Un désavantage physique ou mental subi par une personne, une gêne qui l’empêche de développer ou d’exprimer au mieux toutes ses possibilités ou d’agir en toute liberté. Très difficile de le surmonter et de vivre avec ses semblables en toute harmonie.
Avoir un handicap émane de Dieu le créateur, à lui de décider du sort de tout un chacun. Cela peut être physique ou mental entrainant des tourments ou des dégoûts de la vie. Un handicap peut être causé par suite d’un accident au cours de la vie ou depuis la naissance. Vivre avec un handicap est synonyme de douleur, de pensée sans fin, de colère et d’aigreur. Le surmonté reste une épreuve très rude.
« Avoir la foi reste le seul remède de cette gêne », affirme d’une voix triste Amadou Coulibaly, un handicapé visuel et ex-militaire. « J’ai aujourd’hui 54 ans, j’ai perdu l’usage de mes yeux en 2019 suite à un accident. J’ai tout fait pour recouvrer la vue, mais en vain. Je suis allé partout, dans les hôpitaux, chez les féticheurs. Les charlatans et autres vendeurs d’illusion ont mangé mon argent, mais sans succès alors. J’ai accepté de vivre mon sort. J’ai perdu mon travail car j’étais militaire. J’ai pris ma retraite et je passe la journée assis ici sous cet arbre à écouter ma radio. Nulle part où aller. Au début, je passais la journée à pleurer dans la chambre, je m’énervais à chaque fois dans la famille. Jusqu’à ce que je me remets à Dieu aujourd’hui. C’est le destin, tu ne peux rien y changer. Tout handicap est douloureux mais ne rien voir reste le pire des handicaps. Surtout voir et être privé par la suite reste insupportable ». Ajoute-t-il.
Avec toutes les douleurs et difficultés, d’autres arrivent à le surmonter. Selon Sory Touré (handicapé physique), être un handicapé n’est pas synonyme de mendicité. « Je vends les lotus sur les voies publiques. Je mène mon petit business et je gagne ma vie sans mendier. Je suis un manchot avec un seul bras depuis tout petit. Tout ce que mes amis faisaient, je le faisais aussi. Ils m’ont beaucoup aidé. Mais maintenant je viens vendre dans la rue. Les gens me donnent parfois 1000 F CFA pour un lotus qui est à 100 F CFA parce qu’ils m’encouragent dans ce que je fais. Depuis tout petit, c’est très difficile pour moi de demander de l’argent à mes parents. Voilà pourquoi je me bats chaque jour ».
Les parents souffrent aussi beaucoup de voir leurs enfants traîner un handicap. « Avoir un enfant handicapé fait très mal. Ça demande plus d’attention, plus de responsabilité », aux dires d’Alou Konta père d’un handicapé mental. « Tu te sens fautif à chaque fois que tu le vois. Toujours des disputes avec sa mère qui n’arrive pas aussi à cerner le problème. Mais quand Dieu donne tu prends, l’enfant est innocent. Mais ça fait très mal de donner naissance à un imparfait. Il faut juste avoir la fois », explique-t-il la gorge serrée.
Aboubacar Diarra
(stagiaire)
Mali Tribune