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GOUVERNANCE : A quoi joue le régime?

Si le président de la République a lui-même déjà admis n’avoir pas eu la « main heureuse » dans le choix des hommes et des stratégies pour la bonne marche du Mali, la succession des événements prouve tout simplement qu’Ibrahim Boubacar Keita est sur la mauvaise pente.

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Les tares de la gouvernance actuelle sont quotidiennement sur les lèvres des Maliens. Incrédules, ces derniers se posent mille questions sur le devenir de leur patrie. Le Mali d’Ibrahim Boubacar Keita est une nation où seules règnent les incertitudes. La lueur d’espoir suscitée par l’investiture à la magistrature suprême du successeur de Dioncounda Traoré a vite laissé place au scepticisme. Cette tournure d’esprit n’est pas le fruit du hasard. Elle est la résultante d’une gouvernance aux antipodes des légitimes aspirations d’un peuple martyrisé par l’une des plus graves crises politico-sécuritaires de son histoire.  L’Etat n’arrive pas à s’imposer sur divers terrains et gérer convenablement les dossiers. Cette inefficacité criarde a poussé le chef de l’Etat à essayer plusieurs options, qui se sont jusqu’ici révélées infructueuses. Si IBK lui-même a déjà admis n’avoir pas eu la « main heureuse » dans le choix des hommes et des stratégies pour la bonne marche du Mali, la succession des événements prouve tout simplement que le président de la République est sur la mauvaise pente. Il doit changer de posture pour espérer sortir le Mali du cycle infernal dans lequel il se trouve.

La justice constitue l’un des points faibles de la gouvernance IBK. Elle représente une bombe latente dans le Mali actuel. Ce 2 novembre 2016, également troisième anniversaire de l’assassinat à Kidal des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI,  nous a encore rappelé des carences de notre système judiciaire. De 2013 à nos jours, la justice malienne n’a pas toujours rempli son contrat dans l’enquête sur le meurtre des deux confrères français. Interrogé sur le sujet sur les antennes de RFI, le ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, a avoué que la justice, dans ce dossier, faisait les frais de la situation prévalant à Kidal.

 Devoir de transparence

Une façon indirecte d’admettre que la machine judiciaire malienne n’était pas assez rodée pour répondre à certaines attentes. Ce qui n’est guère surprenant en ce sens qu’à l’image du cas Ghislaine Dupont et Claude Verlon, plusieurs autres dossiers demeurent sans suites. L’affaire dite des bérets rouges attend toujours son dénouement. Plus de deux ans après que le juge d’instruction, Yaya Karembé eut fini son travail, le général Amadou Haya Sanogo et ses complices attendent toujours leur procès. Les supputations vont bon train et le mercure monte petit à petit, particulièrement dans les milieux proches des bérets rouges disparus. L’Etat n’a toujours pas daigné lever le petit doigt.

L’engourdissement de l’Etat se ressent aussi dans nos relations avec d’autres pays.  Eu égard à la situation post-crise de notre pays, la diplomatie malienne doit être l’une des plus dynamiques sur le continent, avec des démarches pointues. Mais, de l’analyse minutieuse de notre coopération avec certains pays, il ressort que ces derniers agissent plus dans le sens de leurs intérêts que dans le cadre d’un vrai partenariat gagnant-gagnant. La France a une position ambiguë au Nord-Mali, mais le gouvernement n’a jamais su ramener Paris à la raison en mettant cet aspect du dossier du septentrion sur le tapis. L’ex-puissance coloniale continue d’entretenir le flou artistique sur ses relations avec les différents protagonistes, particulièrement les mouvements séparatistes, puisque cette confusion lui permet de réaliser en douceur ses ambitions. Comme avec la France, notre coopération avec l’Algérie doit être empreinte de plus de sincérité. En tant que chef de fil de la médiation, l’Algérie a un rôle clé dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. A ce titre, le pays d’Abdelaziz Bouteflika doit être un partenaire de choix pour le Mali. Cependant, le processus de paix au Mali a, à plusieurs reprises, révélé la duplicité du médiateur algérien. Il n’a pas pu rester à équidistance des diverses parties impliquées dans la crise du Nord. Les différentes sessions du comité mixte Mali-Algérie doivent être mises à profit pour poser les jalons d’une vraie complicité entre les deux nations par rapport au problème du Nord.

Au-delà de la diplomatie, l’insécurité coupe le sommeil aux Maliens. Le gouvernement n’arrive pas à apporter des réponses idoines au fléau. Après le Nord et le centre, c’est au tour de Bamako de subir la loi de bandits armés. Ceux-ci semblent régner en maitres absolus sur la capitale, allant jusqu’à faire oublier la présence des forces de sécurité. Le gouvernement a beau annoncer les mesures, les brigands continuent leurs forfaits. A quel saint les Maliens doivent-ils se vouer pour assurer leur sécurité?

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

 

 

Source: lesechos

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