Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, va voyager en août en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, a annoncé vendredi le département d’Etat, les Etats-Unis cherchant à contrecarrer l’influence diplomatique russe.
Antony Blinken aura pour but de montrer “aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales“, a indiqué le département d’Etat dans un communiqué.
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, se rendra de son côté le mois prochain au Ghana et en Ouganda alors que la directrice de l’agence américaine d’aide au développement (USAID), Samantha Power, a achevé récemment un déplacement au Kenya, allié de longue date des Etats-Unis, et en Somalie.
Ces efforts diplomatiques surviennent à l’heure où le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a entrepris son propre tour d’Afrique où il a blâmé les sanctions occidentales pour la flambée des prix des denrées alimentaires, une hypothèse rejetée par Washington.
Afrique centrale, Afrique du Sud…
Antony Blinken visitera Johannesburg et la capitale de l’Afrique du Sud, Pretoria, du 7 au 9 août, puis la capitale de la RDC, avant de se rendre au Rwanda. Ce petit pays d’Afrique centrale connaît un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
A Kigali, le chef du département d’Etat américain appellera à la libération de l’opposant – de nationalité belge – Paul Rusesabagina, qui purge une peine de 25 ans de prison.
Ayant le statut de résident permanent américain, Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par le film “Hôtel Rwanda” sorti en 2004, qui narre comment ce Hutu modéré a sauvé des centaines de vies pendant le génocide de 1994.
Il s’agira du deuxième déplacement d’Antony Blinken en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.
Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain et qui, à l’inverse des Etats-Unis, l’a fait sans demander de contrepartie aux Etats sur la démocratie ou les droits humains.