Vendredi 5 juin 2020, le boulevard de l’Indépendance a refusé le monde suite à l’appel du Rassemblement des forces patriotiques (RFP) à savoir la Coordination des mouvements et associations de soutien à l’imam Mahamoud Dicko (CMAS), le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et le Mouvement “Espoir Mali- Koura” (EMK) plus plusieurs autres associations, organisations de la société civile (OSC) et partis politiques.
Annoncé pour 14 heures, les travaux ont débuté vers 17 heures. Plusieurs allocations ont émaillé la séance. De Kaou Djim, coordinateur de la Coordination des mouvements et associations de soutien à l’imam Mahamoud Dicko (CMAS) au Professeur Clément Dembélé, président de la Plate forme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) en passant par Dr Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall, l’ancien ministre Konimba Sidibé tous du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko de l’Espoir Mali-Koura. A ceux-ci s’ajoutent également le général Moussa Sinko et Dr Oumar Mariko du Parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI).
Tous dans un discours clair et chacun dans son style qui lui est propre , après avoir dressé un tableau sombre de la situation sociale, politique et économique du pays, caractérisée, selon eux, par la mauvaise gouvernance, la corruption à grande échelle, l’insécurité grandissante, la détérioration de notre école et de nos structures de santé et la paupérisation générale, ont soutenu que le président Ibrahim Keïta a échoué sur toute la ligne et que si cela devrait continuer notre pays le Mali ira tout droit vers sa disparition. C’est pourquoi, tous lui ont demandé de façon solennelle de rendre le tablier.
Prenant la parole à son tour, le très respecté imam Mahmoud Dicko, comme à l’accoutumée, commença par rendre grâce au Tout Puissant grâce à qui ce jour fut avant de rendre un vibrant hommage à l’ensemble de nos Forces armées et de sécurité (FAS) pour leur bravoure et les sacrifices consentis et prier pour le repos éternel de l’âme des disparus.
Et ensuite, il apporta le salut, le soutien et les bénédictions du très réputé Chérif de Nioro au meeting. Avant de poursuivre, le Très respecté Imam Mahamoud Dicko a profité de cette occasion exceptionnelle et devant cette marrée humaine pour présenter, au nom du Chérif de Niono, M’Bouillé Haïdara et à son nom propre, son pardon au peuple malien, ainsi dit-il “Au nom du chérif de Nioro et à mon nom propre, nous demandons pardon au peuple malien, nous demandons pardon au peuple malien, nous demandons pardon au peuple malien car, celui dont nous parlons aujourd’hui et que nous accusons d’avoir détruit ce pays, c’est nous d’abord qui fûmes les premiers à avoir confiance à lui et par la suite les Maliens lui ont porté leur confiance, pour cela nous demandons encore une fois pardon au peuple malien“.
Toutefois, dit-il, le pire ce n’est pas de ne pas avoir la confiance des gens mais perdre la confiance que les gens t’avaient portée. Ainsi, il déclara ‘‘tout ce qui est tolérance que l’être humain est sensé faire preuve a été faite, tout ce qui est patience que l’être humain doit faire preuve a été également faite, on est arrivé aujourd’hui à un niveau ultime. Ce que j’ai dit à Ibrahim Boubacar Keïta et je le répète aujourd’hui, je ne peux nier ce que tu m’as donné et ce que tu m’as concédé mais même si tu me donnais tout l’or du Mali cela ne pourrait m’empêcher de te dire la vérité s’il le faut. C’est ça qui nous oppose contrairement à de nombreuses allégations relayées ça et là. Ce n’est pas une question d’IBK ni de celle de son régime mais il s’agit du Mali. IBK est éphémère, son régime est éphémère mais le Mali demeure“.
Exclamant la grandeur légendaire du Mali et ses conquêtes héroïques, pour l’Iman Dicko, notre pays, le Mali, ne mérite pas le sort qu’on lui fait subir aujourd’hui “Comme je l’ai dit toujours et je le répète, ce grand peuple du Mali, cette grande nation du Mali, grand bâtisseur des empires, n’est pas un peuple soumis, n’est pas un peuple résigné, c’est un peuple debout“.
De ce fait, pour l’iman Dicko, il y a lieu de revoir la gouvernance actuelle du pays. Ainsi, dit-il ‘‘Cette façon de gouverner qui consiste à opposer les citoyens, à créer les rivalités entre, d’un côté, les religieux, de l’autre côte les ethnies, diviser les familles, les communautés; donner de l’argent à ce qui sont avec eux et s’associer pour combattre ceux qui leur sont opposés, ce n’est pas avec ça qu’on va gouverner un pays.”
