Vice-président de la Plateforme « An Tè, A Bana », un mouvement créé le 11 juin 2017, et leader de l’opposition, le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile, l’honorable Amadou Thiam, est le profil type pour réussir les réformes institutionnelles et politiques engagées par le chef de l’Etat. Son leadership politique et son ancrage dans la société civile sont des atouts pour cet homme à la fois discret et rassembleur.
Si le gouvernement du Dr Boubou Cissé inspire l’espoir chez la population, c’est en raison de l’entrée des personnalités qui disposent d’une légitimité populaire et d’un leadership politique avéré. Parmi ses hommes politiques figure Amadou Thiam. Natif de Ségou, M. Thiam est un leader politique âgé de 35 ans. Marié et père de 4 enfants, le ministre chargé des Réformes institutionnelles a un MBA en Finances à l’ESG de Paris en 2012, un Dess en Communication médias évènementiel à l’ESG de Paris en 2011. Il est aussi nanti d’une maîtrise en Sciences d’Administration (Spécialité Gestion des Ressources Humaines) à l’Ecole nationale d’administration du Ghana, en 2007
Sur le plan professionnel, Amadou Thiam a une expérience qui inspire le respect. Il a été président du Parti Alliance Démocratique pour la Paix (ADP Maliba). Depuis 2015, il est député, élu en commune V du district de Bamako. Il a été 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale du Mali (2014-2016). Puis chargé des questions d’énergie, d’eau, des industries, des mines, de l’artisanat, du tourisme, des technologies et des affaires religieuses et président du Comité d’élaboration et de mise en œuvre du Plan stratégique de développement institutionnel de l’Assemblée nationale du Mali (PSDIAN 2015-2025), avant de se voir confier la présidence de la commission de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Un an plus tard, il sera hissé au poste de président de la commission d’organisation de la Conférence de l’Upci au Mali et chargé du Parlement de l’UIP.
Mais, ce qui importe de souligner, c’est qu’Amadou Thiam a été le 1er Vice-président de la Plateforme « Antè A Bana Touche pas à ma Constitution ».
Pour rappel, cette Plateforme, créée le 11 juin 2017, était constituée de toutes les composantes majeures de la société. Il y avait la Cstm, qui est une centrale syndicale, le Sylima (Syndicat libre de la magistrature), des centaines d’associations de la société civile, des chroniqueurs, des artistes, des musiciens. Faut-il signaler aussi qu’une quarantaine de partis politiques de l’opposition et certains non membres de l’opposition y étaient membres. Dans l’histoire politique du Mali, c’était la première fois qu’un tel rassemblement ait autant d’adhésions en si peu de temps.
Moins d’une semaine après sa création, la plateforme a fait un plan d’action et procéder à des propositions. Dans toutes les régions, la Plateforme avait des coordinations, tout comme à l’étranger (New York, Paris, Washington) et dans presque tous les pays limitrophes du Mali. C’est dire combien ce mouvement a pris de l’élan et combien les Maliens étaient déterminés à se faire entendre à propos de la révision constitutionnelle.
Tout d’abord parce que cette révision n’avait pas été soumise aux forces sociales. Même si elle est plus que nécessaire, l’opinion réclamait des préalables. Puisque le référendum est différent de l’élection présidentielle.
S’inscrire dans la dynamique du président !
Pour une réussite de la mission, l’honorable Amadou Thiam s’engage pour un dialogue national qui est un passage obligé.
Cela est une identité de vue des difficultés auxquelles le projet fera face. Et dans cette dynamique, le président avait lors d’une rencontre du jeudi 11 avril dernier reçu en audience certains responsables de partis politiques. Cette rencontre qui a eu lieu dans la salle des Banquets faisait suite à une série du genre, entamée par le chef de l’Etat en vue de créer les conditions d’une participation inclusive de tous les partis politiques, de tous les Maliens, au processus de révision constitutionnelle.
En effet, lors de la rencontre, le Président de la République a fait savoir que chacun a souci du pays, chacun a son approche, sa solution pour sortir de la crise.
Pour le Président Ibrahim Boubacar Kéita, le pays doit avancer, il doit continuer sa marche vers le progrès. D’où la révision d’une Constitution qui a fait son œuvre et qui souffre d’usure à l’épreuve du temps. Cette révision qui permettra au Mali «de se dépasser et faire en sorte que le respect acquis (au prix de lourds sacrifices) ne soit pas altéré».
Le Président de la République a clairement exposé aux quatre leaders de partis politiques sa vision ‘’d’un Mali uni et refondé pour aller de l’avant’’. «Malgré les interrogations graves du moment, le pays doit continuer à avancer», a-t-il ajouté.
IBK a rappelé que notre pays, un Etat souverain, a pris un certain engagement pour la paix en présence de la communauté internationale dont il a salué la présence au chevet du Mali qu’il se doit d’honorer. Il n’a pas fait mystère de sa grande reconnaissance à l’endroit de l’ONU, à travers la Minusma et les troupes françaises qui appuient les FAMa dans leur mission régalienne de défense du territoire national du Mali. L’objectif commun est de travailler à éviter que «les forces obscures ne subvertissent notre pays de l’intérieur».
La nécessité du dialogue national
De leur côté, les responsables des partis politiques ont tour à tour exprimé au chef de l’Etat leur respect des institutions de la République et de « sa personne » ainsi que leur attachement à une exclusivité dans la conduite de ce processus de révision de la loi fondamentale. Nonobstant des divergences dans l’approche, tous ont rassuré de leur disponibilité à s’impliquer afin que «tout le monde soit dans le train qui va démarrer».
« Personne ne peut douter aujourd’hui de la pertinence de cette révision. C’est même une priorité », a déclaré Modibo Kadjoké.
Au lendemain de sa rencontre avec les partis politiques, une forte délégation de la société conduite par Bréhima Allaye Touré, Président du Conseil national de la société civile (Cnsc) a été reçue à son tour par le Président IBK. C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation d’alors, Mohamed Ag Erlaf, et des plus proches collaborateurs du Président de la République.
Le chef de l’Etat a remercié les leaders de la société civile; car, être venu est «signe de respect pour le président et les institutions de la République. Mais, c’est aussi conforme à nos valeurs traditionnelles et religieuses». Avant de les appeler à l’union pour le seul intérêt du Mali. Au cours de l’entrevue, le Président de la République a expliqué avoir convié la société civile pour parler de révision constitutionnelle, d’autant plus que «la constitution de 1992 a révélé des insuffisances».
«Notre loi fondamentale doit, au-delà, intégrer de nouvelles dimensions relatives à la décentralisation et doit faire une place à nos autorités légitimes», a justifié IBK qui a aussi mis l’accent sur la création d’une Cour des comptes, conformément aux directives de l’Uemoa.
L’exclusivité doit être observée
Après avoir remercié à son tour le Président Kéita pour son sens le dialogue et d’exclusivité dont il a toujours fait montre, le président du Conseil national de la société civile, Boureima Allaye Touré, dira : «C’est un signe très fort. Le dialogue est une vertu. Je voudrais vous rassurer que nous avons travaillé pendant 21 jours avec le Comité d’experts. Cette inclusivité doit être observée pour que ce projet prenne en compte toutes les aspirations de nos populations. Nous allons jouer notre partition. Il faut que tous les acteurs puissent y participer pour éviter ce que nous avons connu en 2017 et avant 2017. Nous restons debout, engagés ».
Il suffit juste pour l’honorable de prendre la main. Et en homme averti, l’opinion ne doute point de ses capacités.
André Traoré
Source: Soleil Hebdo