En Guinée-Bissau, le nouveau Premier ministre, qui avait déjà exercé des fonctions ministérielles par le passé, est fortement contesté. Bassiro Dja a prêté serment, vendredi 27 mai, à Bissau, la capitale. Une investiture sous haute protection policière, en présence notamment du chef de l’Etat, Jose Mario Vaz. Officiellement, le Premier ministre est donc en place mais, dans les bureaux de la primature, la contestation persiste.
Le nouveau Premier ministre doit diriger un gouvernement d’une trentaine de membres avec le Parti de la Rénovation sociale, son allié de circonstance qui occupe des postes clés. Dans ce mariage contre nature, Baciro Dja aura-t-il une grande marge de manœuvre pour appliquer un programme taillé sur mesure ?
Exclu du PAIGC, parti au pouvoir, avec quatorze autres députés, le nouveau Premier ministre doit aussi faire face à la fronde de ses anciens camarades du parti qui estiment que son choix incombait au parti, conformément à la Constitution, et non au président.
Il est vrai que la Guinée-Bissau, c’est avant tout l’histoire d’un parti politico-militaire, le PAIGC. Ce parti où les clivages sont très vivaces n’imagine pas un seul instant de se passer de l’influence militaire dans sa lutte pour le pouvoir.
Cette toile de fond permet de comprendre que le problème bissau-guinéen n’est, au fond, rien d’autre qu’une lutte de pouvoir pour contrôler les maigres richesses du pays.
Source: RFI