Les communes du nord Faguibine dans le cercle de Goundam sont actuellement confrontées à une grande insécurité. Enlèvement d’animaux avec assassinats de bergers et de riches propriétaires, braquages de cars de forains, les bandits ont recours à plusieurs formes de brigandage. Ils agissent malgré la présence des forces de la Misma (200 soldats burkinabés) déployées dans la zone.
Les actes de banditisme sont attribués à d’ex-rebelles du MNLA qui écument les collines de la zone, de Babalhery jusqu’à Gargando en passant par Dye-Beri, Waïtassamane. Ils sévissent également dans les collines d’Essakane, dans les zones de Tangata, Tin-Aïcha et Raz-el-ma. Leurs cibles ? Les villages et fractions isolés. En effet, il ne se hasardent plus à attaquer les villes qu’ils avaient occupées et pillées avant d’en être chassés par les islamistes.
Les villages et fractions isolés et sans défense constituent donc des proies faciles pour eux. Au cours de ces opération de razzia, de paisibles citoyens sont dépouillés de tous leurs biens (céréales et animaux surtout). Parfois, les assaillants vont jusqu’à confisquer le plat du jour des familles. Les animaux volés sont conduits vers la Mauritanie ou l’Algérie où ils ont vendus.
Après avoir commis plusieurs actes de pillages, d’enlèvement d’animaux et d’assassinats dans les communes d’Atarmalane, Echell, Tinassani, les bandits armés se sont attaqués au village de Bakor mercredi dernier. Ce village se trouve dans la commune rurale d’Essakane. Là, ils ont enlevé plus de 300 têtes de bovins et des chameaux et tué le berger. Les bêtes ont été conduites vers les deux pays frontaliers cités plus haut.
Cette attaque de trop a révolté la population de Bankor qui s’est lancée aussitôt à la poursuite des bandits. Se doutant qu’ils allaient être poursuivis par les villageois, ils avaient planifié une embuscade.
C’est lors de celle-ci qu’un autre villageois a été tué. Mais les villageois ne sont pas laissés intimider. Ils ont affronté les agresseurs et ont même réussi à tuer 5 bandits armés.
Actuellement, tous les villages et fractions riverains du système Faguibine sont sur le qui-vive. Ils n’hésitent plus à poursuivre les agresseurs pour récupérer leurs animaux volés.
Il faut préciser que cette partie du nord du Faguibine est essentiellement peuplée de Tamasheqs noirs qui sont jusque là restés en marge des agissements des groupes armés.
A. A. TOURE
Amap-Goundam
Source: Essor