Le gouvernement guinéen a invité mercredi la classe politique au dialogue, jugeant “excessif” l’appel des trois principaux partis de l’opposition qui conteste le calendrier électoral à manifester contre le pouvoir du président Alpha Condé.
“Je souhaite renouveler la volonté du gouvernement de trouver des voies et moyens de rétablir la confiance nécessaire au processus électoral et de respecter la Constitution. Mais surtout de préserver la paix sociale”, a déclaré lors d’un point de presse le porte-parole du gouvernement, le ministre Albert Damantang Camara.
Dans une déclaration commune signée mardi à Paris, les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont appelé à “la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications” de l’opposition,qui dénonce la tenue de l’élection présidentielle, fixée à octobre 2015, avant les locales, fin mars 2016.
Ce calendrier, inversant l’ordre prévu pour les deux scrutins, a été annoncé le 10 mars par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Les trois dirigeants de l’opposition ont par ailleurs estimé que le président Alpha Condé, élu en 2010, avait perdu “toute légitimité”.
“Il y a une décision d’un organe indépendant qui a programmé des élections. Si une partie de la classe politique n’est pas d’accord avec cette programmation, on peut en discuter, en déterminant les vrais problèmes que cela pose pour trouver des véritables solutions”, a affirmé le porte-parole du gouvernement.
“Remettre en cause la légitimité du président de la République (…), nous pensons que c’est exagérément excessif par rapport aux enjeux en présence”, a-t-il dit.
“Nous appelons l’ensemble de la classe politique au dialogue. Nous sommes ouverts à des solutions, et nous restons à l’écoute. Ce dialogue doit se tenir sans préalable et reprendre au plus vite”, a insisté M. Camara dans un communiqué diffusé par le gouvernement.
Dans des entretiens mardi à l’AFP à Paris, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a jugé inefficaces le dialogue avec le pouvoir et les appels aux pressions internationales tandis que Sidya Touré, chef de l’Union des forces républicaines (UFR) a promis le lancement de manifestations après leur retour, à partir de jeudi, à Conakry.
L’opposition a suspendu la semaine dernière sa participation au Parlement et à la Céni pour marquer son désaccord avec le calendrier des élections présidentielle et locales.
Elle exige l’organisation du scrutin local en premier, estimant que cela conditionnait la fiabilité de la présidentielle. Les exécutifs locaux actuels ont été désignés par le pouvoir, faute d’élections à ce niveau depuis 2005.
Source: slateafrique.com