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GREVE D’UN COLLECTIF D’ENSEIGNANTS: La section enseignement secondaire du SNEC se désolidarise

Le Bureau Exécutif  de la section nationale du Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) se désolidarise du mouvement de grève lancé par un collectif de syndicats d’enseignants. Raison invoqué : l’entêtement de certains de leurs collègues à aller jusqu’au bout de leur logique de nuire à tout prix à l’école malienne malgré les avancées enregistrées lors des dernières négociations.

Kenekouo Barthelemy Togo ministre nationale education

Le section enseignement secondaire du  SNEC a dans une lettre (N°11) en date du vendredi 2 décembre 2016 adressée à Monsieur Tièmoko DAO, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 dont le Ministère de l’Education Nationale a été fait ampliateur, regretté que malgré les énormes sacrifices consentis lors des négociations de la semaine dernière, certains de ses collègues persistent dans l’application de la politique du « tout ou rien ». Pour le SNEC cette politique ne saurait faire avancer les débats qui d’ailleurs ont révélé « que les parties étaient presque parvenues à une solution acceptable et honorable pour tous ». Hélas une partie des syndicats a préféré maintenir le mot d’ordre  de grève. D’où le niet du SNEC qui se désolidarise du mouvement faute de parvenir à un consensus honorable pour la coalition.

Pour matérialiser son refus de suivre ses collègues jusqu’auboutistes, le SNEC a fait un communiqué télédiffusé pour inviter ses militants à rester en classe. Un véritable pied-de-nez au collectif qui vient de voir son mouvement affaibli.

Les mises en garde du Ministre TOGO

Le collectif de syndicats signataires du 15 octobre 2016 observe, depuis lundi, un arrêt de travail de 5 jours suite à un préavis de grève déposé sur la table du gouvernement le 17 novembre dernier. Ce préavis porte sur les revendications suivantes :

1-L’adoption d’un statut autonome de l’enseignant,

2-L’harmonisation des salaires des enseignants maliens sur ceux de la sous-région,

3- L’adoption d’une carte scolaire à l’enseignement fondamental, secondaire et la construction d’écoles publiques,

4-    La généralisation du curriculum, la prise des mesures d’accompagnement pour la mise en œuvre de l’APC et la réintroduction de l’examen d’entrée en 7ème A,

5-    Le respect strict des textes régissant la mutation,

6-    L’augmentation de l’indemnité de responsabilité pour les enseignants des catégories A, B et C

Dans le cadre de la gestion de cette crise la partie gouvernementale a engagé des négociations qui ont abouti à la satisfaction des points de revendication n°1 et 2. Le point n°3 a fait l’objet d’accord partiel. Les  points de désaccord restent les revendications n°1, 2 et 6.

 

Sur le point de revendication n°1, les syndicats exigent l’adoption d’une grille propre aux enseignants en leur accordant les avantages suivants : une prime de documentation de 100.000f CFA pour le secondaire et 75.000F CFA pour l’enseignement fondamental ; une prime d’enseignement de 75.000F CFA pour l’enseignement secondaire et 50.000F CFA pour l’enseignement fondamental.  La partie gouvernementale a rappelé aux syndicats les différentes évolutions qu’a connues le statut des enseignants de 1983 à 2003.

 

Sur le point n°2, les syndicats exigent un indice plafond de 3.500 pour l’enseignement secondaire et 2.500 pour ‘enseignement fondamental. La partie gouvernementale a précisé qu’il n’existe pas de salaire de la sous-région, tout en rappelant que la politique salariale d’un pays repose sur le PIB qui varie d’un Etat à un autre.

 

Sur le point de revendication n°3, les syndicats estiment que le nombre d’écoles publiques au niveau des enseignements fondamental et secondaire est insuffisant. La partie gouvernementale a tout d’abord rappelé que l’élaboration de la carte scolaire est une compétence transférée aux collectivités territoriales (CT) et que les CT bénéficient à cet effet de l’appui-conseil des services déconcentrés du Ministère de l’Education.

 

Sur le point de revendication n°6, les syndicats exigent une amélioration de l’indemnité de responsabilité pour les enseignants : 100.000F CFA pour l’enseignement secondaire et 75.000F CFA pour l’enseignement fondamental. La partie gouvernementale a rappelé que l’indemnité de responsabilité est liée à la fonction. A cet effet, l’Etat a fixé la liste et les catégories d’agents habilités à percevoir cette indemnité suivant le décret n°2014-083/P-RM du 10 novembre 2014, modifié. Malgré l’observation de ce principe général, l’Etat a consenti au personnel enseignant une indemnité spéciale de responsabilité. A titre de comparaison, les agents des catégories A et B du secteur des Arts, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports perçoivent respectivement 15.000F CFA et 12.500F CFA d’indemnité spéciale de responsabilité contre 58.000F CFA et 41.000F CFA dans le secteur de l’Education.

 

Malgré les propositions de solutions faites par la partie gouvernementale, la forte implication des conciliateurs et l’engagement personnel du Ministre de l’Education Nationale qui a reçu le collectif, les syndicats ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de grève.

 

Face à cette situation, le Ministre a rencontré lundi 5 décembre 2016 l’ensemble de ses collaborateurs des services centraux et déconcentrés de l’éducation pour leur tenir un langage de fermeté. Il s’agit pour les responsables des administrations scolaires de tout mettre en œuvre pour identifier les grévistes et de proposer aux gouverneurs de régions la retenue sur leur salaire. Le Ministre a été on n’en peut plus clair: « la grève est un droit syndical reconnu,  mais la Loi est aussi clair en la matière : qui va en grève renonce au paiement du salaire des jours de grève observés ». Et le ministre d’inviter ses collaborateurs à l’application strict de ces consignes. Tout contrevenant pourrait s’exposer à des sanctions disciplinaires et les agents qui ne peuvent pas faire respecter la consigne sont priés de rendre le tablier.

Cellule de Com. MEN

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