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Gouvernement Boubou Cissé : L’opposition fera-t-il son entrée ?

Gouvernement d’union nationale ou de large ouverture ? Les opposants sont-ils véritablement disposés à y apporter leur caution morale et politique ? IBK et Dr Boubou Cissé n’ont pas trouvé des réponses définitives à ces questions…

 

A peine nommé à la primature en remplacement de Soumeylou Boubèye Maïga, Dr Boubou Cissé a été instruit par le chef de l’Etat de proposer la nomination d’un gouvernement de mission « de large ouverture ». Les consultations pour la formation de cette équipe gouvernementale ont aussitôt commencé et les observateurs se posent des questions sur les potentiels entrants.

La question préoccupante est de savoir si l’opposition va entrer dans ce gouvernement. Il semble que la tendance de l’opposition Front pour la sauvegarde de la démocratie  (FSD) n’a pas fermé la porte à sa participation dans cette équipe gouvernementale. Même si le chef de file de cette opposition, Soumaïla Cissé a simplement « pris acte » de la nomination de Dr Boubou Cissé, il n’en demeure pas moins que le leader de l’URD semble déçu par ce choix à la primature auquel il annonce n’avoir pas été associé. Avant d’enfoncer le clou en déclarant sur RFI que Boubou Cissé ayant été ministre de l’Economie et des finances dans le gouvernement sortant est aussi comptable du bilan du Premier ministre contesté et démissionnaire Soumeylou Boubèye Maïga. Comme pour dire que Boubèye est parti mais est revenu par une autre tête.

Avec ces critiques, l’on peut penser que le FSD va bouder l’appel du pied du président IBK consistant à mettre en place un gouvernement de large ouverture. Sauf, que le leader de l’opposition fait l’objet de sollicitation dans son propre camp pour une participation au sein de cette équipe.

Et l’autre question qui va se poser est de savoir si une participation de l’URD au sein du gouvernement d’union nationale ne fera pas perdre le statut de chef de file de l’opposition à Soumaïla Cissé. Puisque la loi dispose que l’on cesse d’être de l’opposition dès que l’on entre au gouvernement.

Or, il est établi que le statut de chef de file de l’opposition donne une certaine visibilité et des moyens matériels et financiers liés au Cabinet. Soumaïla Cissé acceptera-t-il le cas échéant de perdre ces avantages pour quelques strapontins au sein d’une équipe majoritairement acquis à la majorité présidentielle ? le doute est permis. Et surtout que le leader de l’URD se sent aujourd’hui très proche du chérif de Nioro, qui s’inscrit dans une dynamique de rejet du pouvoir IBK. Il cherchera donc à recueillir l’assentiment de ce leader religieux avant d’opter pour l’entrée ou non de ses amis politiques au sein du gouvernement Boubou Cissé. Ce qui fait dire que la crise politique n’est pas encore derrière nous !

Par ailleurs, il semble que l’autre grand regroupement de l’opposition, la Convergence des forces patriotiques (COFOP) est divisé sur la position d’entrer ou non au sein de la future équipe gouvernementale. Certains leaders annoncent ne pas être prêts à être des « faire-valoir » du gouvernement en se contentant de quelques portefeuilles de moindre envergure.

Boubou SIDIBE

Maliweb

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