«Nous sommes les victimes expiatoires d’un problème qui ne nous concerne pas». Ce sont là des propos qui viennent des auditeurs de l’Unité de formation et de production (U.F.P.), filiale de l’I.U.G. Pour rappel, suite au préavis de grève illimitée du Snesup de l’I.U.G., le Recteur, Pr. Samba Diallo, a pris la décision de suspendre les cours du soir.
Pendant que la grève est à sa deuxième semaine, les sentiments de mécontentement montent de plus en plus chez les auditeurs des cours du soir. Certains n’excluant pas – à moins qu’ils ne l’aient déjà fait – la possibilité de saisir les tribunaux ‘’pour préjudices subis’’. En effet, l’U.F.P. et même l’I.U.G. d’une manière générale, sont devenus des établissements très instables depuis quelques années maintenant, empêchant de nombreux étudiants de vite se mesurer aux autres sur le marché impitoyable de l’emploi. Quand on sait, par ailleurs, que les auditeurs des cours du soir, contrairement à leurs camarades réguliers (cours du jour), ont mis la main aux portefeuilles, et qu’en général, ils sont plus avancés en âge (quand ils ne sont pas déjà professionnels), leur exaspération se comprend assez facilement. Déjà, comme conséquences fâcheuses de la récurrence des mouvements de grèves de ces dernières années dans cet établissement, on peut citer l’affaiblissement de l’élan pris quelques années plus tôt par les cours à distance (Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti pour le moment) ; le départ de certains auditeurs ou l’inscription de nouveaux candidats dans des écoles privées. Qui se présentent désormais en véritables concurrentes du prestigieux établissement des années 80, 90, voire au-delà de 2000. Est-ce la fin d’un règne ? Les signes sont là, qui nous montrent qu’à ce rythme, en tout cas, l’I.U.G. pourrait vite devenir la dernière destination préférée des candidats à une formation professionnelle de référence.
S. HAÏDARA
Source: Le Point