Après les législatives et le référendum constitutionnel du dimanche 22 mars dernier en Guinée, l’opposition demande à la population de se joindre à elle afin d’intensifier les actions contestataires à propos des résultats “douteux” qui pourraient en découler.
Alors que l’on attend toujours les résultats du double scrutin du dimanche 22 mars, l’opposition, qui avait appelé au boycott de ces élections, se félicite du suivi de son mot d’ordre concernant les actions de contestations.
“Dans beaucoup d’endroits, les jeunes n’ont pas permis que ces élections se tiennent. La Cédéao, l’Union africaine et les autres organisations internationales ont refusé de superviser ces élections. Cela veut dire que ces élections ne sont reconnues ni par nous ni par la communauté internationale”, s’es félicité l’ancien Premier ministre du pays, Sidya Touré, un des chefs de file de l’opposition.
“Nous allons continuer à refuser ces résultats. L’opposition en Guinée est majoritaire, il ne faut pas se tromper là-dessus”, ajoute l’opposant Touré. L’opposition guinéenne est en effet regroupée au sein du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution.
De son côté, le parti présidentiel emploie plutôt un ton pour le moins étonnant. Il dit avoir une posture sereine à cause de la tenue effective du double scrutin. “l’opposition avait prévu l’apocalypse, ils ont mené des actions mais le peuple ne les a pas suivis. Ils ont incendié des bureaux de vote, beaucoup ont été arrêtés. Pour nous, l’essentiel est que le peuple s’est acquitté de son devoir civique”, a déclaré Amadou Damaro Camara président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle.
Pour Amadou Damaro Camara, l’Assemblée nationale va entrer en fonction dans les jours qui viennent : “Les élections sont derrière nous, l’Assemblée va prendre fonction la semaine prochaine, la nouvelle Constitution sera promulguée et ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. L’Etat sévira contre tout fauteur de troubles.”
Concernant le bilan humain de la journée de dimanche, la majorité présidentielle parle de quatre morts, alors que l’opposition évoque le chiffre de 14 tués.
Alpha Condé, 82 ans, a été élu en 2010 et réélu en 2015. En changeant la constitution par le référendum de ce dimanche, ses opposants l’accusent de vouloir briguer un nouveau mandat en remettant son compteur à zéro afin de se succéder fin 2020 puisque l’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats.
Afrikmag