Le gouvernement malien, à travers la voix du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a posé ses conditions pour aider le Mali à retrouver sa souveraineté territoriale. C’était lors l’ouverture des travaux de la 3ème réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali (GST – MALI), le 6 septembre 2022, à Lomé.
Mobiliser les partenaires pour aider le Mali à rétablir la paix, la stabilité et la sécurité, était le thème phare de la 3ème réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali (GST – MALI), qui a eu lieu dans la capitale togolaise. À la suite de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a posé les conditions dans lesquelles ce soutien se fera. Il a précisé que cette mobilisation se fera conformément à la vision du gouvernement, à savoir le respect de la souveraineté du Mali; le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires opérés par le Mali; et la défense des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions prises. « Avec ces principes clés à l’esprit, naturellement, le Mali reste ouvert à ses voisins, le Mali reste ouvert au monde, le Mali reste ouvert aux partenaires et à tous les partenariats. Le Mali poursuit la tradition d’un engagement panafricain pour la promotion et la défense de l’intégration et de la coopération régionales » souligne le chef de la diplomatie malienne. Il a réaffirmé l’adhésion et la contribution permanente du Mali à tous les mécanismes de sécurité collective, mais des mécanismes réellement africains, des mécanismes dans lesquels le leadership africain est affirmé, des mécanismes qui promeuvent et soutiennent les solutions africaines aux problèmes africains. Et d’ajouter que « tant que ces lignes directrices sont opérées, il n’y a pas de raison que le Mali ne continue pas à participer et même à jouer un rôle de leadership dans l’ensemble de ces organisations ». Il a ensuite évoqué des principes dans le cadre du soutien à la transition. « Le premier principe est de comprendre que personne n’aime le Mali plus que les Maliens ; personne ne connaît les problèmes du Mali mieux que les Maliens ; et personne n’a une meilleure solution aux problèmes du Mali que les Maliens eux-mêmes. Cela ne veut pas dire que les Maliens sont arrogants, mais cela veut simplement dire que ceux qui viennent nous aider doivent prendre le temps de parler avec nous, de nous comprendre, et d’identifier la meilleure manière de pouvoir contribuer à une solution » poursuit le ministre Diop. Il a également ajouté qu’il est important aussi de retenir que tout ce qui se fera au Mali doit se faire avec les Maliens, en accord avec les Maliens et avec la contribution des Maliens et nous n’accepterons rien qui puisse se faire sans les Maliens ou contre les Maliens. Ceci est une donnée importante qu’il faut retenir. « Dans le cadre de nos rapports avec nos partenaires, il est également important de comprendre que le Mali nouveau n’acceptera pas qu’on puisse nous imposer des agendas, qu’on puisse nous imposer notre propre agenda, nos priorités ; qu’on puisse nous imposer des diktats » martèle le patron de la diplomatie malienne. Et de conclure que « Naturellement cela s’accompagne d’un prix à payer et ce qui est nouveau est que notre gouvernement est désormais prêt à dire non quand nous estimons que l’aide, l’assistance ou le partenariat qui nous sont proposés ne sont pas en ligne avec notre propre vision ».
Falaye Sissoko
Source: Canard déchainé