Le tollé autour des 150 hectares offerts par le président IBK au guide d’Ançardine, Chérif Ousmane Haidara repose sur un seul facteur : la liberté d’expression.
Ce type de liberté a pris de telles proportions dans nos contrées qu’il faut craindre que cela ne brise tout ce que nous avons d’inviolable. Oui la religion, comme les hommes qui la prônent dans notre culture sont inviolables. Cela peut ne pas plaire à tous mais c’est comme ça et cela a été toujours le cas dans notre pays.
Et quand la liberté d’expression entre en conflit avec la religion, c’est cette dernière qui doit prévaloir. D’ailleurs, opposer ces deux concepts relève d’une ignorance criarde. De la même manière que les religieux ne peuvent et ne doivent pas prétendre emballer tout le monde, de cette même manière les libres-penseurs n’ont aucun droit de s’opposer aux privilèges que les statuts des religieux leur offrent. Cet état de fait n’a pas empêché de nombreux pays voisins d’amorcer de grands pas vers le développement.
On dirait que chez nous chacun fait prévaloir sa connaissance à partir de la critique futile des autres. Mais si par extraordinaire, il s’avère que ce sont nos hommes de Dieu, en tout cas ceux qui se sont déterminés comme tels, deviennent le choux gras de n’importe quel intello, activiste, vidéaste ou donneur de leçons gratuites, il y’a bien lieu de craindre l’effritement du devoir de respect envers ceux qui prônent la parole de Dieu.
Jamais la liberté d’expression n’avait atteint ce niveau dans notre pays. L’on pouvait comprendre autrefois les attaques à boulets rouges contre les hommes et les personnalités politiques, un jeu normal de l’exercice démocratique. Mais de nos jours cette liberté a atteint des proportions assez sérieuses. Car elle n’a plus de limite pour faire passer sous les fourches caudines des personnalités coutumières et religieuses.
Dans ce nouveau spectacle, le salut vient de la conduite de ces chefs religieux, qui sont restés solidaires entre pratiquants de même confession que lorsqu’il s’agit d’un autre responsable d’une confession différente (comme le cas de Jean Zerbo).
Il ne faut pas se voiler la face, cette cabale gratuite et toujours renouvelée est commanditée par des pontes politiques. Ceux qui voient toujours du mal en chaque geste de l’autre ou son rapprochement aux leaders religieux.
Certes les motifs de satisfaction ne sont pas innombrables en ce moment, mais tout bon citoyen doit se réjouir d’une moindre reconnaissance faite à ces leaders religieux, dressant derrière eux des millions de fidèles qui n’ont jamais choisi de prendre des financements occultes pour mener du jihad sous ses formes terroristes contre leur pays.
Aussi longtemps que nécessaire, ces leaders religieux, dans un pays fragilisé comme le notre (car sous menace terroriste dans toutes ses parties), méritent respect, considération, gratification et honneur.
Cette liberté d’expression qui charpente tout dans notre pays, doit être mesurée vis-à-vis de la religion et de ces grands hommes. Si nous ne savons pas où nous partons, n’ignorons pas d’où nous venons.
Moustapha Diawara
Par Le Sursaut