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Guinée : la junte accepte de rendre le pouvoir aux civils dans deux ans

Menacée de sanctions par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la junte militaire guinéenne, aux commandes du pays, a accepté d’avancer le retour des civils au pouvoir à deux années. Elle renonce ainsi à diriger le pays pendant trois ans. 

 

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la Guinée sont finalement parvenus à un compromis. La junte au pouvoir en Guinée a accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans, renonçant sous la menace de sanctions imminentes à diriger le pays pendant trois années.

« Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme (calendrier) consolidé de la transition étalé sur 24 mois », dit un document de la Cédéao transmis vendredi à un correspondant de l’AFP et publié sur les réseaux sociaux par la junte.

Le chef de la junte, Mamady Doumbouya a ensuite précisé que ce calendrier prend effet à compter du 1er janvier 2023, au cours de la cérémonie de clôture de la mission technique de la Cédéao dépêchée à Conakry cette semaine, retransmise sur la télévision nationale RTG.

Le calendrier devrait être présenté au prochain sommet de la Cédéao « pour son approbation afin de déclencher sa mise en œuvre », dit le document de l’organisation régionale.

Un sommet ordinaire de la Cédéao est programmé avant la fin de l’année.

Le colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant avec ses hommes le président civil Alpha Condé. Il s’est fait investir président depuis.

Il s’est engagé à céder la place à des civils après des élections. La junte avait jusqu’alors affirmé son intention de gouverner pendant trois ans, le temps pour elle d’organiser des élections crédibles et de mener à bien d’importantes réformes nécessaires à ce qu’elle appelle une « refondation » de l’État guinéen.

La Cédéao a dit un tel délai inacceptable. Le 22 septembre, les dirigeants des États membres réunis en sommet à New York sans la Guinée avaient donné un mois aux autorités pour présenter un calendrier « raisonnable et acceptable », faute de quoi des « sanctions plus sévères » que celles déjà imposées seraient appliquées.

Les ponts n’ont cependant jamais été rompus et les autorités guinéennes ont répété être prêtes à coopérer avec la Cédéao qui a dépêché cette semaine une mission à Conakry pour élaborer un échéancier de compromis.

Le Premier ministre guinéen Bernard Goumou avait déclaré jeudi que les autorités n’étaient « pas figées » sur les trois ans.

Source : Pressafrik
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