C’est le vote le plus important à l’Assemblée générale de l’ONU sur l’Ukraine depuis le premier qui avait condamné le début de la guerre. La communauté internationale a massivement condamné, mercredi 12 octobre, les « annexions illégales » russes en Ukraine. Cent quarante-trois États sur 193 ont voté en faveur de la résolution portée par l’Ukraine et co-parrainée par l’Union européenne.
Cent quarante-trois États condamnent les annexions illégales de la Russie des quatre régions ukrainiennes : Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson. C’est deux pays de plus qui se rangent du côté de l’Ukraine par rapport au premier vote où la communauté internationale avait reproché à Moscou d’avoir commencé la guerre. Contrairement aux craintes ces derniers jours d’une fatigue et d’un ennui sur le dossier ukrainien des pays non européens, la communauté internationale est donc restée mobilisée.
Certains pays ont, certes, voté, car les conséquences du conflit commencent à se faire sentir chez eux, mais surtout, la force de la résolution a été de se borner à souligner l’illégalité de la violation de l’intégrité territoriale. C’est un des principes les plus basiques du droit international en somme, qu’il aurait été dangereux de renier en votant contre. Avant le vote, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait exhorté tous les pays à affirmer que la communauté internationale « ne tolèrerait pas qu’on s’empare du territoire d’un voisin par la force […] Aujourd’hui, la Russie envahit l’Ukraine. Mais demain, le territoire d’une autre nation pourrait être violé. Cela pourrait être vous. Vous pourriez être le prochain. »
Le résultat massif permet aux pays occidentaux d’affirmer que Moscou reste isolée sur la scène internationale. Trente-cinq se sont abstenus, parmi lesquels la Chine, l’Inde, le Pakistan et l’Afrique du Sud, malgré des efforts diplomatiques des États-Unis. Seuls la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et le Nicaragua ont voté contre la résolution aux côtés de la Russie.
Moscou avait opposé son veto sur un texte similaire présenté au Conseil de sécurité. « La Russie a tenté de faire taire le conseil de sécurité, mais elle n’a pas pu faire taire l’Assemblée générale des Nations unies » a déclaré d’ailleurs déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne à l’ONU.
De son côté, l’ambassadeur russe juge que cette résolution n’a aucune valeur et qu’elle pourrait même être contre-productive : « L’Assemblée générale s’est vue présenter un document politisé et ouvertement provocateur qui non seulement ignore tous les faits, mais contient également une charge de confrontation qui pourrait détruire tous les efforts en faveur d’une solution diplomatique à la crise en Ukraine. »
La résolution adoptée par l’Assemblée générale « exige que la Fédération de Russie revienne immédiatement et de manière inconditionnelle sur sa décision du 29 septembre » relative à l’intégration des régions ukrainiennes au sein de la Russie.