L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a mis en exécution son mot d’ordre de grève de 72 heures allant du 9 au 11 janvier dernier. Cette décision fait suite à la non-satisfaction des doléances du syndicat auprès du gouvernement. Quelle leçon faut-il tirer de ce mouvement qui a paralysé pendant 3 jours l’administration et le monde du travail ?
Après l’échec des négociations entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), les travailleurs du public et du privé ont observé le motde grève de 72 h allant du 9 au 11 janvier 2019.
Selon certains responsables syndicaux affiliés à l’UNTM, les 3 jours de grève ont été une démonstration de force. Ils estiment que le mouvement a été largement suivi. Toutefois, un membre du bureau exécutif du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) n’exclut pas d’autres actions au cas où le gouvernement ne répond pas à leurs doléances.
Dans le district de Bamako, la grève a été suivie. Au niveau des zones industrielles, des entreprises alimentaires, les activités ont été arrêtées. Au CHU Gabriel Touré,un des plus grands hôpitaux du Mali, le constat fut le même. « La grève s’est bien déroulée, suivie et le service minimum a été assuré », a affirmé Boubacar Sidiki Diabaté, Surveillant général de CHU Gabriel Touré.
De la Cité administrative, en passant par les écoles primaires, secondaires et supérieures et autres structures étatiques les bureaux ont été fermés. Au niveau de certaines banques de la place, à l’image de la BDM, seule la présence des agents de société de gardiennage était perceptible. Durant 3 jours, les usagers ont pris leur mal en patience.
« Les 3 jours de grève ont eu un impact social et économique », estiment certains analystes. « Si la grève est un droit, sa multiplication peut ternir l’image du pays »,pense Dr. Bréma Ély Dicko, socio-anthropologue à l’Université du Mali.
Le cahier de doléances de la centrale syndicale UNTM se présente en 12 points. Déposées sur la table du gouvernement au mois de mai dernier, ces doléances sont principalement relatives au rallongement de l’âge à la retraite des fonctionnaires et l’augmentation de la grille salariale.
Les 72 heures de grève de l’Union des travailleurs du Mali UNTM ont été également suivies à l’intérieur du pays selon les responsables syndicaux régionaux. Waraba Koné, secrétaire général de l’Union régionale des travailleurs de Mopti, pense « qu’il était important d’aller vers ce mouvement surtout avec ce contexte d’insécurité qui porte un coup dur à tous les secteurs ». Il invite l’Etat aux négociations, avant que « d’autres actions ne soient envisagées » dit-il.
Studio Tamani