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Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga: la prime à l’incompétence et ) l’impunité

Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a donc formé son gouvernement. Un attelage gouvernemental qui se trouve sous les feux croisés de critiques de par son casting et son savant dosage qui sont du déjà-vu. Au-delà de cette surprise des observateurs et du commun des Maliens, ce qui saute à l’œil, c’est que la nouvelle équipe n’est ni plus ni moins qu’une prime à l’incompétence et à l’impunité. Explications…

Abdoulaye Idrissa maiga pm malien chef gouvernement

Le nouveau Premier ministre n’est ni un messie ni un homme envoyé par la divine providence pour faire du Mali un pays de cocagne. La fabuleuse manifestation de confiance et de respect dont il jouit procède de son parcours d’homme d’État d’expérience et de rigueur dont toutes les chapelles s’accordent à lui reconnaître.
Le préjugé favorable à son actif est à conjuguer aussi avec le contexte marqué par, d’une part des enjeux politiques et sécuritaires très importants ; et d’autre part, la forte demande sociale marquée par des revendications catégorielles. Mais encore, faudrait-il, que pour relever ces nombreux défis, qui sont loin d’être une sinécure, tant les attentes des Maliens sont immenses, le chef de l’exécutif dispose d’une équipe qui ne saurait être celle d’une histoire de partage de gâteau, encore moins de distribution de prébendes ou maroquins entre amis, alliés ou ralliés politiques. Ce qui doit et devait primer à la formation de ce gouvernement, en cette période de haute tension sociale, était l’exigence du choix des hommes et des femmes qui allient compétences avérées, mérite et probité sans faille. Une pierre angulaire donc de la nouvelle gouvernance, qui ferait taire les déceptions et les critiques.
Le tout nouveau team du Premier ministre AIM répond-il à ces critères dont les observateurs avertis de la scène politique estiment nécessaires en ce moment où l’urgence impose d’aller plus vite par une gouvernance autre celle que les Maliens étaient jusqu’à ce jour habitués, en apportant des vraies réponses aux vraies préoccupations posées ?
Rien n’est plus sûr. Ce, d’autant plus que le maintien des principaux ministres en cause dans la crise sociale que nous vivons actuellement, dans leurs fonctions, indique clairement une certaine incohérence et un manque de logique dans le choix de la constitution du nouveau gouvernement ainsi que dans la vision du président de la République en ce qui concerne la conduite de l’action gouvernementale de même que les objectifs stratégiques à lui assignés pour la réalisation de son projet présidentiel : « Le bonheur des Maliens ».
Parce que quoi qu’on dise et au-delà des appréciations personnelles et subjectives, sur tel ou tel ministre reconduit, les faits et les évènements récents auxquels le pays est en proie ont suffisamment montré et démontré que ceux qui étaient chargés d’apporter des réponses idoines ont lamentablement échoué sur le plan du dialogue social avec les partenaires sociaux. À part deux d’entre-deux qui ont payé de leurs postes (Kénékouo Barthélemy TOGO de l’Education et Marie Madeleine TOGO de la Santé), ils sont, en tout cas, plusieurs ministres rescapés, dont les départements sont en mailles avec des organisations syndicales, qui n’ont pas été sanctionnées pour leur défaillance.
Comment comprendre qu’un ministre de l’Éducation nationale soit renvoyé du gouvernement pour n’avoir pas su gérer les grèves cycliques des syndicats enseignants relevant de son département alors qu’au même moment et pour les mêmes raisons son homologue du Supérieur s’en tire à cœur joie avec l’observation dans son secteur d’une grève illimitée du Comité syndical de l’enseignement supérieur. Où est la logique si ce n’est, comme l’a bien souligné ce vieil enseignant retraité, une politique de deux poids deux mesures ou simple traitement de faveur d’une catégorie de ministres ?
Quid aussi de la ministre du Travail et de la fonction publique chargée des relations avec les Institutions, DIARRA Racky TALLA, en sa qualité de patronne du dialogue avec les partenaires sociaux, il a péché par son manque du sens de l’anticipation, en adoptant une stratégie aux antipodes de toute négociation. Une démarche inélégante qui a constitué une véritable faute professionnelle et un obstacle pour le gouvernement sortant qui a eu bien du mal à se faire entendre sur l’essentiel avec des syndicats grévistes. Une posture qui a plongé le pays dans une espèce de Far West où il ne se passait un mois sans qu’un syndicat ne batte le pavé pour réclamer la satisfaction de ses doléances.
Outre ces personnes en cause qui restent tranquilles au sein du gouvernement AIM, d’autres membres de l’ancien gouvernement reconduits se trouvent également sous les feux des projecteurs et de critiques acerbes des citoyens parce que n’ayant pas pu apporter le changement et l’impulsion nécessaires dans leurs départements respectifs. Il en est de la grève illimitée des syndicats des magistrats dont le traitement a laissé des séquelles au sein de grande famille des robes noires.
Après, ce fut le tour des travailleurs du ministère des Affaires étrangères de se joindre à la série des grévistes. Ils ont observé une grève de 72 heures du 22 au 24 février dernier. Les ministres des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur qui n’ont pas été inquiétés ne sont pas dessus de reproches : les affaires de signature de convention de reconduction des Maliens et la colère des Maliens de France qui ont même pris en otage pendant un temps le consulat de Paris ont véritablement éclaboussé ces deux ministres. Qu’en est-il de la gestion contestée de la crise du football par le ministre Poulo ? Malgré tout, ces ministres sont restés à leur poste, s’ils n’ont pas été renforcés.
En reconduisant tous ces ministres décriés (même si c’est à des degrés différents), le nouveau Premier ministre et le président de la république ne donnent-ils pas raison à la grande majorité des Maliens qui estiment aujourd’hui que ce nouveau gouvernement n’est ni plus ni moins qu’une prime à l’incompétence et à l’impunité.
D’où, ce sage conseil d’un médaillé de l’indépendance qui estime que si un minimum de précautions d’usage était envisagé dans le choix des nominations, en tout cas, au niveau de certaines sphères stratégiques de l’État, comme cela est la norme habituelle dans presque tous les pays modernes, à travers le monde, plutôt qu’elles soient soumises à de simples aléas d’approximation, le pays arrivera mieux, comme le souhaite le président IBK, à pourvoir les charges publiques à des hommes de grandes qualités.
C’est donc de la responsabilité du président de la République de veiller ardemment à ce que les hommes de qualité se mettent au service de la nation, comme il l’a lui-même souhaité, un jour de Tabaski où il a promis que le critère de nomination à des postes de responsabilité d’État sera lié au degré du patriotisme de tout un chacun.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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