Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Gouvernance de ressources naturelles à Kenièba: l’ASFA 21 présente le « serment de tambaoura »

Face à la récurrente problématique de dégradation de l’environnement et de la mauvaise gouvernance des ressources naturelles, l’Association : Action solidarité Faléa 21 (ASFA 21) a produit un document de propositions intitulé le «Serment de Tambaoura» en vue de sa participation à l’amélioration du secteur minier dans la perspective du projet de relecture du Code minier de notre pays. Le contenu dudit document était au cœur d’une rencontre qui a eu lieu, le lundi dernier, au Conseil de cercle de Keniéba.

Action solidarite Falea 21 ASFA 21 conference reunion

Placée sous la présidence du Préfet de Keniéba, Alhousseiny Mahamane MAIGA, la rencontre s’est déroulée en présence du président d’honneur de l’association, Setigui CAMARA; du coordinateur du projet Rosa Luxemburg, Nouhoum KEITA; du 1er vice-président du Conseil de cercle de Keniéba, Cheick Oumar CAMARA; du consultant non moins, conférencier de la rencontre, le Pr Cheick Abdoul Pléah COULIBALY; du représentant de la Direction nationale des Eaux et forêts, Alassane DIALLO…
En face, il y avait des élus communaux de Keniéba, de Bayé, de Faléa, de Dabia, de Kouroukoto, de Faraba, de Dombia, de Safolo, de Dialafara, de Guénégoré, de Sitakily, de Kassama, de Fardiya ainsi que des chefs de village de certaines de ces localités qui étaient également nombreux à prendre part à cette rencontre unanimement saluée.
Le coordinateur, Nouhoum KEITA, après les mots de bienvenue du maire de Keniéba, a rappelé que l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Rosa Luxemburg dont l’objectif est de renforcer les capacités des élus communaux et des acteurs de la société civile dans la bonne gouvernance et le développement local, en particulier dans le cercle de Keniéba.
Aussi, il a souligné, la présente rencontre se justifie pour mettre fin à l’injustice qui entoure l’exploitation des mines dans leurs contrées.
Par ailleurs, elle se veut leur contribution à l’améliorer des débats sur la réforme du Code minier du Mali, en vue, afin que les ressources naturelles qui y sont exploitées profitent également aux collectivités territoriales au lieu qu’il ne soit une affaire entre l’Etat et les entreprises minières.
Ce faisant, il a informé l’assistance de l’élaboration par l’Association : Action solidarité Faléa 21 d’un Document de positionnement, intitulé: le «Serment de Tambaoura », ancienne appellation de toutes ces zones.
Selon Nouhoum KEITA, le document, en question, s’est inspiré des conclusions de différentes rencontres qui ont eues sur la gouvernance minière dans les dernières années, mais aussi des réunions tenues entre eux et des acteurs du secteur.

Les raisons de revoir les copies sur le secteur
Partageant l’idée du projet, le 1er vice-président du Conseil de cercle de Keniéba, Cheick Oumar CAMARA, a relevé de nombreuses incohérences dans la gestion de ressources minières dans leurs localités qui expliquent, à son avis, le fait que «l’or ne brille que pour les entreprises minières au détriment de l’Etat et des populations». «Comparativement aux pays comme le Ghana et l’Afrique du Sud qui ont également de bonne production de ce gisement, le secteur des mines d’or au Mali a très peu de retombées positives pour l’économie nationale », a-t-il regretté.
En arguant ses propos, M. CAMARA a soutenu qu’en 2007, l’or constituait plus de 75% des exportations totales du Mali contre sa contribution de 8% au PIB. De même, il a dénoncé le fait que le secteur jusqu’à preuve du contraire n’emploie que 1% de la population active.
Il a expliqué cet état de fait par certaines difficultés sur lesquelles les autorités sont en train de fermer les yeux là-dessus pour, semble-t-il, sauvegarder des intérêts particuliers au grand dam de l’intérêt général.
Au vu et su des responsables du pays, a déploré M. CAMARA, les entreprises minières piétinent les cadres légaux et règlementaires en la matière, en complicité avec des agents de l’Etat. C’est pourquoi, il ne s’étonne pas qu’après autant d’années d’exploitation aurifère au Mali que la population attende encore les retombées de l’activité.
Face à cette situation, il estime que le «Serment de Tambaoura» est une alternative positive pour une meilleure gouvernance des ressources minières dans le cercle de Keniéba. De façon claire, selon lui, il pose le problème et apporte des solutions innovantes et, si elles sont suivies d’effet, elles pourraient contribuer à améliorer le secteur au grand bénéfice de toute la population du cercle de Keniéba.
Pour sa part, le Pr Cheick Abdoul Pléah COULIBALY expliquant les propositions du «Serment de Tambaoura » a fait savoir que le document vise à amener l’Etat malien à changer fondamentalement sa politique d’exploitation minière qui hypothèque l’avenir du pays.
Aussi, a-t-il évoqué, le document relève plusieurs constats amers qui n’augurent pas de lendemain meilleur pour le secteur des mines dans le pays. En effet, le document fustige le gouvernement malien qui signe des accords de prospection et d’exploitation sans consulter ni même informer les populations ; avant de dénoncer l’exclusion des collectivités territoriales des négociations des contrats miniers, notamment sur la fiscalité.
Pour la transparence des activités des entreprises minières, le document relève d’énormes difficultés d’accès à l’information minière pour les populations, les autorités et leaders coutumiers, les élus, la société civile et la presse.

Les solutions de l’ASFA 21
Ainsi, au regard de tous ces problèmes le « Serment de Tambaoura » propose une kyrielle de recommandations qui, sont entre autres, la révision entière du Code minier au Mali ; la publication tous les contrats miniers; la publication des sources de financement des compagnies minières, des volumes de leurs productions, de leurs revenus tirés des projets miniers et des montants versés à l’Etat ; la fin de l’occupation illicite et anarchique du domaine classé de l’Etat, de zones de mise en défens et d’aires protégées par les compagnies minières.
Ce n’est pas tout ; l’ASFA 21 estime également qu’il faut garantir la possibilité concrète d’autres utilisations du territoire local, alternatives à l’extraction minière (agriculture, élevage, artisanat, écotourisme, etc.); veiller à la protection de l’environnement, de la biodiversité et du cadre de vie des populations ; de garantir l’absolu accès des populations résidentes aux ressources vitales (terre, eau, air, etc.).
Enfin, l’association dans son document propose la création d’un organisme de suivi et de contrôle des programmes d’exploitation minière (suivi de l’exploitation, du plan de fermeture de la mine) ; la mise en place d’un Observatoire indépendant des activités minières ; la promotion de la participation des acteurs coutumiers, de la société civile et de la presse au processus de gestion des ressources minérales présentes sur le territoire.
Après ces différentes interventions, des élus ont fait des témoignages sur l’ampleur de la pratique dans leurs communes respectives ; avant d’exprimer leur entière adhésion à cette initiative de l’ASFA 21. Par ailleurs, sur le contenu du document, ils ont suggère à ce que l’association implique le Haut conseil des collectivités en plus de l’Assemblée nationale dans la démarche.

Par Sikou BAH Envoyé spécial

 

Source: info-matin

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance