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Grève illimitée au Chu Gabriel Touré : La version du syndicat de la santé

Le secrétaire général du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF), Loséni Bengaly et ses camarades ont co-animé, le mardi 28 février à la Bourse du travail, un point de presse.  Objectif: éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur la phase de grève illimitée qui a été entamée depuis lundi 27 février au CHU Gabriel Touré. Pour rappel, les agents de cet établissement sanitaire sont en débrayage depuis le mercredi 8 février. 

Selon les conférenciers, les principales préoccupations actuelles du comité syndical du CHU Gabriel Touré portent sur une bonne gouvernance hospitalière. Mais aussi la sécurité du personnel et l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation et des soins des patients. À cela s’ajoute le respect des engagements pris par les autorités.

En effet, le Syndicat national de la santé demande d’appliquer le décret n°06-189/PRM portant modification du décret n°03-338/P-RM du 07 août 2003 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’hôpital Gabriel Touré. Il sollicite de mettre le personnel bi-appartenant dans ses droits conformément à la loi et aux engagements antérieurs du gouvernement. Et ce, en payant intégralement leurs arriérés d’émolument etc. Les grévistes demandent également de faire bénéficier l’ensemble du personnel contractuel des avantages des accords d’uniformisation de la grille salariale signée avec l’UNTM et de donner une suite favorable aux différents points de revendications déposées le 29 novembre 2021.

Ils ont fortement déploré la situation délicate à laquelle le personnel de  Gabriel Touré fait actuellement face. Il s’agit notamment de l’insuffisance de toilettes, l’endommagement du bloc opératoire au travers duquel, en période hivernale, la pluie suinte « sur le chirurgien et son malade », sans compter le « manque » de climatisation. Ils ont également souligné l’indisponibilité dans les armoires d’urgence de l’hôpital, des médicaments permettant de faire les premiers soins, comme l’exige la loi hospitalière.

Ils ont également déclaré qu’à raison de  son état « regrettable », cet hôpital n’est pas « digne » de soigner une personne. Et ce n’est point à l’insu des autorités, ont dit les conférenciers.

«Nous rappelons que depuis le 29 novembre 2021, l’hôpital Gabriel Touré avait déjà déposé un préavis de grève, mais avec les sanctions de la Cedeao  et l’interpellation de l’UNTM, nous avons suspendu ce mot d’ordre de grève tout en demandant aux autorités de prendre en charge les préoccupations de soignants et soignés», indique le syndicat.

Selon le comité syndical, le gouvernement n’a pas accédé à ses demandes, ce qui a provoqué les différentes grèves. Les conférenciers ont également précisé que la grève est l’ultime action à entreprendre lorsque toutes autres voies de concertation et de dialogue ont été rejetées ou montré leur limite d’atteinte de résultats escomptés. Pour eux, il ne s’agit point d’abandon de leur responsabilité, ni d’insouciance ou d’inconscience face à la crise sécuritaire de l’heure et la refondation du pays. « Bien au contraire, il s’agit de nous s’armer, de nous s’outiller afin de mieux servir », ont-ils déclaré.

«Devant des autorités qui ne tiennent aucun engagement, quelle conduite à tenir tout en continuant à vivre dignement et sans trahir ses convictions professionnelles» se sont interrogés les syndicalistes. D’après eux, dans le secteur de la santé, le « dialogue social » est en passe de devenir un vain mot. Ils ont par la suite regretté que les syndicats, à chaque fois, soient obligés de procéder à des préavis de grève pour parvenir à des négociations et aboutir à des procès-verbaux de conciliation.

Aux dires des membres de ce comité syndical, la ministre en charge du Travail est restée « insensible » après le dépôt de préavis de grève le 24 janvier 2023, malgré les éclairages et les mises en garde données par le secrétaire général de l’UNTM. Selon eux, elle a refusé également d’ouvrir les négociations à travers une commission de conciliation comme l’exige la loi. En absence de négociation, la grève devenait inévitable, selon les conférenciers.

Madou Doumbia

(stagiaire)    

Mali Tribune

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