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GOUVERNANCE Et si IBK faisait appel à l’opposition?

La présence de l’opposition aux côtés des dirigeants actuels ne fera que bonifier l’action gouvernementale.

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Le président de la République a accordé une audience lundi dernier au chef de file de l’opposition. L’occasion était idoine pour les deux personnalités d’évoquer plusieurs questions d’intérêt national.  L’honorable Soumaïla Cissé a sollicité l’implication personnelle d’Ibrahim Boubacar Keita dans la quête de solutions aux multiples maux qui minent le pays, particulièrement la grève des agents socio-sanitaires. La démarche de l’opposition faisait suite au constat de l’indifférence du pouvoir en place face au drame social engendré par les débrayages intempestifs dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la justice… En retour, Ibrahim Boubacar Keita, qui semble avoir joué à l’accalmie, a promis un investissement total, dont on ne voit pas le résultat pour le moment.

Au-delà de cet entretien entre IBK et Soumaïla Cissé, la situation du Mali relance la question de la nécessité d’associer les opposants à la gestion du pouvoir en ces temps durs pour la République. Même si ces derniers ne sont pas blancs comme neige, le cours des événements leur a donné raison. La présence de l’opposition aux côtés des dirigeants actuels ne fera que bonifier l’action gouvernementale.

L’opposition politique est au four et au moulin sur le front social. Avec un gouvernement incapable de conduire des négociations concluantes avec les syndicats et qui ne jouit plus du minimum de confiance auprès de ces derniers, les challengers d’IBK ont décidé de se mettre à la disposition du bas peuple. Comme lors de la grève des magistrats, des leaders de l’opposition ont récemment visité des hôpitaux et rencontré des syndicats de la santé pour mesurer l’ampleur de la situation et éventuellement contribuer à arrondir les angles entre les grévistes et l’Etat. « Il faut que le travail dans les hôpitaux puisse être repris très rapidement. Nous avons eu la chance de visiter les hôpitaux. Nous avons échangé avec le syndicat. Il était de notre devoir d’en parler au chef de l’Etat », a déclaré le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé à sa sortie d’audience avec IBK.

Nécessité d’inclusion

Plusieurs mois auparavant, l’élu de Niafunké avait envoyé des émissaires de son parti rencontrer les victimes des démolitions de juillet 2015 à Souleymanebougou. Composée de Me Demba Traoré, du Pr. Salikou Sanogo et du député Mody Ndiaye, la délégation de l’URD a échangé avec les déguerpis pour non seulement leur manifester la sympathie du parti de la poignée de mains aux victimes, mais aussi pour étudier les possibles recours légaux. Un geste si simple de l’opposition, mais largement apprécié par des populations laissées sur le carreau par leurs propres autorités.

L’opposition politique s’est aussi distinguée lors de la Conférence d’entente nationale (Cen). Quelques mois seulement après l’investiture d’IBK, elle avait réclamé des assises nationales sur l’état de la nation. Le chef de l’Etat n’avait pas eu une oreille attentive avant d’annoncer plus tard la tenue d’une Cen dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Protestant contre sa mise à l’écart dans les travaux préparatoires de la Conférence, l’opposition avait manqué les premières heures de la rencontre avant de prendre le « train en marche ».

Cette phase initiale de la Cen s’est achevée le 2 avril 2017 sur une note positive pour l’opposition: le rapport final de la Cen préconise d’entamer des négociations avec les jihadistes comme l’avait suggéré depuis belle lurette, Tiébilé Dramé, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena). « Pour ma part, depuis 2014, je recommande de parler avec les jihadistes maliens. Que fait-on avec eux ? Engager des discussions avec eux, savoir ce qu’ils veulent, est-ce qu’ils ont des revendications? Et s’ils en ont, comment le pays est prêt à  les traiter pour parvenir à la paix », a insisté à nouveau le « Bélier blanc » en chef.

A l’image de Tiébilé Dramé, l’opposition regorge de compétences et d’idées novatrices. Pourquoi ne pas donc associer l’opposition à la gestion du pays, à travers notamment un gouvernement d’union nationale ? Le Mali a besoin du concours de tous ses fils en ces moments cruciaux de son existence. Et un gouvernement d’union nationale sera le cadre approprié de la participation de tous les Maliens aux efforts de remise de la nation sur les rails.  Pour y parvenir, les egos et la coloration politique doivent laisser la place à l’intérêt général.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

Source: lesechos

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