Suite à la grève de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) entamée, depuis hier lundi 12 juillet, dont l’une des motivations est le prélèvement de 5 000 FCFA sur les trousseaux des étudiants et le retard de paiement des bourses de certains étudiants au titre de l’année universitaire 2019-2020, Le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) a apporté des clarifications concernant ces deux points mentionnés dans le préavis de grève de l’AEEM, à travers une note technique.
Selon la note technique adressée à notre rédaction, le règlement intérieur, adopté par son Conseil d’administration à travers la délibération N°08 004 du 08 Mai 2008, a subordonné le bénéfice des œuvres universitaires au versement par les étudiants nationaux d’une contribution forfaitaire de 5 000 FCFA.
En effet, afin de couvrir les besoins de plus en plus croissants des étudiants en matière d’œuvres universitaires, le Conseil d’administration a adopté en 2013 la délibération N°2013-002 portant adoption et mise en œuvre des mesures relatives à l’amélioration des ressources propres du CENOU qui stipule en son article 1er : « Pour l’amélioration des ressources propres du CENOU, il est institué une contribution forfaitaire annuelle de 2 500 FCFA par étudiant »
Pour faciliter le recouvrement desdits montants (5 000 FCFA d’une part et 2.500 F d’autre part), il a été retenu après échange et négociation avec le bureau de coordination de l’AEEM que le montant de 5 000 FCFA sera prélevé directement sur la bourse ou la demi-bourse et le montant de 2 500 FCFA prélevé sur les trousseaux pour ce qui concerne les anciens étudiants.
Quant aux nouveaux étudiants, ils procèdent au paiement au moment des dépôts de demande de bourse, précise la Note technique.
Ainsi, de 2013 à mars 2021, le montant de 2 500 FCFA était prélevé sur le trousseau des étudiants réguliers, et 5 000 FCFA sur la bourse ou la demi-bourse des étudiants boursiers.
La mise en œuvre des deux délibérations a révélé que les étudiants réguliers boursiers contribuent finalement à hauteur de 7 500 FCFA par an (5000 FCFA sur la bourse et 2500 FCFA sur le trousseau) pendant que les étudiants réguliers non boursiers contribuent à hauteur seulement de 2 500 FCFA sur le trousseau.
Par ailleurs les étudiants non réguliers et étrangers, bien que bénéficiaires des œuvres universitaires ne paient aucune contribution.
Alors, la session du Conseil d’administration tenue le 10 mars 2021, après une analyse approfondie de la question de la contribution des étudiants aux œuvres universitaires et sur proposition de la direction a décidé d’harmoniser le montant payé au titre de ladite contribution et de retenir le montant unique de 5 000 FCFA à travers la Délibération n°2021-22/CA-CENOU du 10 mars 2021, révèle la Note technique du CENOU.
Toujours selon le CENOU, le paiement de la contribution aux œuvres universitaires donne droit à la carte CENOU et aux bénéfices des œuvres universitaires.
Les fonds générés contribuent à l’amélioration des services offerts aux étudiants. Il s’agit entre autres de l’amélioration de la couverture médicale des étudiants, le renforcement du dispositif d’accompagnement social des étudiants, les soutiens matériels et financiers aux activités pédagogiques et les sorties récréatives.
La diminution du prix du plat à hauteur de 40% dans les restaurants universitaires, la subvention des frais de logement dans les résidences universitaires, l’amélioration des conditions d’hébergement et de sécurité dans les campus, ainsi que la prise en charge du personnel contractuel du CENOU, font partie des services offerts par le CENOU.
En ce qui concerne le paiement des bourses 2019-2020, il ressort de la Note technique du CENOU qu’il a procédé au traitement de tous les dossiers reçus des IES à la date d’aujourd’hui.
« Le traitement des dossiers avait connu un arrêt suite à la démission du gouvernement et cela en raison de la non possibilité de signature des décisions d’attribution des bourses. Pour rappel, lesdites décisions sont signées par le Ministre en charge de l’Enseignement Supérieur ».
Concernant le retard de paiement des bourses et trousseaux pour l’année universitaire 2019-2020 de certains étudiants, il est dû « à la non réception par le CENOU des résultats académiques de l’année universitaire 2018-2019 de certains établissements d’enseignement supérieur, notamment la FSEG, la FHG, l’IUG et la FDPRI.
En effet, ces documents sont nécessaires au CENOU pour le traitement des allocations financières 2019-2020.
Selon la Note, les bourses et trousseaux de certains bacheliers de 2019 sont toujours dans le circuit de paiement au Trésor. Il s’agit surtout des cas d’inscription en retard et de création tardive des comptes SAMA Money.
L’AEEM écartée de la gestion des parkings
Par ailleurs, le CENOU estime que les différentes réactions de l’AEEM sont motivées par la feuille de route qui a écarté ses leaders de l’association estudiantine de la gestion des mannes financières dans les établissements
« Sur la base du partage d’expérience avec les autres pays de la sous-région, il ressort qu’à l’instar du paiement des frais d’études, celui d’une contribution au bénéfice des œuvres universitaires est une condition admise et appliquée un peu partout dans le monde. A la lumière de ce qui précède, nous pensons, nonobstant les difficultés qu’on peut rencontrer souvent dans le processus de paiement des allocations financières ou dans la gestion des résidences universitaires, il reste entendu que l’application des feuilles de routes des recommandations issues du Forum sur l’insécurité dans l’espace scolaire et universitaire, est à la base des différentes réactions des animateurs actuels du bureau de coordination de l’AEEM », dévoile la Note technique du CENOU.
En effet, en raison de l’ampleur et de la gravité de la violence en milieu universitaire, les autorités ont formulé des recommandations fortes pour l’éradiquer, assorti d’un plan d’actions de mise en œuvre dont l’abrogation de tous les protocoles d’accord signés entre le CENOU et l’AEEM.
« Ces protocoles généraient en moyenne 30 millions par an, versés sous forme de ristournes à l’AEEM. Parallèlement, la gestion illégale des parkings et autres activités des œuvres universitaires générait également une manne financière qui échappe à tout contrôle.
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