Nos compatriotes vivent dans l’angoisse depuis une semaine parce que privés de soins de santé.
Ils n’arrivent plus à réaliser les consultations externes et analyses biomédicales dans les établissements de soins, notamment les Centres hospitalo-universitaires (CHU) et les Centres de santé de référence (CSREF). Et pour cause, le Syndicat national de la santé, de l’Action sociale et de la promotion de la femme (SNS-AS-PF) et la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale (FESYSAM), poursuivent leur grève illimitée, déclenchée depuis le 9 mars dernier.
Cet arrêt de travail est également bien observé dans les services du développement social et de la promotion de la femme.
L’on est en droit de se préoccuper de la situation. Il n’y a toujours pas de terrain d’entente entre les syndicalistes et les autorités compétentes. Rien ne semble indique que les deux parties vont entamer, dans un bref délai, les négociations.
En attendant, le mot d’ordre de grève est bien suivi comme on pouvait le constater hier au passage de notre équipe de reportage dans certaines structures. Les établissements sanitaires sont toujours déserts. Les malades et autres usagers semblent l’avoir compris. Ils ne se présentent plus dans ces établissements de prise en charge de la maladie pour faire des consultations.
Partout où nous nous sommes rendus, c’était le calme plat. Les cours sont presque vides. Les chaises dans les salles de consultation toujours inoccupées. Seuls les bureaux des chefs de service sont un peu animés parce que ces responsables sont contraints d’assurer le service minimum, conformément aux textes qui régissent le droit de grève. Uniquement les urgences et les services de garde sont fonctionnels dans les établissements de soins.
Au CHU : Gabriel Touré, on pouvait faire le même constat. Dans cet établissement hospitalier, d’ordinaire bien fréquenté par les Bamakois du fait de sa position géographique et des compétences qui y officient, les blouses blanches étaient vraiment rares. Le service d’accueil des urgences (SAU) et les équipes de garde déployées, s’employaient à administrer des soins.
Cette grève en plus d’affecter la population affecte également les établissements sanitaires. Le directeur général de l’hôpital du Mali, le Dr Mamadou Adama Kané nous en explique pourquoi.
Il relève que les recettes ont baissé car il n’y a plus d’interventions chirurgicales programmées, d’examens complémentaires, entre autres. Mais le responsable hospitalier se veut on ne peut plus clair. Il assure sans équivoque que la grève n’a pas eu d’impact sur la mortalité dans son établissement hospitalier avant de préciser que les cas décès enregistrés ne sont pas liés à la grève. Selon lui, les cas urgents sont pris en charge.
Nous avons rencontré aussi les syndicalistes. Le secrétaire général du SNS-AS-PF, le Pr Mamady Kané a précisé que depuis le déclenchement de la grève, ils n’ont été contactés par aucune autorité, ni officiellement, ni officieusement.
Le syndicaliste considère cela comme un manque de considération envers toute une corporation. « Nous nous sentons méprisés ». En outre, le responsable syndical a souligné que ce sentiment de mépris va aggraver la situation. Il rassure qu’ils (les établissements) resteront dans le service minimum jusqu’à ce qu’ils aient gain de cause. En attendant que les négociations ne s’ouvrent, la population va en pâtir.
F.NAPHO
Source: essor