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Gouvernance d’Ibk : Le grand malaise

Marasme économique, malaise social, difficultés financières, insécurité dans le septentrion…Un an après son arrivée au pouvoir, Ibrahim Boubacar Keïta est en mauvaise posture. Le malaise est perceptible tant au nord qu’au sud du pays.

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Le week-end dernier, le chef de l’Etat a demandé aux confessions religieuses d’organiser des «séances de prière pour la paix » dans le pays. Le vendredi dernier, le président IBK assiste lui-même à la prière de la grande mosquée. À la fin, il déclare que cette prière est un «bon signe du sursaut national, face à tout ce qui perturbe notre environnement ».

En plus de la grande mosquée, des prières ont eu lieu respectivement à la Cathédrale et à l’Eglise protestante. Le tout a été fait à l’initiative d’un pouvoir aux abois et qui se cherche…

C’est vrai, le Mali, à cause des errements de ce même pouvoir, a actuellement besoin de prières, et même de beaucoup de prières afin de conjurer les périls. Car, le pays se trouve au bord du précipice.

Il suffit de sillonner nos villes et quartiers et de converser avec les populations pour savoir l’étendue du malaise qui sévit dans le pays. La situation va de mal en pis.

Marasme économique, difficultés financières, insécurité, corruption à ciel ouvert…Voici, le tableau qu’offre aujourd’hui la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta. Une gouvernance à hauts risques pour le Mali et qui est de plus en plus décriée par les populations. Et pour cause. Les Maliens, en 12 petits mois, ont compris qu’ils ont été victimes d’une grossière manipulation sur fond de fausses promesses lors de la campagne électorale qui a abouti à l’élection d’IBK. L’exercice du pouvoir l’a finalement démasqué.

Un an après son élection, le chef de l’Etat (qui bat actuellement tous les records d’impopularité) révèle aux Maliens son incapacité à gouverner et à tenir ses engagements. La situation au nord se dégrade de jour en jour, alors qu’au sud, les conditions de vie des populations se sont détériorées. Ce qui fait que tout le monde admet volontiers que IBK a été élu sur un grossier malentendu. Et s’il n’avait pas été déclaré vainqueur ? Personne ne pouvait prévoir les conséquences pour le Mali. Le voilà Président de la République. Aujourd’hui, le mythe IBK s’effondre comme un château de cartes. Sentence divine !

En fait, pour se hisser au pouvoir, il n’a guère lésiné ni sur les moyens encore moins sur les méthodes. Il a composé avec des alliés de circonstance (militaires de Kati, religieux…).

Sans programme de gouvernement, ni vision, il a fait du pilotage à vue une règle de conduite. Parallèlement, en douze mois d’exercice du pouvoir, le chef de l’Etat et son entourage se sont livrés à des pratiques qui heurtent les consciences dans un pays pauvre comme le Mali : train de vie ostentatoire du prince qui nous gouverne, pillages des ressources financières, course effrénée pour l’acquisition de biens mobiliers et immobiliers…ce sont là autant de pratiques décriées par une opinion malienne frondeuse contre le pouvoir. Et c’est dommage pour le Mali.

Incapable de satisfaire à la forte demande sociale et en vue de colmater les brèches, faute de vision et de projet pour le Mali, le pouvoir opte soit pour le saupoudrage, soit pour le mensonge ou carrément pour l’omerta. L’achat de l’avion présidentiel, la réfection de la résidence privée du chef de l’Etat, les travaux (en cours) de la réfection du palais de Koulouba, les contrats de gré à gré de plusieurs centaines de milliards accordés à des opérateurs fictifs (à l’intérieur et à l’extérieur), les folies dépensières des princes…de véritables scandales qui ont discrédité le régime de Ibrahim Boubacar Keïta. Au même moment, les caisses publiques se vident, le Mali s’enfonce dans une nouvelle crise et les Maliens ne savent plus à quel Saint se vouer. Ils sont désabusés !

Au lieu de voir la réalité en face et de se remettre en cause, IBK semble se leurrer. Et comme beaucoup de dirigeants africains, il a vite fait sienne la politique de l’autruche. Pour combien de temps encore? C’est là toute la question.

C. H. Sylla

 

 

SOURCE: L’Aube  du   4 sept 2014.
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