Sur l’application de l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018 exigé par les syndicats signataires du 16 octobre 2019, « le chef du gouvernement a reconnu le bien-fondé de la revendication et a même pris des dispositions pour la mise en œuvre. Les points de blocage se situent au niveau de la grille indiciaire et la date de mise en application de l’article 39. Ce sont-là les précisions apportées par le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré.
Les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 sont sortis jeudi dans la rue pour réclamer l’application stricte de l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018. La détermination, voir la colère des enseignants était tellement palpable qu’ils sont arrivés à un point dit de « non-retour ». Ils jurent la main sur le cœur que tant que leur revendication n’est pas satisfaite, pas question de reprendre les cours même si cela devait conduire à une année blanche. Pour Amadou Fomba, porte-parole des syndicats, le gouvernement est tout simplement de mauvaise foi.
Le gouvernement ne fait pas la même lecture de la situation. Pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, le gouvernement reste et se veut plus conciliant, malgré l’échec des négociations.
Sur les antennes de l’ORTM, Yaya Sangaré a laissé entendre que « le chef du gouvernement a reconnu le bien-fondé de la revendication et a même pris des dispositions pour la mise en œuvre ». Selon lui, le blocage se situe au niveau de deux points : La valorisation et la grille indiciaire qui a été négociée et obtenue par l’UNTM. A ce niveau, il a souligné que le gouvernement a proposé aux syndicats que l’application soit faite dans le même esprit c’est-à-dire que la majoration soit faite en fonction de la grille indiciaire de la fonction publique. « Les syndicats ont refusé parce qu’ils sont déjà à une grille indiciaire plus avantageuse que les autres fonctionnaires donc, ils ne veulent pas qu’on applique cette grille au même niveau que les autres fonctionnaires autrement dit, ils veulent être et sous le statut général et sur le statut automne », a dénoncé le porte-parole.
Le 2e point de blocage, c’est la date de la mise en application de l’article 39. Le gouvernement propose à ce que l’application se fasse à partir de l’année 2020, au même moment les syndicats souhaitent que l’application soit faite depuis l’année 2019. Pour M. Sangaré, « quand on regarde conformément à la proposition de l’UNTM, eux avaient demandé que l’application commence en 2018. Le gouvernement leur a demandé que compte tenu des difficultés du pays, la majoration soit faite en 2019. L’UNTM a accepté cela. Donc le gouvernement a demandé aux syndicats une telle attitude. Malheureusement, les syndicats ne veulent pas accepter cela. Ils veulent non seulement bénéficier du statut général des fonctionnaires, et également bénéficier du statut automne ».
Sur la date de mise en application, il a insisté que le gouvernement n’a pas refusé, mais a souhaité qu’il faille l’étaler sur deux ans. « On applique à partir du 1er janvier 2019, la 2e étape ce serait en janvier 2020. C’est ce que les syndicats ont refusé », a-t-il déclaré.
Les solutions envisagées selon le ministre Yaya Sangaré est que le gouvernement reste toujours ouvert au dialogue. A preuve, des commissions ont été mises en place. Ces commissions travaillent d’arrache-pied. « Le vœu le plus ardent du gouvernement, c’est faire en sorte qu’on puisse éviter la situation de l’année dernière. Parce qu’il ne faut pas qu’on tombe dans cette situation. Que chacun fasse preuve de concession mutuelle, afin qu’on puisse sauver l’avenir des enfants, l’avenir même de l’école malienne », a-t-il souhaité. Et d’ajouter que le gouvernement a fait des concessions. Pour preuve, l’année dernière sur 9 points, il y a 7 qui sont déjà en application. Le porte-parole a lancé un appel aux syndicats qu’ils fassent un effort pour que « nos enfants puissent regagner l’école ». « Le gouvernement est ouvert au dialogue et reconnait le bien fondé et la légitimité. Compte tenu de l’environnement dans lequel le pays se trouve, compte tenu des difficultés financières et sécuritaires, nous disons que nous sommes ouverts au dialogue. Nous faisons en sorte que l’essentiel porte sur comment sauver non seulement l’avenir des enfants et l’avenir de l’école malienne. Il ne faudrait pas seulement que nous travaillons à sauver une année académique tel n’est pas la volonté du gouvernement », a affirmé l’ancien député élu à Yanfolila et ministre porte-parole du gouvernement.
Et de conclure que l’Etat ne peut pas prendre d’engagement qu’il ne peut pas honorer. « Nous souhaitons une année scolaire dans un climat apaisé ».
Amadou Sidibé
Arc en Ciel