Le président de Guinée-Bissau reste à la tête du pays mais « laissera la conduite des affaires au gouvernement » qui doit être constitué, jusqu’à la tenue d’une présidentielle en novembre, a décidé samedi la Cedeao, médiatrice dans la crise politique qui secoue le petit pays d’Afrique de l’ouest.
Le mandat du président José Mario Vaz a expiré le 23 juin, et le pays est depuis en affaires courantes jusqu’à l’élection présidentielle prévue le 24 novembre. Jeudi, les députés de la majorité avaient adopté à l’unanimité une résolution autorisant le président du Parlement, Cipriano Cassama, à assurer « l’intérim » du président Vaz.
La gestion du pays au Premier ministre
Mais selon la décision de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) annoncée samedi, la gestion du pays échoira finalement au Premier ministre, Aristides Gomes. Ce dernier s’attellera « instamment à la mise en place d’un gouvernement au plus tard le 15 juillet 2019 » et « s’engagera dans les préparatifs de l’élection présidentielle », indique le document adopté par la Cedeo, réunie à Abuja, au Nigeria. En outre, indique ce document final, « un nouveau ministre de la Justice sera nommé sur la base d’un consensus entre le gouvernement et la majorité avant le 3 juillet ».
En crise politique depuis 2015 et le limogeage par M. Vaz de son Premier ministre de l’époque, Domingos Simoes Pereira, la Guinée-Bissau a connu de nouveaux soubresauts après les législatives du mois de mars. Le président avait alors refusé de nommer au poste de Premier ministre le chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire après le scrutin… qui n’était autre que l’ancien chef de gouvernement limogé, M. Pereira.
Les tensions continuent
Après plusieurs semaines de bras de fer avec la majorité, Aristides Gomes, déjà en fonction depuis le printemps 2018, a finalement été désigné par le PAIGC comme Premier ministre. Cela n’a cependant pas mis fin aux tensions et samedi, le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné l’arrestation pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, et de Califa Seidi, chef du groupe parlementaire PAIGC. Les deux hommes se trouvaient à Abuja au moment de l’annonce.
Interrogés à ce sujet, les responsables de la Cedeao ont simplement renvoyé vers le document adopté, qui n’en fait pas mention.
JA