Depuis lundi 25 janvier, des négociations entre gouvernement et syndicats sont en cours, à propos du prix de l’essence à la pompe. Alors que le prix du baril continue de dégringoler sur le marché international, l’essence, elle, n’a pas baissé dans le pays depuis mars 2015.
A la station de Coleah, les Guinéens sont unanimes. Tous réclament une baisse des prix. « Chez tout le monde aujourd’hui, c’est descendu, sauf nous. Pourquoi ? », s’étonne un Guinéen en colère. « Quand le carburant baisse, toutes les choses vont descendre, le prix des transports, le prix des denrées alimentaires », ajoute-t-il. « Si c’est une baisse de 1 000 francs, ce n’est pas la peine. La dernière fois, ils ont baissé de 2 000, rien n’a changé », renchérit un autre.
Actuellement, le litre est vendu 8 000 francs guinéens, soit environ un dollar (soit 0,91 euro). Pour le syndicaliste Yamoussa Touré, ce prix n’est pas adapté à celui du marché international. « Il y a un manque de volonté. Si le carburant est aujourd’hui en dessous de 27 dollars (environ 24 euros), le gouvernement sans aucune forme de procédure doit baisser le prix du carburant pour soulager les conditions de vie des Guinéens », estime-t-il.
Le gouvernement tiraillé
Pas si simple pour les autorités, au vu de la situation économique du pays. « Six ministres sont venus discuter avec les syndicats et leur faire comprendre que, certes nous étions parfaitement conscients de la nécessité de soulager le panier de la ménagère, mais que nous étions également obligés par responsabilité de tenir compte du fait que nous étions encore sous programme avec le FMI, que nous sortions du programme Ebola, et que la seule ressource à peu près sûre que nous enregistrons aujourd’hui, c’était le prix du carburant », explique Albert Damantang Camara, le porte-parole du gouvernement
Les négociations devraient reprendre aujourd’hui. Pour obtenir gain de cause, certains syndicats n’excluent pas d’organiser une grève.
Source: RFI