C’est le branlebas de combat chez les travailleurs du ministère des Mines qui entendent observer une grève. En effet, les comités syndicaux de l’administration minière (Dngm, Pdrm, Onrp, DFM/Mmee, Cabinet Mmee, Bureau Diamant, Cadd, Mines ITIE, CPS, Drgm/Kayes, Drgm/Sikasso) observent un mouvement de grève de 96 heures à partir du mercredi 1er décembre 2021. L’information a été donnée lundi 29 décembre 2021 au siège de la Direction nationale de la géologie et des mines (Dngm) par le Secrétaire général du comité syndical de la Dngm, Abdoulaye Kamissoko.
Les représentants des travailleurs ont informé la presse sur les motifs de la grève en question. Ainsi, le Secrétaire général du comité syndical de la Dngm a indiqué que les travailleurs de l’administration minière ont droit à la prime de découverte, une partie de la prime d’intéressement octroyée aux agents de l’Etat de l’administration minière. Cette dernière étant composée des pénalités qui sont déjà disponibles et de la prime de découverte qui tarde à se concrétiser par l’Etat.
Le comité syndical exige ainsi la mise en application immédiate et sans délai de l’article 72 du chapitre IV de la loi n°0015 du 27 février 2012 portant Code minier et son décret d’application n°2012-311/PRM du 21 juin 2012 relatif à l’institution de la prime de découverte pour les agents de l’Etat de l’administration minière ; la mise en application immédiate et sans délais de l’article 86 du chapitre IV de l’ordonnance n°2019-022/P-RM du 27 septembre 2019 portant code minier du Mali, citant l’intéressement des agents auteurs et de la prime de découverte ; la mise en application immédiate et sans délais des différents protocoles d’accord entre le gouvernement et le Synacome en 2010, d’une part et les différents protocoles d’accord entre le gouvernement et la Secnami en 2014 et 2016, d’autre part, sur l’institution de la prime de découverte.
Jusqu’à preuve du contraire, aucune avancée n’avait été enregistrée dans les négociations entre les différentes parties. Selon les syndicalistes, les comités syndicaux de l’Administration minière, suite à leur préavis de grève du 01 au 03 décembre 2021, observent un mouvement de grève reconductible du 08 au 10 décembre 2021. Cette pression syndicale continuera jusqu’à satisfaction totale de leurs doléances.
Dans ce contexte, les autorités maliennes ont entrepris des réformes au Conseil national de transition (CNT) pour adapter les textes. Les membres du CNT ont approuvé le projet de loi portant modification de la loi n° 2015-035 du 16 juillet 2015 portant organisation de la recherche, de l’exploitation et du transport des hydrocarbures. Les nouvelles dispositions de la loi consistent à rendre le Mali attractif et maximiser ses revenus, à encourager la promotion et l’exploitation du gaz naturel ainsi que de l’hydrogène.
Mais aussi à rendre négociable le programme des travaux d’exploitation des sociétés, à relancer la recherche pétrolière en allégeant les conditions d’octroi des blocs et à assurer à l’État une part de production, quelle que soit la quantité produite en instaurant la taxe « ad valorem », selon le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, qui soutenait le texte. Ce projet de loi vise à combler les insuffisances constatées dans la loi de 2015.
Il s’agit notamment du faible taux de recouvrement des coûts pétroliers (60%) comparativement à ceux du Niger et du Tchad (70%). Ce qui explique, selon le ministre Traoré, l’absence du contrat, à ce jour, depuis son adoption. Il a, par ailleurs, rassuré que son département travaillera, en collaboration avec ceux en charge de la Sécurité et de la Défense, pour prendre des dispositions idoines garantissant la sécurité des entreprises voulant opérer dans le secteur. Ce texte a été voté par 105 voix pour, zéro contre et zéro abstention.
Madou COULOU
Source: La Preuve