Poursuivant dans la même logique, l’Iman dira que notre digne armée républicaine, bâtie par nos ancêtres, par nos devanciers, une armée créée par Modibo Keïta et consolidée par ses successeurs, aujourd’hui, cette armée est devenue la risée de tout le monde, elle est aujourd’hui celle qui est indexée dans toute la sous région comme étant le maillon faible.
Avant d’ajouter que ce n’est pas avec une armée divisée, une armée désorganisée, une armée démoralisée, une armée clanique et une armée de tendance qu’on va récupérer Azawad.
Selon le parrain de la Coordination des mouvements et associations de soutien à l’imam Mahamoud Dicko (CMAS), on ne peut pas diviser l’armée, démoraliser l’armée, décrédibiliser l’armée et prétendre bâtir une nation et c’est ça la réalité quotidienne au Mali. Cela est intolérable, on ne peut pas laisser les jeunes gens mettre le grappins sur les ressources du pays pour en faire ce qu’ils veulent et après venir nous dire que le Mali est dans mon cœur.
Ainsi, il interpelle le président IBK par rapport à la situation et l’invite à écouter son peuple avant de lui lancer un ultimatum “Je dirai à qui veut l’entendre, Ibrahim Boubacar Kéita, comme l’autre l’appelle “kôrô“, grand frère, moi-même je l’appellerai “kôrô“, n’est-il pas temps de voir la situation ? Qu’on gère cela dans l’honneur et la dignité, qu’on la gère dans l’amiable afin que soient préservés l’honneur et la dignité de notre pays, qu’il écoute le peuple. Ce que le président IBK doit comprendre, ceci n’est que le début, bilahi, bilahi, ce qui se passe maintenant si cela ne lui donne pas à réfléchir, il verra quelque chose qui sera racontée dans les livres d’histoire“.
Le Très respectueux Imam n’est pas resté insensible au cri de cœur de la population de Sikasso, victime des attaques barbares de la Force anti terroriste (FORSAT), lors des manifestations contre les résultats des élections législatives d’avril dernier, attaque qui a fait de nombreux blessés et causer la mort d’un manifestant. Selon lui, la plus grande humiliation infligée à notre pays a été ce qui s’est passé avec les élections législatives passées.
Quand les citoyens, conscients des “risques à la fois sécuritaires que sanitaires liés à la maladie du COVID-19, ont qu’à même pris ce risque d’aller voter et qu’au final, ils voient son vote annulé ou falsifié, il n’y a pas plus grande humiliation que cela. Et tout ça par la faute d’un seul homme, Ibrahim Boubacar Keïta“.
Et il ajoutera que l’intervention de la FORSAT n’est pas digne d’un pays qui se dit démocratique. Toutefois, il a appelé à la retenue avant de promettre un dénouement rapide de la situation.
Parlant de la tentative de son interpellation, l’Imam laisse entendre que ceux qui méritent d’être dans les geôles dus 4e arrondissement ou devant les juges, ce sont ceux qui pillent à grande échelle les maigres ressources du pays.
En évoquant la situation à Kidal, l’Iman laissa entendre, qu’à son temps, son appel n’a pas été écouté “Depuis au début, vu l’état de notre armée, nous avons dit de ne pas nous engager dans une guerre, qu’il fallait chercher d’abord à comprendre la situation afin d’y trouver une solution réfléchie pour préserver notre pays d’une telle situation en attendant que soit redressée notre armée mais puisqu’ils ne veulent pas d’une telle armée, une armée républicaine forte qui défendra les valeurs du Mali, c’est pourquoi ils nous entraînent dans ça“.
Il termina son intervention par renouveler son appel et son ultimatum au président IBK “Ce que vous venez de dire à IBK, cela suffit mais je vais le répéter, puisque lui, il n’aime pas les ultimatums, quand on lui dit de ne pas faire ça, il le fait et le refait encore et encore, Bilahi, cette fois-ci, s’il essaie encore d’aller à l’encontre des aspirations profonde du peuple, sa manière de quitter ce pays sera inscrite dans les annales de l’histoire“.
Alors ce que nous pouvons dire c’est que le vin est tiré, il faut le boire.
Daouda DOUMBIA
COORDINATION DES MOUVEMENTS, ASSOCIATIONS ET SYMPATHISANTS DE L’IMAM MAHAMOUD DICKO (CMAS), ESPOIR MALI KOURA (EMK), FRONT POUR LA SAUVEGARDE DE LA DEMOCRATIE (FSD)
DÉCLARATION FINALE
Notre Pays, le Mali, jadis envie, écouté et respecté aussi bien en Afrique qu’à travers le Monde entier, est en passe de dévernir la risée des autres nations, tant il est aujourd’hui balloté et humilié, à cause d’une gouvernance chaotique. La gestion actuelle du régime en place, symbole de la décrépitude d’un système étatique décrié, a fini de précipiter notre Pays dans l’impasse, pire, au bord du gouffre.
