Le Réseau de plaidoyer pour la sécurisation foncière agricole au Mali en synergie avec la Coalition des alternatives africaines dette et développement (CAD-Mali), avec l’appui financier de la Coopération suisse, a organisé hier, dans la salle Aoua Kéita de l’Assemblée nationale, une journée d’échanges et d’interpellations des autorités administratives et des élus sur les commissions foncières et le Fonds national d’appui à l’agriculture (FNAA).
L’objectif de l’atelier était de trouver une solution durable à la problématique du fonctionnement des commissions foncières et l’opérationnalisation du Fonds national d’appui à l’agriculture. Spécifiquement, il visait à inciter les autorités à diligenter la prise de l’arrêté interministériel régissant le financement des commissions foncières (COFO) et de permettre aux participants de renforcer des synergies d’actions pour une meilleure application des textes relatifs au développement du secteur agricole. Pour ce faire, les participants ont fait des communications sur les difficultés liées aux fonctionnements des COFO et du FNAA.
En effet, la journée s’inscrivait dans le cadre de la continuité des activités antérieures de plaidoyer adressées aux différents départements ministériels et services techniques afin de concrétiser les engagements pris par les autorités.
La cérémonie d’ouverture était présidée par la conseillère technique du ministère de l’Agriculture, Senou Mariam, en présence du président de la commission développement rural et environnement de l’Assemblée nationale, Drissa Tangara, du président de CAD-Mali, Issa Kamissoko, ainsi que plusieurs invités.
Pour Drissa Tangara, la problématique du foncier en général et particulièrement celle agricole constitue aujourd’hui une question majeure qu’il convient de traiter avec la plus grande rigueur compte tenu des frustrations qui peuvent découler de sa mauvaise gestion.
«La terre constitue en effet le principal facteur de production dans le domaine agricole», a-t-il affirmé. «Pour l’augmentation de la production et de la productivité, les exploitants agricoles ont besoin d’y accéder facilement et de l’exploiter en toute sécurité. Les détenteurs de droits fonciers ont également besoin de se sentir protégés», a ajouté le député.
C’est pour toutes ces raisons, a-t-il rappelé, que l’Assemblée nationale a adopté en mars 2017 le projet de loi portant sur le foncier agricole dans le but de maintenir la paix et la cohésion sociale en milieu rural.
Quant au président de CAD-Mali, il a indiqué que dans le cadre de la synergie entre organisations de la société civile autour du financement de l’agriculture durable, le groupe OSC a entrepris depuis 2017 une activité de formation, d’information, de sensibilisation et d’analyse sur l’opérationnalisation des COFO et la sécurisation des exploitations agricoles familiales et des entreprises agricoles en vue de renforcer leur résilience.
En effet, rappellera-t-il, la finalité de l’atelier est de contribuer à l’instar des autres organisations de la société civile, à l’amélioration du niveau de respect des engagements pris pour le financement de l’agriculture familiale durable et le foncier agricole au Mali. Cela à travers des actions de plaidoyer et de lobbying à l’endroit des autorités administratives et politiques.
Mohamed Z. DIAWARA
L’Essor