Les élections législatives en Guinée-Bissau, prévues en décembre, “pourraient ne pas se tenir à la date indiquée” à cause de problèmes logistiques et financiers, a déclaré jeudi le ministre de l’Administration territoriale de ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest.
Le président Umaro Sissoco Embalo avait dissous le Parlement en mai en raison de “divergences persistantes”. Il lui reprochait notamment d’avoir protégé des députés mis en cause dans des affaires de corruption et d’avoir refusé de se soumettre au contrôle de ses comptes.
M. Embalo avait ensuite annoncé des législatives anticipées pour le 18 décembre.
“Nous étions à la recherche d’un calendrier consensuel. Nous avons tous constaté que toutes les conditions ne sont pas réunies pour des législatives crédibles et acceptables par tous les partis politiques”, a déclaré à la presse le ministre de l’Administration territoriale Fernando Gomes.
Il s’exprimait après une réunion de concertation jeudi avec les représentants des partis politiques.
Des problèmes logistiques sont à la base de ce report envisagé, a affirmé jeudi à l’AFP une source proche du bureau d’appui technique du processus électoral (GTAP), un organe rattaché au ministère de l’Administration territoriale.
“Nous attendons l’arrivée du matériel électronique et la fin des pluies pour commencer l’enrôlement des électeurs. Certaines zones du pays sont inaccessibles. Les pistes sont endommagées par les fortes pluies enregistrées cette année”, a expliqué cette source.
La Guinée-bissau, qui a besoin de 4 milliards de Cfa (6,1 millions d’euros) pour organiser ces législatives, dispose sur fonds propres de la moitié de cette somme, a indiqué à l’AFP une source au ministère des Finances. Mais, les fonds promis par la communauté internationale ne sont pas encore disponibles, a-t-elle ajouté.
La Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1974 après une longue guerre de libération, menée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) fondé par Amilcar Cabral, assassiné en 1973.
Depuis son indépendance, le pays a connu une multitude de putsch et de tentatives de coup de force. Ce pays abonné aux crises politiques a été le théâtre le 1er février de ce qui a été présenté comme une nouvelle tentative de coup d’Etat.
Source : afp