Sur 271 partis politiques que compte le Mali, seuls 120 ont fait des propositions concernant les modalités de désignation des 4 représentants des partis politiques qui doivent siéger au collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections. Même-là, ils ne sont pas entendus sur ces propositions. Peut-on encore faire confiance en une classe politique incapable de convenir d’une telle proposition et lui confier tout le pays ? Pas prudent, en tout cas.
Sur les 15 membres du collège de l’AIGE, les partis politiques doivent être présentés par 4 personnes. Ils sont donc sollicités par le gouvernement afin qu’ils fassent des propositions sur les modalités de désignation de leurs représentants. Sur les 271 partis que compte le Mali, seuls 120 ont fait des propositions. Les autres : silence de mort. Selon le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, cinq principales options se dégagent des propositions faites par les partis politiques. Ces options sont, entre autres : la désignation suivant le poids et la représentativité des partis politiques, fondée sur plusieurs critères (nombre de conseillers de collectivités élus, classement suivant les dernières élections, classement suivant le dernier financement public des partis politiques, représentation des structures des partis politiques et sur l’étendue du territoire national et à l’extérieur, tenue régulière des instances des partis politiques …) ; la désignation des représentants par les groupements de partis politiques (les différents groupements proposés varient entre 2 et 4) ; l’élection des représentants ; la désignation par tirage au sort ; la désignation par sélection après appel à candidature.
Sur ces cinq options majeures, il n’y a pas eu de consensus. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a donc indiqué que le gouvernement, à son tour, fera parvenir sa proposition sur les options proposées par la classe politique.
Ce manque de consensus prouve à suffisance le malaise profond au sein de la classe politique malienne. Les partis politiques ne se comprennent pas à chaque fois qu’il est question de partage de gâteau, du pouvoir bien sûr. Le pire, c’est aussi le nombre de partis politiques ayant fait de propositions. Plus de la moitié n’a pas fait de propositions. Et si les autorités prennent une décision, ce sont les mêmes politiques qui vont crier à l’exclusion.
Silence radio dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens
A l’exception de Moussa Mara qui a fait une vidéo et a donné son avis, la majorité de la classe politique a gardé un silence de mort dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens déclarés ‘’mercenaires’’ par les autorités maliennes. Pourtant, c’est une affaire très sérieuse. Il s’agit de la quiétude du Mali et de la sécurité des Maliens. Qui ne se rappelle pas de l’affaire de l’expulsion de l’Ambassadeur de France ? Bien que certains proches du gouvernement aient soutenu le Mali, d’autres, les opposants, ont accusé les autorités maliennes. Histoire de ne pas se faire sanctionner par la France, certainement.
Ces mêmes opposants politiques au chef du gouvernement brandissement la demande de démission du Premier ministre depuis la dernière sortie de ce dernier sur les futures échéances électorales. Ils sont bien dans leur rôle de dénoncer la sortie du Premier ministre, mais ils devaient aussi dénoncer la manière par laquelle les soldats ivoiriens sont entrés au Mali.
B. Guindo
Source: LE PAYS