Orange Mali et Ericsson sont elles entrain d’importer les phénomènes qui ont causé la perte de l’économie européenne au Mali ? Pour les agents floués et humiliés depuis belle lurette par Ericsson avec la complicité d’orange, la réponse est oui. Ils ont tenu à le faire savoir à l’opinion nationale et internationale le vendredi dernier. C’était lors d’un sit-in organisé devant le bureau d’Ericsson à l’ACI 2000.
Décidément rien ne va plus entre les sociétés orange et Ericsson et leurs agents. Avec deux contrats en main, les travailleurs ballotés entre les deux sociétés européennes sont aujourd’hui décidés à clarifier leur situation. Entre le CDI donné par les cabinets d’intermédiaire (RMO et CEI) et le CDD (3 mois) donné par la société Ericsson, les agents s’en remettent aujourd’hui aux juristes et à l’Etat pour se sortir des pratiques néocolonialistes des multinationales européennes.
En attendant, les humiliations et les licenciements abusifs sont devenus leurs lots quotidiens. Comme si cela ne suffisait pas, la délocalisation de leurs emplois en Roumanie et en Inde fait partie de leur préoccupation. Au Mali d’IBK, il est difficile d’admettre que nous avons des autorités soucieuses du devenir de notre pays. En France comme ailleurs, les premiers responsables du pays se seraient mobilisés pour combattre de telle situation qui tue l’économie.
Malheureusement au Mali, la complicité est évidente entre ses multinationales françaises qui ont le droit d’humilier et même de tuer nos compatriotes dans leur propre pays. Fort de l’inertie et de l’insouciance du régime pour les Maliens dès qu’il est question de la France, Orange se permet aujourd’hui de délocaliser les emplois en toute impunité. Au delà, le personnel malien de la société cède de plus en plus sa place aux étrangers dans l’indifférence totale.
En ligne des travailleurs prises en tenaille entre les cabinets (RMO, CEI) et les sociétés orange et Ericsson nous avons entre autres : Le non-renouvellement des contrats de certains collègues ; le licenciement par lots des employés transférés d’Orange à Ericsson ; la sous-traitance de toutes les activités du réseau Orange-Mali et la création d’emplois précaires.
En plus, à l’unisson, les agents d’Ericsson réclame le retour immédiat des agents congédiés ; le retour immédiat des postes transférés d’Orange vers Ericsson ; le transfert automatique de tous les intérimaires ayant dépassé 2 ans de prestations continues des cabinets (RMO et CEI) vers Ericsson et une amélioration des conditions des travailleurs. Désormais, les travailleurs ne veulent plus les contrats de 3 mois, sources de beaucoup de stress.
Pour les manifestants, les perturbations et la dégradation du réseau orange seraient dues en grande partie à cette situation. Il s’agit de la délocalisation de la surveillance réseau en Roumanie et de l’optimisation en Inde. Toutes choses qui ont conduit à des licenciements des jeunes maliens compétents. Le hic est que les roumains et les indiens sont payés 5 fois plus chers que les Maliens et avec l’argent du Mali. Que dit le cahier de charge d’orange à ce sujet ? Les autorités doivent réagir.
Pour atteindre leur objectif, ils demandent le soutien du peuple malien et des plus hautes autorités. Le sit-in de vendredi dernier n’est que le début d’une série de manifestation jusqu’à la satisfaction de leurs doléances légitimes.
Lamine Diallo