La bonne nouvelle nous a été donnée par le président des conducteurs de train, M. Bolidiandian KEITA, responsable du syndicat. Selon ses explications cette tranche de trois mois est en cours de procédure et tombera incessamment dans les comptes des centaines de cheminots en grève de la faim depuis trois mois.
Si cette promesse se concrétisait, elle porte à 5 mois d’arriérés payés par le gouvernement aux cheminots, depuis décembre dernier. Ainsi, les responsables du syndicat, selon nos sources, sont en pourparlers avec les banques pour que tous les fonds ne servent pas au règlement des dettes des cheminots vis-à-vis des structures financières.
« Nous allons demander aux banques de ne pas tout couper. Car ces chefs de famille ont d’autres dépenses à leur charge », nous a confié le responsable syndical.
Signalons que depuis le début de la grève, la situation des cheminots qui revendiquent 10 mois d’arriérées de salaire au gouvernement s’améliore très timidement.
M. KEITA s’indigne à cet effet de la lenteur du gouvernent : « après plus deux mois de jours de grève, le gouvernement n’a fait aucune proposition pertinente et conséquente pour la résolution de cette affaire ».
Le gouvernement, à travers notre ministère de tutelle, a proposé de nous payer deux mois de salaire. « Ce montant pour nous était insignifiant, mais nous l’avons accepté. Ces trois mois de salaire sont importants, mais pas suffisants », a-t-il dit.
Malgré les conditions difficiles sous le froid et la chaleur, les grévistes sont déterminés à aller au bout, selon le président des conducteurs.
« Pas question de renoncer à cette action. Nous nous alimenterons et quitterons les lieux da la grève le jour où les six mois d’arriérées restants seront virés dans nos comptes. La grève continuera tant que le gouvernement ne s’assumera pas », prévient-il. Il estime que c’est de la mauvaise foi que les plus hautes autorités ne soient pas en mesure de payer les droits des cheminots. Il a, à cet effet, expliqué que la grève a commencé quand le gouvernement devait 9 mois de salaires impayés aux cheminots.
« Nous sommes à 11 mois aujourd’hui, car nous sommes jusqu’à preuve du contraire des employés de l’Etat », a expliqué M. KEITA.
Rappelons que Mamady KEITA, le point focal du syndicat des cheminots dans la zone de Kita a succombé à la faim, au 57e jour de la grève de la faim.
Sans aucun appui de l’État, M. Bolidiandian KEITA signale qu’ils sont soutenus financièrement, moralement et matériellement par des associations de police, des pharmaciens, des médecins et des responsables de la société civile.
Les cheminots méritent-ils un tel traitement de la part de l’État ? En tout cas, ils ont rendu, un moment soit peu, des services à la nation pour celui qui connait le rôle et l’importance des rails dans la politique de désenclavement et de développement du Mali. Des villages entiers sur l’axe Kayes Bamako sont en voie de disparaitre, à cause de l’arrêt du train qui a presque asphyxié l’économie locale.
PAR CHRISTELLE KONE
Info-matin