L’Etat, nous l’a-t-on appris, est une continuité. Ce principe, en fait, se ramène aussi à cette sagesse : «Nul n’est indispensable ». Ce qui suppose qu’on vient aux affaires pour un temps, qui peut être plus ou moins long ; mais qu’on s’en va une fois la mission terminée…Mais, le pouvoir actuel ne donne pas cette impression.
Arrivé aux affaires avec le slogan «le Mali d’Abord », l’élite qui nous gouverne fait plutôt dans le «Nous d’Abord», faisant du Mali une grosse assiette autours de laquelle les mêmes vont et viennent. En effet, avec le pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Keïta, les ministres quittent le gouvernement, sans vraiment partir ; ils sont (toujours) autrement rappelés aux cotés du chef de l’Etat qui, pour des raisons qu’il faut chercher à comprendre, ne veut jamais laisser un ancien collabo……dans la nature, loin de lui. Ainsi, des gens dont le maintien (au gouvernement) ne se justifiait plus, à cause, par exemple, de leur implication dans des affaires louches, sont, quelques mois après, rappeler à d’autres postes juteux.
Mais, un constat : les mêmes sont toujours là, entourant et participant à la gestion du pays, aux cotés du capitaine du navire, IBK qui ne se prive pas de les emporter avec lui dans ses valises lors de ses nombreux voyages à l’extérieur. Le dernier cas en date de ces ministres qui partent sans jamais s’éloigner, c’est celui du Dr Bocary Tréta.
L’ancien ministre de l’Agriculture est un des barons du parti présidentiel, le RPM (Rassemblement pour le Mali). Il a quitté le gouvernement suite à deux affaires sulfureuses : l’affaire dite des engrais frelatés et celle des 1000 tracteurs subventionnés pour les paysans. Dans ces deux brûlants dossiers, la gestion de l’ex ministre de l’agriculture est épinglée. Il a d’ailleurs quitté ( ?) le gouvernement au moment où il faisait l’objet d’un véritable matraquage médiatique. Après quelques mois passés au chômage, il vient d’être rappelé par le président IBK pour occuper le poste très convoité de président du Conseil d’Administration d’une Banque de la place.
La rédaction