Alors que le Front national pour la défense de la Constitution a annoncé la tenue prochaine des manifestations, en Guinée comme en Europe, le gouvernement guinéen de Transition a annoncé la dissolution de la coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile dirigée Foniké Mengué.
Le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, par un arrêté signé le 6 août dernier et rendu public hier lundi, a annoncé la dissolution du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution). Pour le gouvernement, «depuis sa création le 14 octobre 2019 pour, dit-il, protester contre l’éventuelle modification de la Constitution de 2010, le mouvement de fait dit Front National pour la Défense de la Constitution s’est toujours illustré par la voie de violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés».
Mieux accuse le ministre Mory Condé, le FNDC pose «des actes d’incitation à la haine ou à la discrimination contre les personnes en raison de leur origine ou leur idéologie», ajoutant que «ce groupement de fait, à travers ses activités, a provoqué des manifestations armées sur les voies et lieux publics, ayant les agissements d’un groupement de combat ou de milices privés». Il accuse par ailleurs que «ce groupement utilise les réseaux sociaux comme vitrine de ses idées et agissements».
Le gouvernement déplore en outre leur mode opératoire qui «se structure par des actions violentes au cours des manifestations interdites ou non autorisées telles que des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, d’actions ciblées contre les forces de l’ordre, des publications mettant en scène et favorisant les agissements violents et l’utilisation des mineurs dont l’âge varie entre 10 à 13 ans dans les manifestations en violation des conventions internationales de la protection de l’enfance».
Il a donc été décidé de la dissolution du FNDC, «considérant que ce groupement de fait, organisé de manière hiérarchisée, disposant d’administrateurs et de membres violents, mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales en République de Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association en République de Guinée et encore moins dans le répertoire des organisations non gouvernementales agréées en République de Guinée».
Cette décision intervient alors que le FNDC a appelé, ce lundi 8 août, à de nouvelles manifestations contre la junte militaire au pouvoir, le 14 août à Bruxelles en Belgique, pour interpeller l’Union Européenne sur la confiscation du pouvoir par l’armée. Cette coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile a en outre appelé à manifester, le 17 août, sur toute l’étendue du territoire guinéen, en l’absence de réponse à ses requêtes de dialogue crédible sur le passage du pouvoir aux civils.