriotiques de résistance (CMFPR), de la Coalition des peuples de l’Azawad (CPA) du Groupe autodéfense touareg, Imghads et alliés (Gatia) du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA).
Alpha Mahamane Cissé