Avec la nomination du Procureur de la République de la commune III chargé du Pôle de lutte contre la corruption, il semble que le gouvernement va lancer une offensive pour décourager la mauvaise gouvernance.
En faisant tomber Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane le 24 mai dernier, le Colonel Assimi Goïta a fait entendre que ce duo empêchait de traquer les cadres indélicats de la République.
A présent que le pays s’est engagé dans une phase dite de « rectification de la Transition », il est souhaitable de voir des signaux d’une gestion vertueuse et exemplaire des affaires de la Cité. En cela, la fin de l’impunité devra être sifflée avec fermeté et rigueur à travers des actes significatifs.
En effet, mettre fin à l’impunité doit être un passage obligé du processus de refondation de l’Etat malien. Cela doit aussi concourir à poser les bases du nouveau Mali auquel aspire une majorité écrasante des populations.
Concrètement, à travers la nomination de Mahmoudou Kassogué, le désormais ex-Procureur anticorruption de Bamako à la tête du ministère de la Justice, Garde des Sceaux, les ministres et autres hauts cadres de l’Etat cités dans les nombreux scandales de la gouvernance IBK doivent dormir d’un seul œil ! La gouvernance de rupture doit prouver qu’elle peut sévir. Histoire de dissuader désormais toute tendance à la mauvaise gestion de nos pauvres ressources publiques.
C’est dans ce sens que les nombreux scandales comme les affaires de l’avion présidentiel, des équipements militaires, des engrais frelatés, des 1000 tracteurs, etc devraient livrer toutes leurs vérités sur qui et qui ont joué quel rôle répréhensible. Quel est le prix de cet avion présidentiel dont l’achat avait conduit même à une brève suspension de la coopération entre le Mali et le FMI ? Quelles sont les contours des surfacturations qui avaient longuement défrayé la chronique dans ces dossiers sulfureux ? Ces questions devraient trouver des débuts de réponses pour crédibiliser davantage les autorités de la Transition sur leur capacité à assainir la gestion du pays. Comment en serait-il autrement si les dirigeants ne peuvent pas donner l’exemple à incitant au respect du bien public ? La refondation du Mali doit passer par une justice intraitable par rapport aux fossoyeurs de l’économie nationale. Sinon, comment réduire le train de vie de l’Etat sans une ferme volonté de châtier les présumés prédateurs des deniers publics ?
En posant des actes forts dans ce domaine, les partenaires internationaux du Mali auront motif de satisfaction et pourront de nouveau croire en la renaissance du Mali.
Baba Djilla SOW