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Guerre en Ukraine : les limites de Poutine ? Quels enseignements pour le Mali ?

Poutine est-il aussi infaillible et tout puissant comme le laissent présager les manifestants maliens et le camp des naïfs ? En attendant qu’il sorte de ce qu’il convient désormais  appeler le «bourbier Ukrainien», ce Peuple d’Ukraine n’a pas fini de donner des leçons de patriotisme et de courage au reste du monde et aux Maliens en particulier. Pour autant, Bamako a adopté une posture très réjouissante laissant paraître une certaine maturité 

 

Le camp des naïfs a pensé à tort que la grande Russie ne fera de la «petite» Ukraine qu’une bouchée en quelques jours suite à une guerre éclaire. Le conflit dure aujourd’hui plus de dix jours et les Ukrainiens opposent une farouche résistance à l’envahisseur lequel aurait, au demeurant perdu plusieurs centaines de soldats (selon l’armée russe elle-même – lire encadré) sans compter la destruction de plusieurs matériels de guerre (chars, hélicos, avions, etc.). Tout ne se passe donc pas comme prévu.

Le camp des naïfs ignorait certainement que l’ossature de la troupe d’élites de l’«Armée Rouge» (l’Armée russe de l’ex-Union soviétique), cette ossature, disions-nous, était ukrainienne.

Une chose est sûre : l’histoire nous enseigne, en tout état de cause,  que l’envahisseur, aussi puissant fusse-t-il et où qu’il soit, ne peut se targuer que de gagner seulement des batailles, jamais la guerre ! Les exemples foisonnent à travers le monde et le Mali ne fait pas exception. Après plus d’un siècle, un Colonel du nom d’Assimi Goïta n’a-t-il pas mis fin à la présence française au Mali ?  C’est à la guerre comme à la guerre !

Il est évident que Poutine perdra cette guerre, mais non sans infliger de lourdes pertes à son frère ennemi. Mais au lieu de la fin annoncée de l’Ukraine, l’on s’interroge à raison si Poutine n’a pas amorcé son propre déclin (pas celui de la Russie) à travers ce conflit. Difficile, en tout cas, qu’il sorte indemne de ce bourbier ukrainien. Il a d’ores et déjà perdu la bataille de l’opinion publique internationale comme l’atteste le résultat du vote de la Résolution de l’ONU. Et il (Poutine) doit faire face une partie non-négligeable de son opinion nationale très remontée contre lui…

Cautionner cette invasion Russe consiste à mettre son propre pays en danger. C’est comme si l’on donnait caution à toute Puissance militaire d’envahir et de s’emparer de tout pays, par elle convoité.

A travers cette violation du Droit international, l’Algérie par exemple pourrait avoir des prétentions pour ses voisins…

Quels enseignements pour le Mali ?

 Il y a tout d’abord lieu de saluer la décision des autorités maliennes pour leur abstention lors du vote de la Résolution de l’ONU «exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine». Le Mali s’est en effet abstenu et a, du coup renoué avec le principe de «pays non-alignés», une ligne si chère aux Pères de l’indépendance. Une option que le pays n’aurait jamais dû abandonner, soit-dit en passant. Hélas !

Le premier enseignement serait donc le retour à cette posture censée nous mettre hors de certaines turbulences géopolitiques et visant surtout à nous impliquer dans des conflits n’étant pas nôtres comme celui opposant aujourd’hui la Russie à l’Ukraine avec une tendance vers la bipolarisation du Monde. Ceci n’est pas notre guerre, a par ailleurs clairement indiqué le PM malien qui semble ici renouer avec la lucidité, pour une des rares fois !

Le second enseignement nous arrive tout droit de Kiev : c’est la fierté, la dignité, l’engagement et le patriotisme d’une Nation ! La résistance qu’opposent aujourd’hui l’Armée et le peuple ukrainiens à la Russie (une très grande armée), cette résistance, disions-nous, doit inspirer les Maliens dont la tendance consiste hélas, à sous-traiter leur sécurité avec des étrangers souvent de mauvaise presse.  «Appeler les autres à vous aider à abattre votre gibier est certes normal. Mais faudra-t-il encore que vous teniez vous-même la tête de la bête» dit un adage du terroir.

Aussi, faut-il négocier la sécurité et l’intégrité de son propre pays ? Bref, l’Ukraine impose le respect !

Loin des frontières de l’Ukraine et du conflit en cours, les lignes semblent bouger au Sahel et au Mali en particulier et ce, depuis l’entame du conflit Russo-ukrainien. Et les nouvelles ne sont pas bonnes.

A se demander si la résurgence des velléités indépendantistes au Nord du pays, les attaques ciblées de camps militaires maliens avec leurs corollaires d’atrocités sont la résultante de nos choix géostratégiques et par extension, de la guerre en Ukraine. Les autorités de la transition se doivent bien d’intégrer cette nouvelle donne dans leurs schémas.

Cette guerre, en tout état de cause, a ceci de bon qu’elle aide aujourd’hui les Maliens à comprendre quelque peu la géopolitique. Du moins, pour ceux qui veulent bien regarder la vérité en face. Pas les illuminés, les sots et ces sourds qui ne veulent nullement entendre.

B.S. Diarra

 10 jours de combat…

Au moins 350 civils et plus de 9.000 soldats russes tués

Après dix jours de guerre, le bilan est impossible à vérifier de manière indépendante. Kiev fait état d’au moins 350 civils et plus de 9.000 soldats russes tués, sans mentionner ses pertes militaires, et Moscou évoque 2.870 morts côté ukrainien et 498 dans ses rangs. Près de 1,37 million de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février, selon les derniers décomptes de l’ONU…

Source : La Sentinelle

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