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Groupes armes de Kidal : Les dessous d’un chantage

En décidant de se retirer du processus de négociations et de dialogue, les trois mouvements armés de Kidal (Mnla, Hcua et Maa), optent pour le chantage et la pression sur l’Etat malien. Que veulent en réalité ces mouvements ? Quel est l’objectif de ce chantage qui ne dit pas son nom ? Réponse.

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Le jeudi dernier, les groupes armés du nord : le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l’Azawad (Maa) ont annoncé leur retrait du processus des négociations de Ouagadougou. Raisons invoquées : La violation unilatérale du cessez-le feu par la partie malienne, la poursuite des exactions militaires sur les civils «azawadiens», la poursuite des arrestations arbitraires, la non libération des détenus politiques suite au conflit, la violente répression de la manifestation des femmes à Kidal, l’agression des positions militaires du MNLA à Foyta dans la zone de Léré, les déclarations belliqueuses du nouveau président malien.

 

 

Depuis New-York, où il participe aux travaux de l’Assemblée générale du conseil de sécurité de l’Onu, Ibrahim Boubacar Keïta, a réagi à cette déclaration des groupes armés en réaffirmant la disponibilité de l’Etat à poursuivre le dialogue avec ces groupes armés en vu de résoudre définitivement cette question de Kidal. Intervenant à la tribune des Nations Unies, IBK  évoqué certaines actions et/ou initiatives prises par l’Etat malien, en vue de trouver une solution définitive à la crise du nord. Il s’agit, entre autres, de la création d’un ministère en charge de la réconciliation et le développement des régions du nord, la rencontre à Bamako des groupes armés, la récente libération d’une trentaine de prisonniers détenus à la maison d’arrêt de Bamako….

 

 

 

L’accord de Ouaga en question

Il faut dire que ce retrait des groupes armés du processus de dialogue traduit toute la difficulté de la mise en œuvre de l’accord de Ouaga. En outre, la décision des groupes armés intervient après de nombreux signaux émanant de Kidal. Ce sont : l’accrochage (survenu à la frontière mauritanienne) entre l’armée malienne et des éléments du Mnla, le caillassage de trois ministres de la République envoyés en mission à Kidal, l’attentat (à la grenade) contre deux éléments de la garde nationale, certaines déclarations belliqueuses entendues ça et là ainsi que les nombreuses manifestations hostiles à l’Etat dans la localité. Dans ce climat de tension, le seul signe d’espoir fut une rencontre à Bamako entre les groupes armés eux-mêmes qui a été suivi d’une série de rencontres entre ces mêmes groupes armés et les autorités, dont le président de la République. C’était l’occasion pour les parties de réaffirmer leur attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Etat.

 

 

Une semaine seulement après cet espoir suscité, à Bamako, les trois groupes armés reviennent à a charge en décidant leur retrait du processus de dialogue et de paix. Cette nouvelle décision des trois groupes armés est perçue dans l’opinion malienne comme étant un chantage à l’adresse de l’Etat malien et dont la finalité est d’obtenir l’Autonomie des régions du nord. En fait le combat actuel de ces groupes et de leurs commanditaires, est d’obtenir cette autonomie. D’ailleurs, des milieux pro touaregs en occident travaillent à ça depuis longtemps. Et les prochaines négociations seront axées sur cette seule question. Alors, l’Etat malien va-t-il céder au chantage ? Les régions du nord (ou Kidal) auront-elles finalement leur autonomie ? Les nouvelles autorités maliennes principalement IBK, est très attendu par l’opinion malienne sur le sujet, lui qui a toujours promis aux Maliens une certaine fermeté au sujet de la question du nord ; lui qui, dernièrement, affirmait que «tout est négociable sauf l’intégrité du territoire et la question de l’Autonomie des régions du nord» ; lui qui n’a cesse de critiquer la gestion antérieure faite de la question du nord. Et enfin, lui qui a fait croire aux Maliens que seul la fermeté (et non le dialogue) était la conduite à tenir pour résoudre cette question du nord.

 

 

En clair, après la déclaration va-t-en guerre d’IBK, le gouvernement, au vu de la tournure des évènements, semble opter pour l’apaisement à travers son communiqué diffusé le vendredi dernier. Cependant cet apaisement peut être aussi un début de reculade des autorités maliennes qui seront obligées de faire des concessions lors des prochaines négociations… cela, contrairement à tout ce qui avait été dit et promis jusqu’ici.

Oumar Diamoye

SOURCE: L’Aube  du   1 oct 2013.
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