Le Peuple malien découvre chaque jour, de façon ahurissante, les scandales d’une gestion hasardeuse, dénuée de vision et de cohérence vis-à-vis des intérêts vitaux et stratégiques du Mali, et ce, dans le déni des valeurs fondamentales de notre Société.
Face à la situation dramatique que vit notre pays, le FSD, la CMAS et EMK ont tenu une rencontre tripartite le mardi 26 mai 2020 et ont relevé les constats et perspectives les plus alarmants pour l’avenir de notre Nation, dus notamment à:
- Une gestion catastrophique de la crise multidimensionnelle au Mali;
• Des atteintes à la souveraineté, à l’intégrité du territoire national;
• Des forces armées et de sécurité laissées à l’abandon;
• L’insécurité généralisée avec son cortège de morts, de villages détruits, et de populations déplacées;
• La mal gouvernance, la corruption et la gabegie financière, au détriment du monde paysan et du secteur privé;
• La détérioration sans précédent des services sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’électricité, l’eau, les infrastructures routières;
• La paupérisation croissante des populations laborieuses;
• Des atteintes récurrentes aux valeurs et principes de la République;
• Les droits et libertés individuels et collectifs en péril;
• L’impasse d’une voie électorale désormais hypothéquée.
Au regard de ce qui précède et de l’impérieuse nécessité de sauver notre Nation, les trois organisations, dans l’élan d’une unité d’action des forces vives, ont décidé de tenir ce grand rassemblement pour le sursaut national face aux atteintes graves aux principes constitutionnels, républicains et démocratiques.
Depuis son avènement, le régime d’IBK s’est illustré par la tenue d’élections injustes, opaques et inéquitables, enlevant ainsi toute crédibilité au processus électoral dans notre Pays. L’élection n’est plus un instrument efficace de régulation du processus démocratique et ne permet donc plus de réaliser le changement de gouvernance souhaité par le Peuple.
Aussi, face à l’urgente nécessité de sauver notre Nation d’un péril certain, les trois (03) organisations ont décidé de lancer un appel patriotique à tous les Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, pour :
Une grande mobilisation pour le sursaut national face à une mal gouvernance chaotique, au risque de partition du pays, aux atteintes graves aux principes constitutionnels, républicains et démocratiques, notamment la confiscation du vole des citoyens;
La reconstruction des forces armées et de sécurité, mieux recrutées, mieux formées et mieux équipées, dignes d’un État protecteur de ses citoyens et de ses institutions;
La préservation de l’intégrité territoriale du Mali, son unité, sa laïcité et le plein exercice de sa souveraineté sur toute l’étendue du territoire national;
Une gouvernance vertueuse garantissant la paix, la sécurisé, la justice et la réconciliation nationale, ainsi que la restauration de la confiance entre l’État et les citoyens;
Une priorisation de l’éducation et de la santé;
La garantie de l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures;
La restauration de l’État de droit par la consolidation de la démocratie afin de permettre au Peuple malien de jouir librement de tous ses droits constitutionnels;
Les réformes politiques et institutionnelles garantissant des élections régulières et crédibles se traduisant par une forte légitimité des institutions de la République;
La mise en œuvre de toutes les actions nécessaires pour la libération de l’Honorable Soumaila CISSÉ, Chef de file de l’opposition républicaine, et de toutes les personnes enlevées et injustement privées de leur liberté;
L’union sacrée autour de l’idéal d’un Mali uni, prospère et respecté, à travers la rupture avec le système actuel qui a mis en danger de dislocation notre Pays et notre Nation.
En conséquence, le Peuple malien souverain, mobilisé sur l’ensemble du territoire national, et au sein de la Diaspora, et dans un Rassemblement Patriotique Citoyen sur la Place de l’Indépendance à Bamako, ce vendredi 05 juin 2020, exige la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime.
Pour ce faire, le Rassemblement des Forces Patriotiques Maliennes lance un ultimatum pour constater cette démission au plus tard à 18 Heures, ce vendredi 05 juin 2020. Au-delà, le Peuple souverain en tirera toutes les conséquences.
Fait à Bamako sur la Place de l’Indépendance, le vendredi 05 juin 2020
- Pour la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahamoud Dicko (CMAS): Issa Kaou NDJIM
• Pour le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD): Choguel Kokalla MAIGA
• Pour Espoir Mali Koura (EMK): Cheick Oumar SISSOKO
Inter De Bamako